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Myles Lewis-Skelly, la nouvelle dynamite d’Arsenal

Par Mathieu Plasse
6 minutes

Dans le grand bain depuis septembre, Myles Lewis-Skelly est le nouveau visage d’Arsenal cette saison. À 18 ans, le latéral gauche séduit son monde et n’a pas tremblé contre le Real Madrid à l’Emirates Stadium. Il doit peut-être son calme et sa maturité à sa maman, qui a pris le temps d’apprendre à devenir un parent de footballeur.

Myles Lewis-Skelly, la nouvelle dynamite d’Arsenal

Le 22 septembre dernier, l’été vient à peine de se terminer, et le deuxième jour de l’automne est aussi le premier jour du reste de la carrière de Myles Lewis-Skelly. À quatre jours de fêter sa majorité, le jeune latéral est lancé dans le grand bain par Mikel Arteta. Il découvre la Premier League avec une entrée en jeu dans le temps additionnel d’un choc entre Arsenal et Manchester City, après avoir déjà pris une biscotte en étant… sur le banc. En quelques minutes, le rookie a le temps de voir John Stones égaliser à la dernière seconde (2-2) et de se retrouver au milieu d’une petite échauffourée entre les deux camps. « Mais qui es-tu ? », balance alors Erling Haaland à la tronche du novice, comme rapporté par les fameuses études labiales des médias britanniques.

Lewis-Skelly n’avait pas oublié cette drôle d’entrée en matière. En février, à l’occasion du match retour, celui qui s’est imposé comme un titulaire dans le onze des Gunners signe son premier but dans le championnat anglais lors de la très large victoire d’Arsenal contre le champion en titre (5-1). Le défenseur inscrit le troisième pion des Londoniens et décide de célébrer ce moment spécial en singeant la célébration yoga du Norvégien. « That’s good », avait répété Pep Guardiola, mi-ironique, mi-agacé après la rencontre. Le cyborg ne peut aujourd’hui plus demander qui est Myles Lewis-Skelly : on parle d’un jeune homme capable de ne pas trembler du menton dans un match couperet contre le Real Madrid, champion d’Europe en titre.

Parents de footballeurs, un métier qui s’apprend

Pour sa troisième titularisation en Ligue des champions (après Monaco et le retour contre le PSV), l’Anglais a parfaitement répondu au défi physique et footballistique à l’Emirates Stadium. Face à Kylian Mbappé, Jude Bellingham ou Rodrygo, le petit s’est comporté comme un grand monsieur. À l’origine positionné en latéral gauche, le numéro 49 des Gunners a, comme souvent, repiqué dans l’entrejeu pour chiper des ballons, enquiquinant une équipe madrilène dépassée. Comme si jouer des coudes ne suffisait pas, il s’est permis pendant ces 90 minutes des projections et des cassages de ligne. (Opta a enregistré 17 passes progressives de sa part lors du match.) Comme sur le troisième but, avec un décalage pour Mikel Merino.

À une époque où des parents tentent de programmer leurs enfants pour qu’ils deviennent les parfaits footballeurs, Lewis-Skelly ne semble pas avoir connu cette pression. Il fallait voir la maman de la nouvelle coqueluche londonienne dans les travées de l’Emirates, un soir de victoire 3-0 contre Monaco lors de la phase de ligue, dans l’euphorie la plus totale, à la fois touchante et insouciante, voir son enfant faire ses débuts sur la piste aux étoiles.

À plusieurs reprises, je me suis sentie mal préparée à prendre des décisions susceptibles d’avoir un impact sur l’avenir de Myles. J’ai senti que je devais le protéger.

Marcia Lewis dans The Athletic

Elle avait quand même eu le temps de se préparer, entre le coup de fil d’un agent à 11 ans ou l’approche d’une grande marque de sport quand le gamin avait seulement 12 piges. « J’étais inquiète quand l’agent m’a appelée, je pensais que quelque chose n’allait pas. Mais ils m’ont dit qu’ils voulaient commencer à construire une relation », explique-t-elle à The Athletic. Trop tôt, trop jeune, trop brutal pour une maman insensible aux noms de joueurs balancés pour séduire la famille, pour la simple raison qu’elle ne connaît pas grand-chose au ballon rond.

La sensation, aussi, de ne pas être armée pour ce qui arrivait et allait arriver à son fils. « À plusieurs reprises, je me suis sentie mal préparée à prendre des décisions susceptibles d’avoir un impact sur l’avenir de Myles, continue Marcia. Je n’avais pas de conseils fiables, pas de réseau à consulter et pas de relations familiales dans l’industrie du foot. J’ai senti que je devais le protéger. » Elle se lance alors dans un MBA (Master of business administration) consacré aux affaires liées au football, passe l’examen FIFA pour devenir agent de football, « non pas pour représenter Myles, mais aussi pour acquérir ces connaissances pour nous ». 

Un nouveau lionceau chez les Anglais

De la théorie et du concret : la famille Lewis-Skelly entre en contact avec une dizaine de parents qui ont eu à gérer le début de carrière d’enfants âgés de 15 à 21 ans pour comprendre les pièges et les obstacles à éviter. Un engagement personnel devenu global avec le lancement de la plateforme no1fan.club, devenue partenaire d’Arsenal ou Brentford et qui a pour objectif d’apporter du soutien et des conseils aux parents de jeunes joueurs faisant partie d’une académie de foot. De quoi rendre plus accessible un univers où l’on peut facilement tomber dans l’abus de confiance et où seulement 1% des joueurs des centres de formation finissent par se frayer un chemin vers le monde professionnel. Alors que Marcia Lewis attend une coopération avec la FA et la Premier League, l’entreprise a déjà aidé des dizaines de parents en deux années d’existence.

Même ma grand-mère s’y met, elle a regardé tous les matchs de l’Euro.

Myles Lewis-Skelly

Comme quoi, une famille ne comprenant rien au football peut saisir les enjeux et les codes de ce business, au point de voir Marcia Lewis ne plus compter ses heures dans ce nouveau job. « Quand je travaille sur la plateforme, Myles vient m’apporter de l’eau et me dit d’aller me coucher », confie-t-elle au média britannique. Le fiston : « Elle ne dort pas assez ! Elle me parle des transferts, du classement, de ce qui se passe dans le championnat, elle en sait plus que moi maintenant ! Même ma grand-mère s’y met, elle a regardé tous les matchs de l’Euro. »

La prochaine Coupe du monde, Lewis-Skelly, meilleur pote d’Ethan Nwaneri du quartier résidentiel d’Islington à l’Euro U17, pourrait la jouer plutôt que la suivre à la télé. Le latéral gauche, qui poursuit en parallèle du foot des études en espagnol et dans le commerce, a connu ses premières capes avec les Three Lions au mois de mars, se permettant même de marquer un premier but après 20 minutes de jeu contre l’Albanie et de décrocher le titre honorifique d’homme du match. « Il a été extraordinaire pendant tout le stage, s’émerveillait Thomas Tuchel. Il est plein de confiance et de maturité, et c’est ainsi qu’il joue sur le terrain. » Le gamin né en 2006 n’est qu’au début de sa carrière, et le voilà prêt à retrouver le Real Madrid pour la deuxième manche et à rêver de trophées, avec Arsenal ou l’Angleterre. « Tout le monde parle toujours de vivre ses rêves à travers ses enfants, pose Marcia Lewis. Mais ce n’était pas mon rêve ni celui de son père de jouer au football. » Leur fils, au moins, a commencé à vivre le sien.

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