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- J5
- OM-PSG (1-0)
À Marseille, plus folle la fête
Pour la première fois depuis 14 ans l'Olympique de Marseille s'est imposé en championnat, dans son antre du Vélodrome face au rival parisien. Sous un soleil tapant, après le report de la rencontre de 24 heures à la suite des intempéries de ce dimanche, la fête a été totale dans la cité phocéenne, bien loin des mondanités du théâtre du Châtelet à 757 kilomètres de là.

Huit ans, c’est ce le temps qu’il a fallu aux supporters marseillais pour pouvoir célébrer un but en championnat au Vélodrome contre Paris. Quatorze, c’est le nombre d’années qui séparait la dernière victoire olympienne au Vélodrome en Ligue 1 contre le rival parisien. C’est long, trop long quand il s’agit du rival et de sa maison, où on ne parvient même plus à être maître. On ne sait pas ce qui aurait pu se passer si la rencontre avait eu lieu dimanche soir, on a finalement vu ce qui s’est joué un lundi, au cours d’une soirée où le monde du football avait peut-être les yeux moins rivés sur le Classique, attendant de savoir si oui ou non, Ousmane Dembélé allait remporter le premier Ballon d’or de sa carrière. Une victoire de l’OM, sur un but précoce de Nayef Aguerd, et le droit de faire la fête, aussi, loin de la capitale.
Des crampons et du bruit
Souvent, la sphère marseillaise a tendance à penser que le monde est contre elle, ces dernières 24 heures encore, alors que l’encre avait coulé sur l’irresponsabilité ou non de déplacer le Classique ce lundi soir, en même temps que la cérémonie du Ballon d’or. Les débats ont beau avoir été houleux, l’Olympique de Marseille, ses joueurs et ses supporters ont apporté la meilleure réponse possible : une ambiance incandescente, des actes après les paroles et enfin un succès contre le PSG, qui ne suffira pas encore à raviver une rivalité qui s’essouffle – la preuve, les supporters parisiens n’ont pas semblé tirer la tronche hier -, mais dont avait besoin Marseille. Pendant que les cardinaux en costumes se congratulaient dans une cérémonie qui met en avant les performances individuelles d’un sport pourtant collectif, 66 190 supporters ont exulté en assistant à un match de football, sans compter les autres rivés à leur écran de télévision, qui ont préféré se souvenir de ce qui fait la quintessence du beautiful game.
Gerónimo Rulli avait annoncé en conférence de presse que ce serait « différent de la saison passée. On le prépare avec beaucoup d’enthousiasme. » Force est de constater que le portier argentin, encore décisif lors de la rencontre, ne s’était pas trompé. Si le PSG s’est déplacé en terre provençale avec de nombreux absents parmi ses offensifs (Ousmane Dembélé, Désiré Doué, João Neves et Bradley Barcola), il n’y avait pas seulement du beau monde au théâtre du Châtelet (Vitinha, Ruiz, Marquinhos, Hakimi, Mendes, Kvara étaient tous sur la pelouse) et la pression était davantage sur les épaules marseillaises. Le report de la rencontre n’a pas affecté l’affluence : le stade était plein, les virages ont donné le ton dès l’entrée des 22 acteurs et l’atmosphère était digne des grands soirs.
Olympique de Marseille - PSG #tifo #VirageDepé #OM #VirageNord #Marseille #OMPSG (22.09.25) pic.twitter.com/1HWVHCrK90
— 1899 Mode Ultrà (@ultras1899_) September 22, 2025
Une victoire fondatrice pour la saison marseillaise
4 minutes et trois secondes, c’est le temps qu’il a fallu à Aguerd pour faire exploser l’enceinte du Boulevard Michelet, soit le but olympien le plus rapide de dans l’histoire du club face au Paris Saint-Germain, par un joueur pourtant longtemps incertain pour ce choc. Si les virages sont toujours prompts à assurer l’ambiance, les tribunes Jean Bouin et Ganay, généralement plus endormies, se sont à leur tour réveillées, tranchant considérablement avec l’ambiance feutrée du tapis rouge du 1 place du Châtelet. Un explosion de décibels qui a laissé sans voix Roberto De Zerbi, expulsé à la fin de la rencontre pour avoir contesté avec un peu trop de véhémence la décision de Jérôme Brisard de ne pas accorder une faute à ses protégés. En conférence de presse le tacticien lombard n’a pas hésité à disserter sur la soirée vécue : « C’est une des meilleurs journées depuis mon arrivée à Marseille. Je suis venu pour le Vélodrome et aussi pour battre le PSG. C’était un rêve de battre le PSG, c’est une équipe qui représente le pouvoir, qui gagne presque sans rival, c’est une manière de penser que je n’accepte pas dans la vie. Ça reste une victoire, trois points, nous n’avons encore rien fait. »
4'03 - Marseille a inscrit après quatre minutes et trois secondes son but le plus rapide contre le Paris SG toutes compétitions confondues sur les 45 dernières années. Expéditif. #OMPSG pic.twitter.com/ugffHelnUy
— OptaJean (@OptaJean) September 22, 2025
Une soirée que l’on ne pourra pas oublier à Marseille, en témoigne le surpuissant « Aux Armes » repris à l’unisson par les quatre tribunes à la 63e minute et les sifflets qui accompagnaient chaque offensive parisienne et qui empêchaient d’entendre les propos de son voisin de siège. Plus qu’une victoire, un fondement pour la saison olympienne et un succès qui permet de faire oublier la tempête du mois d’août. Si Paris est une fête selon Ernest Hemingway, la fête du football est bien marseillaise lorsque le Vélodrome s’enflamme ainsi.
Roberto De Zerbi : « Je suis venu pour battre le PSG, l’équipe qui représente le pouvoir »Par Léna Bernard avec TB, au Vélodrome
Tous propos recueillis par LB et TB