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OL : un mercato dans le brouillard
Deux semaines après le maintien en Ligue 1, acté par la DNCG, l’OL commence à peine ses manœuvres sur le marché des transferts. Bientôt orphelin de gardien expérimenté, le club souffre d’incertitudes à tous les niveaux. L’été s’annonçait chaud, il risque d’être brûlant.

Depuis les départs successifs de Jean-Michel Aulas et des historiques joueurs formés au club, comme Anthony Lopes, Alexandre Lacazette, Rayan Cherki ou Maxence Caqueret, on se demande bien qui est le dernier gardien du temple OL. À vrai dire, on ne sait même pas qui est le vrai gardien de l’équipe. Arrivé en janvier 2024, Lucas Perri devrait déjà faire ses valises et filer à l’anglaise, du côté de Leeds, contre un chèque de 15 millions d’euros, selon les informations de RMC Sport, mais avec la possibilité qu’une partie soit reversée à Botafogo. Dans le même temps, les Rhodaniens veulent faire capoter leur propre transfert et annuler la venue de Matt Turner en provenance de Nottingham Forest. Un transfert comme un reliquat des magouilles entre John Textor et Evángelos Marinákis. Au milieu de tout ce désordre, le flou règne, et seuls Rémy Descamps (trois petites rencontres la saison dernière) et Mathieu Patouillet (aucun match en pro avec l’OL, deux saisons de National dans les pattes sous le maillot de Sochaux) sont actuellement en capacité de garder les buts lyonnais d’ici quelques jours.
Je suis très motivé pour reconstruire une équipe pratiquement de zéro, avec 4 ou 5 joueurs de l’année dernière.
La cellule de recrutement de l’Olympique lyonnais est au four et au moulin depuis que la DNCG a maintenu le club en Ligue 1, le 9 juillet dernier. Or, pour trouver le remplaçant de Lucas Perri, tout en respectant le budget, il faudra se creuser la tête. Yvon Mvogo, Jasper Cillessen ou Rui Patrício sont libres, mais les salaires semblent impossibles à assumer sans départs au préalable. Les Gones sont en effet dans une position bien inconfortable, toujours coincés entre deux politiques, celle de l’ère John Textor, où les transferts de plusieurs dizaines de millions d’euros étaient bien plus nombreux que par le passé, et celle de Michele Kang, incarnant une cure d’austérité.
Peu de départs… pour l’instant
Les premières arrivées et rumeurs de transferts sont justement difficiles à cerner. La signature d’Afonso Moreira, ailier portugais de 20 ans, est sexy sur le papier, mais prouve une fois de plus que l’OL n’est capable de se placer que sur des pistes sans concurrent. De la même façon, Ruben Kluivert – fils de Patrick – devrait arriver pour parapher un contrat longue durée. Là encore, les dirigeants veulent-ils axer sur le long terme ou risquent-ils de se retrouver le bec dans l’eau en cas de contre-performance de ces recrues ? « Je suis très motivé pour reconstruire une équipe pratiquement de zéro, avec 4 ou 5 joueurs de l’année dernière, a communiqué Paulo Fonseca, bien obligé d’être heureux avec très peu. C’est une nouvelle période, un autre projet. Mais nous sommes à Lyon, nous devons avoir de l’ambition. Toutes les lignes sont à renforcer et nous avons des cibles, si ces joueurs viennent, je crois que nous ferons une bonne équipe. »
L’entraîneur portugais peut toutefois se satisfaire de la stabilité apparente, alors qu’on attendait un important exode à la suite de l’annonce de la DNCG. Pour l’heure, Rayan Cherki (Manchester City), Alexandre Lacazette (Neom), Nicolás Tagliafico (fin de contrat), Thiago Almada (Atlético) et Adryelson (Al-Wasl) ont fait leurs valises, Jordan Veretout et donc Lucas Perri devraient rapidement suivre, mais la colonne vertébrale n’est pas encore trop affectée. Corentin Tolisso, Georges Mikautadze, Malick Fofana, Nemanja Matić, Ainsley Maitland-Niles, Moussa Niakhaté ou Clinton Mata n’ont pas (encore) quitté l’effectif. Le dernier cité est même en passe de prolonger.
Cet équilibre pourrait toutefois chanceler très rapidement, surtout si l’OL continue de vouloir voler trop près du soleil. Georges Mikautadze a assuré que l’objectif restait d’« accrocher une place en Ligue des champions, bien jouer en Ligue Europa », ce qui paraît étonnant au vu des semaines qui s’annoncent, sur le marché des transferts, comme sur le terrain. Les matchs de préparation estivale ne présagent que très rarement ce qu’il se passera tout au long de la saison, mais les deux sorties lyonnaises, face à Villefranche (victoire 1-0) et Molenbeek (0-0) n’ont pas franchement rassuré les supporters, qui espéraient sans doute que la conservation de l’ossature permettrait une mise en place plus rapide que les étés suivants. Lors des deux dernières saisons, sous la présidence de John Textor, la période de mercato a effectivement toujours été délicate à gérer et a coûté très cher. L’équipe composée d’une immense majorité de joueurs susceptibles de partir du jour au lendemain n’a pris que 9 points sur 39 possibles en Ligue 1, en quatre fenêtres, et a été éliminée de la Coupe de France en perdant face à Bourgoin-Jallieu. Dès la première journée de championnat, à Lens, le 16 août prochain, Pierre Sage pourra donner des conseils à son successeur sur le banc rhodanien puisqu’il n’a pas survécu à cette instabilité.
L’OL prend un beau petit chèque pour Lucas PerriPar Enzo Leanni