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Éric Di Meco : « La main de Vata est entrée dans la légende du foot »

Propos recueillis par Léo Tourbe

Jeudi, l’OM retrouve Benfica en quarts de finale de la Ligue Europa. Il y a 34 ans, Éric Di Meco était au marquage sur Vata, qui qualifiait Benfica en finale de C1 en marquant de la main. Le consultant de RMC revient sur cet épisode traumatisant pour toute une génération, avant de s’en expliquer ce lundi avec le concerné dans Rothen s’enflamme.

Éric Di Meco : « La main de Vata est entrée dans la légende du foot »

La main de Vata, c’est la première chose à laquelle tu as pensé lors du tirage ?

Ah oui ! Pour moi il y avait deux tirages, avec le Milan, qui aurait suscité pas mal de nostalgie. Mais c’est vrai que Benfica, je me suis douté qu’on parlerait de la main de Vata. C’était écrit.

Il fallait en passer par la main de Vata, par les penaltys de Bari pour connaître ce qu’on a vécu en 1993.

Éric Di Méco

Encore aujourd’hui, la main de Vata est un traumatisme pour toi ?

Pas forcément. Pour moi, la main de Vata est entrée dans la légende du foot, comme celle de Diego Maradona, l’agression de Patrick Battiston… Tous les supporters de ma génération ont ce nom en tête. Mais ça ne m’empêche pas de dormir la nuit. Les mauvais moments amènent les bons. J’ai l’habitude de dire qu’il fallait en passer par la main de Vata, par les penaltys de Bari pour connaître ce qu’on a vécu en 1993… Pour gagner cette compétition, il faut souffrir, et c’est vrai que ce soir-là, on avait souffert. Et je vais aller plus loin en disant que si on se qualifie en finale cette année-là, on ne gagne sûrement pas contre le Milan, et peut-être que trois ans après, on n’est même pas en finale. En fait, ça me fait de la peine pour mes copains de l’époque parce que je l’ai gagnée derrière. Mais je suis le seul à être sur le terrain ce jour-là et présent lors de la victoire en 1993 (Sauzée et Deschamps étaient déjà là, Amoros n’a pas joué la finale de 1993, NDLR). L’équipe de 1990 est peut-être la plus forte dans laquelle j’ai joué, en tout cas celle où j’ai pris le plus de plaisir. Pour Papin, pour Waddle, pour Francescoli, pour Mozer… c’est surtout pour eux que je suis malheureux parce qu’ils méritaient de la gagner.

Tu l’avais vue, la main ?

Oui, on était deux à la voir et à réagir sur le coup. Moi parce que je suis au marquage, et Jean Castaneda (le gardien, NDLR), qui suivait le ballon. Les autres se demandent ce qu’il se passe. Sur le banc, jusqu’à la fin du match, certains n’avaient pas compris ce qu’il s’était passé.

Considères-tu Vata comme un tricheur ?

(Il soupire.) Est-ce que Maradona est un tricheur ? Est-ce que Thierry Henry est un tricheur ? Ce sont des moments d’histoire… Oui, il a triché sur le coup. Est-ce que quand tu triches comme ça, t’es un tricheur ? Dans ce cas-là, on est tous des tricheurs. Quand tu fais une carrière de 20 ans, tu as contourné les règles plusieurs fois.

 

Te serais-tu dénoncé à sa place ?

(Rires.) En demi-finales de Coupe d’Europe ? Il faut me présenter celui qui se dénonce !

Il n’a jamais avoué qu’il l’avait pris de la main…

Je pense que c’est de l’ordre du subconscient. Moi, je le vois bien ! Il envoie son bras et touche avec le haut du bras. Mais pas pour lui ! Il raconte que c’est l’épaule. Dans sa tête, il a occulté ce moment. Ça doit être un déni de réalité.

J’ai longtemps nié la réalité, mais après ma carrière, quand j’ai analysé à tête reposée, je me suis rendu compte que c’était une péripétie du football. Mais c’est dur de se l’avouer !

Éric Di Meco

Tu as longtemps cru à de la corruption ?

Pendant longtemps, j’ai pensé que c’était un vol. Tu ne veux pas t’avouer que c’est comme ça. Je reste persuadé que l’arbitre de touche ne peut pas la voir parce que je le couvre, et que M. Van Langenhove ne peut pas la voir non plus tellement il y a du monde au premier poteau. Ce pauvre homme a été traité de voleur et a été embêté pour une chose qu’il ne pouvait pas voir. Mais sur le coup, tu es tellement frustré que tu parles de vol organisé. C’était le propos dans le vestiaire à la fin du match. J’ai longtemps nié la réalité, mais après ma carrière, quand j’ai analysé à tête reposée, je me suis rendu compte que c’était une péripétie du football. Mais c’est dur de se l’avouer !

Comme l’OM, Benfica vit une saison compliquée. Marseille est favori selon toi ?

J’ai du mal à nous mettre favoris. Mais j’ai l’impression que Benfica est un peu dans la même saison que nous. Ils galèrent peut-être moins. On va mettre du 50/50 parce que l’OM est en difficulté. En plus, j’ai l’impression que Villarreal s’est un peu viandé au match aller, en huitièmes de finale. Donc c’est difficile de mettre l’OM favori.

Marseille peut-il jouer sur les deux tableaux, la Ligue 1 et la Ligue Europa ?

Le problème de l’OM, c’est surtout les blessés. Ne pas avoir Chancel Mbemba, ne pas avoir Jonathan Clauss, sur le dernier match (défaite à Lille, 3-1), on a vu que ça posait de gros problèmes défensifs, voire offensifs. Dans un effectif qui manque d’équilibre, et qui n’est peut-être pas le meilleur de ces dernières années, c’est un gros problème. Mais en jouant le vendredi puis le jeudi, ça permet à l’OM d’avoir un long temps de repos. Ce n’est pas le calendrier, le problème.

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Propos recueillis par Léo Tourbe

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