Le marché des transferts…
Une analyse du pseudo mercato...
Voilà c’est fini. L’Euro portugais est terminé. Beaucoup pensaient qu’après celui-ci, le marché des transferts s’agiterait de nouveau. Mais il n’en est rien, bien au contraire… Le marché promettait, mais il est un peu comme chaque mercato d’hiver (l’invention inutile), prometteur et totalement insipide, à peu près aussi plat que l’encéphalogramme de George W Bush (ok, c’est facile).
Les clubs de foot ont désormais bien du mal à gagner de l’argent. La manne télévisuelle n’est plus ce qu’elle était, et les clubs qui n’avaient pas su bien gérer à l’époque où les prix montaient, ont bien du mal désormais. La vente des joueurs ne rapporte plus un sou, faute d’acheteurs, faute de sous. Certains clubs se retrouvent avec beaucoup trop de joueurs sous contrat, et une masse salariale trop imposante. Ne pouvant pas vendre ces joueurs, les dirigeants attendent patiemment la fin de leurs contrats, afin de les voir partir et d’alléger enfin la masse salariale qui plombe les comptes. Depuis la fin du dernier championnat, la France semble particulièrement touchée par ces problèmes, ne pouvant bénéficier, il est vrai, des largesses octroyées dans les championnats voisins…
Faisons le point !!!!
Pour ce qui est des promus, ils font leur cuisine dans la logique des promus, achetant des joueurs cantonnés aux rôles de remplaçants ou tout simplement d’illustres inconnus.
Pour les clubs ayant fini dans la deuxième partie du tableau, il s’agit de se renforcer sans tomber dans les excès, alors on commence à se débarrasser des joueurs qu’on ne veut plus, et comme ça on récupère ceux qui ne sont plus en odeur de sainteté ailleurs. C’est une solution. Ou alors on rappelle les vieilles gloires comme à Bastia. Ou on peut encore vendre le fonds de commerce comme à Lille, ou tout le monde s’en va pour laisser la place aux jeunes, il est pourtant pas si vieux Abidal.Globalement, ces clubs moins bons sur le plan sportif, ont pourtant le même problème que les autres clubs, ils ont trop de joueurs sous contrat. Les retours de prêt illustrent bien ce phénomène, les joueurs reviennent tout en sachant qu’ils ne joueront pas, mais on ne sait pas quoi en faire, à part les surligner en rouge sur les bilans comptables.
Après vient le tour de ceux qui prétendent à l’Europe. Alors là il faut être clair. Bordeaux n’achète plus de cadors, et vend ou laisse partir lui aussi ses gros contrats, M6 n’aurait donc pas d’ambitions. Auxerre et Nantes, les deux grands clubs formateurs, vont devoir repartir avec une nouvelle génération de jeunes talents. Auxerre a été pillé par l’arrêt Bosman et ne peut (ou ne veut) rivaliser en terme de salaire avec les grands d’Europe, et Nantes voit partir ses cadres et ne peut rivaliser en terme de salaire avec beaucoup trop de clubs, quand on voit où partent ses joueurs… Seul Sochaux, parmi les clubs formateurs, semble rester stable, deux grosses pointures seulement sont parties, mais jusqu’à quand, si le prochain exercice s’avérait mauvais ?
Chez les « cadors » -surtout médiatiquement-, on trouve quand même deux clubs qui animent ce marché des transferts 2004: Marseille et Paris. Deux clubs qui après avoir longtemps dépenser jusqu’à l’excès, sont depuis quelques saisons passés par la case « austérité » ou « assainir les comptes ». Bien leur en a pris, ils réussissent un recrutement judicieux, tout en restant dans la raison, ne dépassant pas l’enveloppe qu’ils se sont fixée pour le recrutement. Il n’empêche que ces clubs-là aussi, ont de nombreux joueurs sous contrat, dont ils ne savent que faire. Certains joueurs sont de véritables casse-tête pour leurs dirigeants (Hugo Leal à Paris, une équipe entière à Marseille). Le champion n’est pas en reste, il a vu plusieurs glorieux anciens partir, faute de leur offrir le contrat qu’ils voulaient. Qu’à cela ne tienne, va au bout de ton contrat, on ne te gardera pas et on tente la carte jeune dans les recrues. Place à la nouvelle génération du centre de formation. Une exception notable dans tout cela, Toulouse qui a su attirer deux anciens espoirs du foot hexagonal, Dalmat et Moreira, en leur proposant un projet de jeu alléchant, oui mais combien ????
Mais il y a aussi un club qui résume tous les travers du foot actuel: Monaco. Cette équipe a fait rêver nombre d’entre nous, la saison écoulée. Et bien cette équipe se retrouve démantibulée. Exit Morientes, Prso, Giuly, Rothen. Le rocher n’a pu les retenir. On nous dit que le club n’a plus de dettes, mais le seul club français qui, de nos jours, pouvait attirer des grandes stars, de par sa fiscalité généreuse, ne peut même plus retenir ses héros. Monaco avait su résister l’an dernier à l’assaut d’un repreneur louche (Fedcom Invest), pour combien de temps encore…?
Giuly, capitaine emblématique, part au Barça, club qui a lui aussi des dettes colossales, mais que cela n’empêche d’acheter à tour de bras les stars de la saison (Larsson, Deco). L’ogre russe de Chelsea tente de monter 4 équipes pour la prochaine Premier League, avec tous les joueurs qu’il courtise, alors qu’on ne connaît toujours pas l’origine de sa fortune. Les propriétaires des grandes équipes italiennes sont en prison, il n’empêche, les supporters de la Roma payeront, et verront Mexes piquer la place de Dellas ou Chivu, qui attendront patiemment les retards de leurs paie. Pas grave, Berlusconi, couvre ces agissements au plus haut niveau de l’état, accusant même la justice de dériver vers un état policier, parce qu’il regarde de trop près les comptes des gros clubs. Heureusement la Juve n’achète plus que des joueurs sans contrat, si ils veulent l’UNFP en a de plus en plus chaque année, ils y trouveront peut-être leur bonheur, qui sait. Le Real quant à lui continue d’affoler ses socios, avec de nouveaux noms ronflants, alors que l’Union Européenne va diligenter une enquête à propos de la vente de la Ciudad Deportiva dont le prix aurait été gonflé pour effacer la dette du grand Real.
A quand l’harmonisation voulue par les plus hautes instances, plutôt que de soutenir Tigana, Platini ferait mieux de mettre un bon vieux coup de patte dont il a le secret, pour effacer cette obscure toile d’araignée de la lucarne…
Eric Perez
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