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Nico Williams, le choix de la maison
Tout le monde le voyait signer au Barça cet été, d’où la surprise d’apprendre ce vendredi la prolongation de Nico Williams jusqu’en 2035 avec l’Athletic Club. Le choix de la maison et du cœur pour l’attaquant qui fêtera bientôt ses 23 ans. Le bon choix, en somme.

Le feuilleton du début de l’été n’aura finalement pas duré. Nico Williams devait être l’une des attractions du mercato, mais le natif de Pampelune a pris à contre-pied son monde, à commencer par le FC Barcelone, où son arrivée était presque devenue une évidence. Ce vendredi, sa prolongation jusqu’en 2035 avec son club formateur, l’Athletic Club, a été officialisée, laissant le Barça en plan et les adeptes du romantisme rêveurs à l’idée de voir ce bonhomme débarqué à 11 ans au club phare de Bilbao poursuivre la belle aventure chez lui, un an après être devenu le plus jeune buteur de l’histoire d’une finale de l’Euro pour permettre à l’Espagne de se payer l’Angleterre. Il aura 23 ans la semaine prochaine, et le Barça peut bien attendre encore un peu.
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— Athletic Club (@Athletic_en) July 4, 2025
Barcelone reviendra peut-être plus tard, une troisième fois, pour mettre la main sur un joueur qui aurait déjà pu rejoindre la Catalogne l’été dernier, même s’il faut faire avec les coups de pression de Javier Tebas et que le club blaugrana doit encore surveiller ses comptes pour ne pas se retrouver avec des joueurs impossibles à enregistrer en Liga. Déjà, le frère d’Iñaki avait choisi de rester au Pays basque, ce qui n’avait pas empêché les deux parties de s’éclater chacune de leur côté : le FC Barcelone a remporté le triplé national, dominé le Real Madrid à quatre reprises et marqué les esprits en Ligue des champions ; Nico Williams a permis à l’Athletic Club de terminer quatrième du championnat, synonyme de Ligue des champions, une première depuis dix ans. Au fond, comment pouvait-il ne pas se lancer sur la piste aux étoiles avec son club de toujours ?
« Pour le moi, le plus important, c’est le cœur »
Les dernières offensives du Barça ces dernières semaines n’ont donc pas suffi pour le jeune ailier qui sort d’une bonne saison en Liga (5 buts, 5 passes décisives). La bande de Hansi Flick n’avait pas eu besoin du frangin Williams la saison passée, voyant un prétendant au Ballon d’or, en la personne de Raphinha, exploser et enfiler les buts comme des perles. Meilleur joueur du championnat espagnol, comeilleur buteur et meilleur passeur de la Ligue des champions, le Brésilien a bouclé cet exercice 2024-2025 avec un total de 61 actions décisives en 64 matchs, toutes compétitions confondues, en club et en équipe nationale. La saison d’une vie, peut-être, mais aussi la preuve que Nico Williams n’est aujourd’hui pas indispensable à Barcelone et qu’un casse-tête comme celui Vinícius/Mbappé au Real Madrid n’est pas nécessaire.
Il aura le temps de retrouver son pote Lamine Yamal en sélection. Les frères Williams, c’est une partie de l’histoire de Bilbao et d’un club à l’identité rare, quasiment unique, dans un foot animé par les transferts et les gros clubs. Il ne restera peut-être pas plus d’une décennie avec les pros de l’Athletic, mais Nico est l’un des visages marquants des Leones. À Barcelone, il aurait été un joueur parmi d’autres, pas sûr de s’imposer comme un titulaire indiscutable, quand à Bilbao, il peut continuer à écrire une histoire singulière avec son frère, en Espagne et sur la scène européenne, après avoir déjà ramené la Coupe du Roi à la maison en 2024, le premier trophée du club depuis 40 ans.
« Quand il faut prendre des décisions, pour moi, le plus important, c’est le cœur. Je suis là où j’ai envie d’être, avec les miens. Ici, c’est ma maison. Aupa Athletic », a lâché Nico Williams dans la vidéo actant sa prolongation surprise, qui est à la fois une victoire symbolique et économique (sa clause libératoire fixée à 58 millions d’euros va être augmentée de 50%, selon les médias espagnols) pour l’Athletic Club. Les supporters lui ont sans doute déjà pardonné ses hésitations légitimes, eux qui avaient exprimé leur colère en allant jusqu’à effacer son visage d’une fresque. Il en aura d’autres, des fresques, des hommages, des honneurs, des buts à fêter et des moments pour communier avec ceux qui l’aimeront au moins pour une saison supplémentaire, voire un peu plus encore.
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