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PSG : la victoire des attachants

Par Clément Gavard
5 minutes

Le PSG a enfin remporté la Ligue des champions, après des années de stars, de galères et de dépenses. Ce triomphe, c’est celui d’un groupe et d’un staff attachants, qui ont su remettre le foot au premier plan dans un club habitué aux psychodrames. Au point qu’il est difficile de (vraiment) les détester.

PSG : la victoire des attachants

Une idée, comme ça, un samedi matin de finale de Ligue des champions PSG-Inter dans le TGV n°6103 reliant Paris Gare de Lyon à Marseille Saint-Charles : et si c’était le moment, avec quelques mois de retard, de lancer la série documentaire consacrée à Luis Enrique ? C’est parti pour 120 minutes de No tenéis ni p*** idea, avec les coups d’œil accusateurs d’un voisin de siège qui descendra à Avignon, au moment de faire le bilan de ces trois épisodes retraçant la première saison de l’Espagnol sur le banc parisien.

Au-delà de l’objet promotionnel évident – ne soyons pas non plus naïfs –, il y a des tas de choses intéressantes à picorer sur la personnalité de Luis Enrique, sa méthode, sa manière de penser, de vivre le foot et tout le reste. Il a raison, au fond, on ne peut pas comprendre, et on le comprend, justement, en le voyant déambuler dans le centre d’entraînement et travailler sur la diffusion de sa philosophie dans toutes les strates du club. On ne peut jamais tout comprendre sans être dans le cœur du réacteur, c’est ainsi et ce n’est pas bien grave. Nous voilà arrivés à Marseille avec ce sentiment : ce gars-là est la meilleure chose qui soit arrivée au PSG ces dernières années, pour ce qui s’est passé samedi soir à Munich et aussi pour avoir réussi à s’imposer comme le guide d’une bande de joueurs attachants.

Les beaux vainqueurs

Voilà peut-être la plus belle victoire du Paris Saint-Germain version 2024-2025 : avoir fait oublier que le club incarne tout ce que l’on peut détester dans le foot moderne, comme le clivage inhérent au PSG, un club historiquement plus facile à exécrer qu’à apprécier pour ceux qui n’en sont pas supporters. Il n’était pas question de descendre dans les rues pour fêter le titre d’un club qui n’est pas celui de notre cœur – des scènes vues un peu partout dans l’Hexagone ce week-end –, mais simplement d’être content pour une belle équipe, des beaux vainqueurs et un groupe qui respire la sympathie. À l’exception peut-être de Nasser al-Khelaïfi, le plus revanchard dans le triomphe (la terre entière voulait du mal au PSG et a critiqué le « projet ») et celui qui nous éloigne assez naturellement du terrain et de l’humain.

L’homme d’affaires qatari peut nourrir le storytelling, mais il est celui qui aura mis plus d’une décennie à comprendre que la Ligue des champions ne se gagne pas avec des stars et qu’une équipe ne se construit pas seulement avec des noms. C’est aussi et surtout la réussite des deux Luis, Campos et Enrique, qui ont bâti une équipe et remis le collectif au centre de tout. Le goût de l’effort pour les autres plutôt que les caprices de stars ; la force tranquille plutôt que le psychodrame permanent ; le foot de retour au-dessus de tous les à-côtés. Ousmane Dembélé, qui n’a pas marqué à Munich, mais qui a tellement travaillé pour l’équipe (avec quand même deux passes décisives) en est le parfait symbole : il est devenu le leader technique et tout court, à travers son pressing incessant et son énergie, que Luis Enrique voulait voir en Mbappé dans la fameuse séquence de la série documentaire.

Les bons gars et le bon foot

Dans la folie de Munich, le récital de l’une des meilleures équipes de la saison en Europe (on aurait aimé la voir face au Barça) aura aussi été la victoire des sympas, des attachants. Il y a souvent des joueurs détestables dans les grandes équipes, celle qui est devenue championne d’Europe ce week-end n’en comporte pas beaucoup. Ce qui n’empêche pas d’être vicieux, gagneur, chambreur. Marquinhos en est la tête de gondole. L’image du Brésilien peinant à contenir ses larmes libératrices à la 89e minute d’une finale déjà pliée raconte tellement de choses et rappelle tous les échecs passés qu’il a incarnés. Elle ramène aussi à la simplicité, à la beauté et à l’humanité du foot quand on oublie que ce sport reste royal, même joué à ce niveau de compétition, où les millions voire les milliards restent indispensables pour s’y faire une place.

Il y a donc Dembélé, Marquinhos et tous les autres qui sont des très bons joueurs de foot et savent ne pas faire d’histoires. Prime d’éthique ou non, ce sont des types qui ont réussi à renforcer le lien avec le public, avant même de décrocher le Graal. De l’insouciance dingue de Désiré Doué, qui aura 20 ans mardi, quelques heures après avoir joué une finale de rêve, à la célébration sans calcul de Senny Mayulu, 19 piges et gamin de l’Île-de-France, il y a quelque chose de réconfortant. Il faudra bien sûr espérer que l’ancien Rennais ne finisse pas essoré par la machine à laver du foot et que les années et l’expérience ne lui feront pas oublier que ce jeu se joue avant tout sur un terrain. Il y a les milieux de poche Vitinha et João Neves, les hauts et les bas de Bradley Barcola, ceux de Gianluigi Donnarumma, la découverte Willian Pacho, le facteur X de l’hiver Khvicha Kvaratskhelia, l’émotion sincère de Presnel Kimpembe ou encore cet hommage franchement émouvant des supporters parisiens à Luis Enrique. Ce n’est pas un exploit de voir le richissime PSG gagner la Ligue des champions, ç’en est un d’avoir réussi à mettre de la fraîcheur, du naturel et de la solidarité au sein d’un club qui divise plus qu’il ne rassemble. Il y aura le temps, plus tard, de se remettre à rejeter le PSG pour ce qu’il représente, mais ce lundi, dans le train du retour n°6112, les sourires des champions d’Europe sont encore contagieux.

Le PSG à la conquête du monde

Par Clément Gavard

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