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OM-PSG, toujours un Classique du championnat ?

Par Léna Bernard, à Marseille
6 minutes

Le Paris Saint-Germain se présente pour la première fois ce dimanche au Vélodrome dans le costume de champion d’Europe pour défier des Marseillais auteurs d’un début de saison complexe. La nouvelle stature du PSG a-t-elle définitivement enterré la rivalité avec l’OM et fait du Classique un choc comme un autre du championnat français ? Tour d’horizon.

OM-PSG, toujours un Classique du championnat ?

« Marseille c’est la vitrine du foot France, où sont les casseurs, où sont les marroneurs de la seule étoile de France ? » Les plus aguerris auront reconnu une partie du couplet d’Alonzo dans En avant les Marseillais. Si les Olympiens resteront pour l’éternité « à jamais les premiers » à avoir remporté la Ligue des champions, ils ne sont plus la seule étoile de France depuis le 31 mai dernier, jour du sacre parisien face à l’Inter (5-0). Un cruel retour à la réalité pour tous ceux qui faisaient vivre le semblant de rivalité sportive qui demeurait avec le Paris Saint-Germain par le couronnement européen marseillais de 1993.

Une rivalité toujours d’actualité ?

Voilà désormais 14 ans que les Marseillais ne se sont plus imposés au Vélodrome en championnat face au Paris Saint-Germain. Des années de disette durant lesquelles les logiques se sont inversées : le PSG s’est vu racheter par le Qatar, a triomphé sur la scène nationale quasiment tous les ans et a fini par devenir le deuxième club français à soulever une Ligue des champions. Un clou de plus dans le cercueil de la rivalité parisiano-marseillaise ? Pour Tripy Makonda, ancien joueur du PSG au tournant des années 2010, la rivalité sportive s’est considérablement atténuée depuis le rachat qatari : « C’est une rivalité qui s’est un peu atténuée, parce que le Paris Saint-Germain a changé de dimension sportivement et économiquement, même si ça reste l’un des matchs les plus attendus en France ». Même son de cloche du côté de Souleymane Diawara qui a porté durant cinq saisons la tunique olympienne avant de devenir depuis consultant pour Ligue 1+ : « C’est difficile, ça fait plus de 10 ans que le PSG domine le championnat et il n’y a pas de rivalité maintenant, c’est la vérité : ce n’est pas le même effectif, ce n’est pas le même budget, il n’y a plus ce petit truc où on attendait vraiment quelque chose de ce Classique. » Un avis également partagé par Édouard Cissé, passé par les deux clubs au cours de sa carrière : « Le Qatar est arrivé en 2011, ils ont mis une année pour mettre tout en place, et à partir de 2012, ils ont constitué un effectif qui fait qu’il y avait une telle différence de niveau que la concurrence entre ces deux équipes s’est arrêtée à ce moment-là. » 

Pour autant, si la rivalité sportive s’est essoufflée au fur et à mesure des années avec les succès des uns ou les défaites des autres, le Classique reste l’apanage d’une rivalité symbolique qui représente bien plus que du football. Pour Mathéo Moreau, abonné au Parc des Princes, il n’est pas question d’enterrer la rivalité entre les deux clubs : « Cette rivalité existe encore. Sportivement elle souffre ces derniers temps, mais historiquement, culturellement, elle persiste et je ne pense pas qu’elle partira un jour. » Cependant, voir Paris soulever la coupe aux grandes oreilles a tout de même marqué un tournant dans cette rivalité pour ce fidèle supporter du PSG : « Cette victoire, elle a mis fin au débat de “qui est le meilleur club français ?” Le PSG a mis fin à ce débat-là parce qu’on avait déjà plus de Coupes de France, plus de Coupes de la Ligue, plus de Ligue 1, plus de Classiques remportés, assure cet élève avocat dans le civil. Mais il y avait cet argument d’autorité “nous, on a gagné une Ligue des champions”, et en effet, le sacre en Ligue des champions a supprimé cet argument-là en remettant à zéro le compteur européen, sachant qu’en plus il y a la C2. » Amoureux de l’OM, comme il l’a souvent déclaré dans ses spectacles, Mathieu Madénian continue de penser que malgré la Ligue des champions remportée par le PSG, le Classique reste le climax de la saison pour les supporters des deux côtés : « Le sel de cette rivalité, il existe encore pour les vrais supporters. Pour les gens qui ont grandi dans cette haine du Paris Saint-Germain, comme moi, et pour les Parisiens qui ont grandi dans cette haine des Marseillais, ce match, il a la même valeur qu’auparavant. »

Interdiction de déplacement et dépersonnalisation des rencontres

« Quand McCourt est arrivé, ils ont voulu mettre en place le “Champions project”. Mais ils n’ont pas réussi. Les joueurs sur lesquels ils se sont appuyés n’ont pas performé sur la durée, puis après, il y a eu une réalité économique. À partir du moment où Marseille n’était pas tout le temps qualifié pour la Ligue des champions, il a fallu réinjecter de l’argent, et un propriétaire aussi riche qu’il soit, ce n’est pas un État », souligne Édouard Cissé au moment d’expliquer l’écart de niveau entre les deux formations. Souleymane Diawara estime de son côté que l’écart sportif entre les deux formations a fait perdre en intensité à la rivalité entre supporters : « Quand j’ai signé à Marseille, la première phrase que m’avait dite José (Anigo NDLR), c’était : “En revanche, on ne perd pas contre le PSG”, c’est là que j’ai compris l’importance du Classique à Marseille. Une semaine avant la rencontre, dès qu’on marchait, les supporters nous répétaient : “Il faut mouiller le maillot, il ne faut pas perdre, il faut gagner, vous avez intérêt de les tuer” à longueur de journée. Il n’y avait pas une personne qui ne me parlait pas de ce Classique et j’ai compris que c’était plus qu’un match. Aujourd’hui, l’écart entre les deux équipes est tel que je ne sais même pas si les supporters y croient encore. »

Depuis dix ans désormais, les supporters parisiens sont interdits de déplacement lors des Classiques et inversement. Un regret pour Souleymane Diawara : « Les supporters font partie du Classique. Et c’est vrai que quand on arrivait au stade, en tant que joueurs, on aimait ça, de se faire insulter entre guillemets. On se faisait chambrer, ça criait, c’était chaud. Maintenant le fait qu’il n’y ait plus de supporters, bon, ça reste le Classique, mais ça a moins de charme. » Pour autant, selon Mathéo Moreau, les supporters parisiens continuent d’être particulièrement concernés par cette affiche, en témoignent les banderoles sorties lors du dernier entraînement des joueurs samedi matin et l’ambiance au Parc des Princes mercredi face à l’Atalanta : « Les 15 dernières minutes du match contre l’Atalanta, les supporters n’ont que chanté pour le Classique. C’est bien qu’il y a quelque chose. » Un avis partagé par Tripy Makonda, pour qui il s’agit toujours d’une rencontre attendue du côté des Parisiens car « si le PSG ne gagne pas, même s’il gagne le championnat, il y aura une tache noire. Parce qu’il n’y aura pas eu victoire contre Marseille ». Du côté des supporters marseillais, on espère enfin une victoire en championnat contre le PSG ce dimanche, et comme l’explique Mathieu Madénian : « S’il y a un 4-0 pour Marseille, dans 20 ans j’en parlerai encore bien sûr. » Le Classique n’est donc pas mort.

Le Classique menacé de report ?

Par Léna Bernard, à Marseille

Tous propos recueillis par LB.

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