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Pavel Šulc, pour vous enchanter
Toute nouvelle recrue de l'Olympique lyonnais, Pavel Šulc débarque en Ligue 1 en provenance du Viktoria Plzeň. Si cette arrivée a de quoi faire froncer les sourcils, l'international tchèque de 24 ans a de nombreux arguments pour régaler les suiveurs du championnat français. Suffisant pour porter l'OL vers les sommets ?

Quand on pense aux joueurs tchèques passés par la Ligue 1, les premiers noms qui viennent à l’esprit des amoureux du championnat de France sont sûrement ceux de l’admirable Vladimir Šmicer (Lens 1996-99, Bordeaux 2005-07), du soyeux Milan Baroš (Lyon, 2007-08), de l’immense Jan Koller (Monaco, 2006-08), de la muraille Petr Čech (Stade rennais, 2002-04) ou encore du fidèle Jaroslav Plašil (Monaco 2000-07, Bordeaux 2009-19). Une belle armée de circonflexes inversés que vient aujourd’hui renforcer Pavel Šulc. Débarqué à Lyon ce lundi contre 7,5 millions d’euros (hors bonus) en provenance du Viktoria Plzeň, le sosie non officiel de Tony Vairelles, dont le contrat s’étire jusqu’en 2029, a un profil plus que séduisant. Mais qu’a-t-il dans le ventre ?
Welcome to OL, Pavel Šulc 🔴🔵 pic.twitter.com/ROLxc8j2Gj
— Olympique Lyonnais 🇬🇧🇺🇸 (@OL_English) August 4, 2025
Elle est Pavel, la vie ?
Dans sa vidéo de présentation, l’Olympique lyonnais donne le ton d’entrée. Le milieu offensif de 24 ans, lunettes sur le nez, est chez le barber pour ajuster sa tignasse avant de lancer une compilation de ses buts de loin avec un slogan : « Une coupe mulet, frappe de mule ». Alors au-delà de sa dégaine aussi intrigante que géniale, comment décrire ce bon Šulc (à prononcer « schouls ») ? Il faut davantage considérer le garçon comme un deuxième attaquant qu’un meneur de jeu, plus finisseur que distributeur, même s’il peut officier sur tout le front de l’attaque et en tant que milieu offensif. Auteur la saison dernière de 20 buts pour 15 passes décisives en 54 matchs (TCC), il est tout simplement le joueur le plus décisif dans le championnat tchèque depuis 2023 (52 buts et passes décisives cumulées). Avec ça, il ne risque pas d’avoir du mal à trouver une place dans le XI de Paulo Fonseca, orphelin de Rayan Cherki, parti à Manchester City, de Thiago Almada, transféré à l’Atlético, et d’Alexandre Lacazette, nouvel attaquant de Neom SC (Arabie saoudite).
Ce qui est certain avec Šulc, c’est que son ego ne sera pas un problème car il partage plus souvent sur ses réseaux sociaux des photos de son chat que de lui-même. Et puisque l’OL est qualifié en Ligue Europa et que l’objectif est de rester européen la saison prochaine, le natif de Karlovy Vary a quelques références. Il s’était fait remarquer positivement lors de la dernière édition de C3 avec quatre pions.
La preuve du glow down de l’OL
Alors pourquoi se réjouir de ce transfert qui a tout d’un pari à 7,5 millions d’euros (2,5 millions de bonus et 15% sur une éventuelle plus-value) ? Au bord de la rétrogradation administrative en Ligue 2 au mois de juin dernier, le club rhodanien débarrassé de John Textor est parvenu in extremis à se sauver dans l’élite, notamment grâce à sa nouvelle dirigeante Michele Kang, et devra se serrer la ceinture pour ne pas couler. Et le mercato en cours ne montre pas autre chose : l’OL compte chaque sou et prie pour que ses valeurs sûres comme Georges Mikautadze et Corentin Tolisso ne mettent pas les voiles.
Actuellement, Lyon est à des années-lumière de son passé glorieux. Il est désormais incapable (sportivement et encore moins financièrement) d’attirer des joueurs de premier rang comme un Sonny Anderson, Lisandro López ou encore il n’y a pas si longtemps Memphis Depay. Fini tout ça : les recrues de cet été répondent aux noms d’Alfonso Moreira, de Tyler Morton et du moins connu des Kluivert, Ruben. Il faudra voir ce que l’OL peut sortir de son centre de formation et si Matthieu Louis-Jean, le directeur du recrutement, arrivera à sortir de son chapeau des profils plus rôdés à la Ligue 1 comme Pierre Lees-Melou. Pour l’heure, les supporters rhodaniens sont donc condamnés à se féliciter de l’arrivée du Ballon d’or tchèque (le premier à le remporter en jouant dans le championnat tchèque depuis 10 ans, s’il vous plaît). Pour se rassurer et dire que leur sort n’est pas encore comparable à des clubs de seconde moitié de tableau, ils se diront que leur futur numéro 10 était courtisé par cinq clubs européens, dont Brighton, assez doué dans le registre. Ou tout simplement se dire que, dans ces temps de diète, leur club peut difficilement espérer faire mieux en terme de rapport qualité/prix.
Après Šulc, l'OL met dix millions sur un milieu anglaisPar Thomas Morlec