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Manchester United : couper l’espoir en deux

Par Julien Faure
5 minutes

Englué en deuxième partie de tableau en championnat et engagé dans une saison catastrophique à tous les niveaux, Manchester United s’avance vers la phase finale de Ligue Europa sans idée et sans vraiment d’ambition.

Manchester United : couper l’espoir en deux

Dimanche 2 mars 2025, fin d’après-midi, Manchester United est sorti de la Cup par Fulham aux tirs au but. Cette performance des Londoniens aurait presque eu des allures d’exploit il y a 15 ans. Elle est finalement presque passée inaperçue, noyée dans le flot de déconvenues de MU, et sonne comme un résultat plus que logique, puisque les Cottagers comptent en Premier League neuf points d’avance sur leurs victimes. Voilà un bel aperçu du déclassement dont sont aujourd’hui victimes les Red Devils. Pourtant, les premiers responsables ne sont pas à chercher bien loin : les résidents d’Old Trafford se sont mis dans la mouise tout seul et ils en payent lourdement les pots cassés.

Manchester a arrêté de rêver

Depuis son arrivée à la place d’Erik ten Hag, dont le licenciement a encore un peu plus plombé les finances du club, Rúben Amorim ne cesse de casser de nouvelles barrières que l’on pensait inatteignables pour un club de la stature de Manchester United. Du haut de ses 9 victoires, 6 nuls et 12 défaites, le club aux deux Ligues des champions vit en effet une campagne dramatique sur la scène nationale alors qu’il n’a plus aucune perspective de victoire en coupe ni de qualification européenne, sauf épopée européenne. Battre Ipswich demandant déjà un effort considérable, soulever le trophée le 21 mai à Bilbao semble un vœu pieux. Voilà pour le tableau de cette saison 2024-2025.

Je sais qu’il est étrange de le dire ainsi, mais c’est ce que nous essayons de construire ici, et ce sera plus important que de gagner la Coupe pour le moment.

Rúben Amorim au sujet d’une victoire finale en Ligue Europa

Alors que les supporters doivent endurer depuis une décennie la domination du voisin Manchester City, ils sont donc désormais obligés de faire avec « la pire équipe de l’histoire » du club. De quoi faire perdre à Rúben Amorim l’ambition d’accrocher une qualification en C1 via la Ligue Europa, mais pas de « gagner à nouveau la Premier League » comme il le déclarait après l’élimination en Cup. Après tout, en a-t-il l’effectif ? Amad Diallo, frisson du début d’année, est pressenti pour manquer la fin de saison à cause d’un pépin à la cheville. Lisandro Martínez, défenseur le plus « fiable », est déjà sur la touche alors que le patron des dernières années Bruno Fernandes marque le pas et ne manque plus d’afficher sa nervosité sur le terrain, avec déjà trois cartons rouges cette saison. Trois exemples qui montrent les limites actuelles d’un Manchester plus en reconstruction qu’en reconquête.

L’illusion Ineos et la machine à cash sans réflexion

En fin d’année 2023, une nouvelle ère a toutefois commencé à s’ouvrir sur les bords de la Mersey. Jim Ratcliffe et Ineos ont débarqué au capital du club et c’est l’espoir d’un nouvel United qui est né avec eux, d’autant que le milliardaire britannique est né à Failsworth, dans la banlieue de Manchester, et est un véritable supporter du club. Sauf que les anciens propriétaires, les Glazer, ont laissé le club dans un piteux état sur le plan comptable, et Ineos éponge les dettes en coupant la gratuité de la cantine pour les salariés, en supprimant des emplois ou en envisageant de jouer en Asie dès la fin de saison.

Pourtant, l’argent continue de couler à flots dans le sens des dépenses sportives. Si les coachs vont et viennent dans le nord de l’Angleterre, les joueurs n’échappent à la règle, avec une réussite plus que relative. Depuis la saison 2019-2020, ils sont 17 à avoir débarqué du côté du Théâtre des rêves pour 30 millions ou plus. La liste est tellement longue qu’elle vaut la peine d’être dévoilée : Bruno Fernandes, Harry Maguire, Aaron Wan-Bissaka, Donny van de Beek, Jadon Sancho, Raphaël Varane, Antony, Casemiro, Lisandro Martínez, Rasmus Højlund, Mason Mount, Andre Onana, Leny Yoro, Matthijs de Ligt, Manuel Ugarte, Joshua Zirkzee, Patrick Dorgu. À part le meneur de jeu portugais, aujourd’hui capitaine, dur de trouver une franche réussite parmi tous ces noms.

La question d’une rénovation d’Old Trafford est aussi dans les tuyaux alors que le mythique stade tombe en ruine et que l’hypothèse d’une nouvelle enceinte est régulièrement évoquée. Troisième de la phase de ligue de Ligue Europa, Manchester n’a, au moins, même pas eu à disputer les barrages pour accéder aux huitièmes de finale. Pourtant, vu la dynamique actuelle, il aurait peut-être bien eu besoin d’affronter un adversaire à sa portée, histoire de gagner un ou deux matchs et de se mettre un peu de baume au cœur. Vainqueur de la C3 en 2017 et finaliste en 2021, le monument mancunien devrait normalement faire office d’immense favori pour la seconde couronne d’Europe. Au lieu de ça, il se déplacera sans attente à San Sebastián, tout autant capable de sauver sa saison et d’obtenir une qualification inespérée en Ligue des champions que de subir une nouvelle déconvenue. De toute manière, le club de l’écurie Ineos le mieux placé pour disputer la grande Coupe d’Europe s’appelle bien l’OGC Nice.

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Par Julien Faure

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