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- Strasbourg-Marseille (1-2)
Murillo, le canal passe
Renversant, Marseille est allé s'imposer à Strasbourg. L'OM passe provisoirement leader de Ligue 1 grâce à quelqu'un d'indésirable il y a six mois, et soumis à une grosse concurrence : Amir Murillo.

Les supporters du PSG nés avant DJ Snake, le 31 mai et Ousmane Dembélé se souviennent peut-être de Julio César Dely Valdés. L’attaquant est resté deux saisons à Paris. Soit le temps pour quelques galères, comme cette défaite en Coupe de France à Clermont-Ferrand, ces nombreux foirés devant le but, mais aussi une Coupe des coupes. Longtemps seul panaméen de l’histoire de la Ligue 1, un autre est arrivé sur la pointe des pieds à l’été 2023. Depuis, il creuse son canal à Marseille, à force d’aller-retours sur son couloir droit. Amir Murillo a permis à l’OM de s’imposer à Strasbourg (2-1) et de prendre, au moins pour 24 heures, la tête de la Ligue 1. Joli.
Murillo, le special pas one
Contre le Racing, l’autre footballeur panaméen originaire de la petite ville de Colon a profité d’un ballon mal repoussé par Mike Penders pour marquer dans le temps additionnel (90e+1). Il était déjà sur le coup avant le raté énorme d’Amine Gouiri (55e), et coupable d’un plus vilain coup sur Diego Moreira, mais marque son cinquième but avec l’OM, sept mois après avoir participé à la fête contre Saint-Étienne. « On envoie un message à toute la Ligue 1 en montant qu’on peut faire les choses bien. D’un point de vue personnel, je me suis bien senti, j’ai aidé l’équipe même si je n’avais pas disputé les deux derniers matchs », a-t-il réagi en fin de match, capté par La Provence.
On envoie un message à toute la Ligue 1
On retiendra son but de renard. Il est l’œuvre d’un latéral à qui, l’hiver dernier, les dirigeants marseillais cherchaient une porte de sortie. Alors que la concurrence est rude à ses postes (Benjamin Pavard, CJ Egan-Riley, Timothy Weah, en plus de Pol Lirola), Amir Murillo a disputé les sept matchs de l’OM cette saison. Entrant en cours de jeu lors des deux plus gros, contre Paris et le Real Madrid, signe qu’il n’est pas non plus indispensable, il recense déjà quelques bons coups. C’est par exemple lui qui s’est fait ceinturer par Darlin Yongwa, expulsé dans la foulée, contre Lorient (4-0). C’est également lui qui a écopé de la semelle du jeune Rennais Abdelhamid Aït Boudlal lors du raté inaugural à Rennes.
Le sauveur Murillo 🤯🇵🇦#RCSAOM pic.twitter.com/9yILCzvuJv
— L1+ (@ligue1plus) September 26, 2025
Contre Strasbourg, Murillo a fait étalage de ses grosses qualités athlétiques. Celui qui avait démarré sa carrière comme milieu défensif au Panama puis au Red Bull New York est beaucoup utilisé par Roberto De Zerbi dans un rôle hybride le long du couloir droit. Il est positionné tantôt très haut, tantôt à l’intérieur du jeu. S’il a encore quelques lacunes sur le plan défensif, comme en témoigne son match contre le PSG la saison dernière et de manière plus générale les nombreux buts encaissés par l’OM, ses efforts sont remarqués.
À 29 ans, Amir Murillo entame déjà sa troisième saison à Marseille, où il est arrivé en échange de moins de trois millions d’euros en provenance d’Anderlecht. S’il s’est blessé aux adducteurs lors de la première, l’ancienne doublure de Jonathan Clauss a joué 30 des 34 matchs de Ligue 1 de Marseille la saison dernière, signe de sa constance. La défense marseillaise avait d’ailleurs souffert lors de son absence en novembre la saison dernière, contre Auxerre. En mars, il avait prolongé jusqu’en 2028 et le bonhomme fait désormais partie des plans de De Zerbi, au sein d’un OM où il a trouvé sa place et son utilité, sans faire trop de bruit et en laissant la lumière aux têtes d’affiche. Il faut aussi des joueurs comme ça dans une équipe.
Revivez Strasbourg-Marseille (1-2)Par Ulysse Llamas