ACTU MERCATO
Quel bilan tirer du mercato de l’OM ?
Alors que l’été marseillais s’annonçait radieux avec enfin un coach qui passait le cap de la première saison, des joueurs cadres conservés et la volonté de se renforcer avec l’échéance de la Ligue des champions, les belles promesses ont fini par voler en éclats. Au soir de la clôture du mercato, l’OM compte 12 arrivées pour 15 départs et de nombreux doutes après un début de saison difficile. Bilan.

« Quand tu finis deuxième et quand tu es dans un cycle de construction graduelle, il est normal de vouloir conserver la base de l’effectif. La qualification en C1 nous le permet. On va chercher à garder les éléments les plus importants du club. Il est important de continuer avec une base », assurait Pablo Longoria lors de son bilan de fin de saison en mai dernier. Près de quatre mois plus tard, la promesse a presque été respectée en conservant les cadres de la saison précédente, à l’exception d’Adrien Rabiot, pourtant l’un des meilleurs Olympiens la saison dernière, transféré à l’AC Milan après son altercation avec Jonathan Rowe. Si Gerónimo Rulli, Leonardo Balerdi ou encore Pierre-Emile Højbjerg sont toujours là, douze nouveaux joueurs sont venus renforcer l’effectif, dont quatre rien que lors de la dernière journée du mercato (Aguerd, O’Riley, Pavard, Vermeeren).
Toujours dans la tendance, jamais dans la même direction
Si la première partie du mercato olympien a semblé réfléchie, intelligente et planifiée, tout s’est emballé pour partir dans toutes les directions après l’imbroglio autour d’Adrien Rabiot et de Jonathan Rowe, respectivement partis à l’AC Milan et à Bologne. Si l’OM est parvenu à enrôler des joueurs qui ont confirmé en Ligue 1, à l’instar de Pierre-Emerick Aubameyang ou Facundo Medina, l’été a apporté son lot de paris comme les années précédentes qui pourraient bien se voir exfiltrer dès le mercato hivernal s’ils ne donnent pas satisfaction, comme ce fut le cas la saison passée pour Ismaël Koné prêté à Rennes, puis à Sassuolo cet été, ou Elye Wahi qui ne s’en sort pas mieux du côté de l’Eintracht Francfort. Un nombre de départs considérable chaque saison qui questionne le ciblage des joueurs recrutés par le board olympien. « Le Pacte de Miami », image métaphorique pour désigner la réunion qui a eu lieu avant la planification de la nouvelle saison entre Frank McCourt, Pablo Longoria, Medhi Benatia et Roberto De Zerbi, a resserré les liens entre les quatre pontes, notamment sur le volet des transferts.
Pour l’instant, les recrues arrivées tôt dans ce mercato n’ont pas pu pleinement montrer leur talent, à l’instar d’Igor Paixão, devenu la recrue la plus onéreuse de l’histoire du club phocéen, qui est arrivé blessé et ne sera disponible qu’après la trêve internationale, idem pour Facundo Medina suspendu lors de la première journée de championnat et blessé à la cheville depuis. Timothy Weah de son côté peine à se montrer convaincant lors des matchs disputés. Si Roberto De Zerbi avait annoncé en personne avant le match face au Paris FC la volonté de recruter encore un certain nombre de joueurs – « Nous devons encore faire plusieurs achats sur le marché, 4, 5, peut-être 6 » –, certains mouvements continuent d’étonner. Arrivé dans les dernières heures du mercato, Emerson Palmieri va enfin pouvoir remplir le rôle de latéral gauche laissé vacant depuis le départ à Rennes de Quentin Merlin, un mouvement qui interroge sur les bords de la Méditerranée. Sur le front de l’attaque en revanche, le retour de Pierre-Emerick Aubameyang se passe plutôt bien avec un doublé face au Paris FC (5-2), reléguant même Amine Gouiri, en difficulté en début de la saison, sur le banc lors de l’Olympico.
La défense un chantier permanent
Longtemps soumise aux changements tactiques survenus la saison dernière en passant d’une défense à quatre à trois après la bévue face à Auxerre, la défense marseillaise était la ligne à renforcer de toute urgence lors de ce mercato. Les recrues ont mis du temps à venir, malgré les signatures de Medina et de CJ Egan-Riley. De Zerbi n’a pas eu d’autres choix que d’aligner Geoffrey Kondogbia comme défenseur central lors du déplacement à Rennes pour l’ouverture de la saison (1-0) et, pire encore, Pol Lirola et Derek Cornelius, ciblés comme indésirables tout au long de l’été, sont entrés en jeu lors de la défaite à Lyon (1-0) ce week-end. C’est finalement lors de la dernière journée du mercato que les renforts promis se sont présentés avec les signatures d’Emerson Palmieri, de Nayef Aguerd pisté par le club depuis l’ouverture de la période des transferts et de la surprise Benjamin Pavard.
Après une campagne 2024-2025 à 47 buts encaissés en 34 journées de championnat, soit le pire total de l’histoire du club depuis la saison 1984-1985 et une moyenne d’1,38 but encaissé par match, l’OM est retombé dans ses travers sans préavis lors des trois premières journées avec quatre buts encaissés en trois matchs. Si la grande première d’Egan-Riley face à Rennes a su convaincre les observateurs, l’ancien de Burnley a vite été gagné par la fébrilité face au PFC, puis lors de l’Olympico où il a écopé d’un carton rouge pour un vilain tacle sur Malick Fofana. La torpeur s’est également emparée de Leonardo Balerdi, fautif sur le but lyonnais et globalement sur la plupart des buts encaissés par l’OM depuis le début de la saison, qui pourrait très vite voir son statut de titulaire indiscutable, et donc son capitanat contestés. Surtout avec les arrivées estivales et la volonté du tacticien lombard de pérenniser une défense à quatre. Si la trêve ne tombe pas forcément à point nommé pour les Olympiens, encore secoués de leur passage à vide au Groupama Stadium dimanche, la réception de Lorient avec les retours des blessés et l’incorporation des derniers arrivés pourraient bien donner un tout autre visage à cet Olympique de Marseille pour l’instant vacillant. Une nécessité avant d’enchaîner en moins d’une semaine un périlleux déplacement au Bernabéu le 16 septembre pour le retour du club en Ligue des champions et la réception du Paris Saint-Germain dans la foulée.
Le but de l’OL face à l’OM finalement attribué à Pavel ŠulcPar Léna Bernard
Tous propos recueillis par LB