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« Il fallait un contenu pour rendre hommage aux commentateurs »
On ne les voit jamais, on peut même les muter, alors qu’ils participent à faire d’une retransmission d’un match de foot un moment de légende. Trois amis ont décidé de rendre hommage aux commentateurs sportifs, en les incarnant dans de courtes vidéos postées sur les réseaux sociaux. On leur a tendu le micro.

Comment résumer votre concept de Commentateur Société ?
Benji’ : Notre concept, c’est de mettre en lumière les plus beaux moments du sport en imitant les commentateurs avec une touche d’humour ! On partage alors des vidéos courtes sur Insta et Tiktok plusieurs fois par semaine.
D’où vient cet intérêt pour le commentaire sportif ?
Yann : Le commentateur, c’est le mec qu’on ne voit jamais, en fait. On entend juste sa voix, et même, on a encore plus tendance à les faire disparaître en choisissant l’option « ambiance stade ». Je trouve qu’en faisant ça, tu enlèves une émotion. Nous, on voulait mettre une image sur ces voix et y apporter une touche humoristique. On a toujours kiffé les commentateurs, ils nous ont fait taper des barres, et pour nous, ces gars sont indispensables. Ils permettent de faire vivre le moment à fond, de rendre incroyables des moments assez classiques. Si tu n’y connais rien au sport, lui est là pour te le faire découvrir, te l’expliquer, te donner des anecdotes, etc.
Sami : On s’est pas arrêté qu’au foot, parce qu’on suit un peu tous les sports et ça permet de toucher tout type de publics. Moi, par exemple, je suis aussi très sports de combat. Surtout que tu as des commentateurs géniaux.
Yann : Il y a tellement de commentateurs qui ont lâché des masterclass, et rien n’a jamais été fait sur eux. Il fallait un contenu, en France, qui leur rende hommage.
Grégoire Margotton, c’est le GOAT. La Coupe du monde en 2018, la Ligue 1, à lui seul c’est un dictionnaire à refs !
Qui est votre commentateur référence ?
Yann : Celui qui m’inspire le plus, c’est Grégoire Margotton. Franchement pour moi c’est le GOAT, la Coupe du monde en 2018, la Ligue 1, à lui seul c’est un dictionnaire à refs !
Sami : En tant que fan inconditionnel du Bayern, je vais avoir un amour pour Bixente Lizarazu, forcément, mais c’est vrai qu’en matière de commentateur pur et dur, je dirais aussi Margotton, tout simplement parce que c’est TF1, l’équipe de France, mais ai-je vraiment besoin de le présenter ? (Rires.)
Benji : Déjà, c’est dur de donner juste un nom, car les commentateurs sont souvent en duo. À partir de là, le meilleur binôme, Julien Fébreau et Jacques Villeneuve en Formule 1, c’est très fort : des passionnés avec des voix phénoménales. Ils ont couvert les plus belles histoires de ce sport, les victoires de Gasly, Verstappen, la période Alonso chez Ferrari, pfff… C’est grandiose. Mais surtout quand tu regardes une course chiante, t’es content de l’entendre !
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Vous vous connaissez depuis l’école primaire et le collège. Aujourd’hui, vous arrivez à vivre de vos contenus ?
Yann : Nous, on fait ça pour s’amuser. Là, on a quelques opportunités commerciales en cours qui se prévoient, mais de là à démissionner du taf… (Rires.)
Sami : Aujourd’hui, je suis responsable commercial dans des fontaines à eau.
Benji’ : Lui, il améliore l’eau, il traite le PH. Moi, je suis business développeur pour une boîte dans la technologie. Yann est dans l’assurance, il est conseiller commercial ou un truc comme ça.
Yann : Moi, je suis plus de l’avis de continuer à rigoler pour le moment, prendre les sous quand on les aura et après on verra. Tu verrais nos making of, on se tape des barres tellement on se foire. Ce qu’on voudrait maintenant, c’est vraiment pouvoir faire un travail de qualité. Parce qu’aujourd’hui, tu vois, on filme avec notre iPhone, les doublages on ne les fait même pas avec une version payante d’un logiciel. Ce que je veux dire, c’est qu’on pourrait faire tellement mieux, mais là, on n’a pas les armes. Et pour la suite, on n’est pas fermé à l’idée de diversifier notre programme.
Quelle vidéo vous a donné le plus de mal ?
Sami : Celle de la descente de Cyprien Sarrazin. Ça dure au moins 1 minute 40 le temps qu’il finisse la piste. Donc pareil pour chaque prise. Sauf qu’on était emmitouflés avec des bonnets, des gants, en mode ski quoi, et il y avait le chauffage collé à un mètre de nous. Impossible de le débrancher, forcément ! Après une heure de tournage, on était à bout.
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Y a-t-il des commentateurs plus compliqués à incarner ?
Yann : Le commentateur le plus dur à jouer, ce n’est pas celui qui parle beaucoup, mais justement le gars plus à l’ancienne. Typiquement, Jean-Michel Larqué lâche très peu de mots, donc tu dois faire un gros travail d’acting pour rendre le personnage vivant et représentatif de sa personne.
Benji’ : Je rejoins Yann à 100% : Jean-Michel Larqué ! Pas beaucoup de texte et il dit souvent les mêmes choses, donc vraiment faut s’imprégner du personnage, donc tout passe par l’acting.
Sami : Celui qui m’a vraiment marqué, c’est Arsène Wenger. En l’occurrence, Yann devait l’imiter, et comme Larqué, c’est un commentateur qui n’a pas beaucoup d’interventions, et surtout elles sont très spontanées. Donc niveau timing, c’est une galère pas possible, mais en même temps c’est super drôle. Soudainement, tu l’entends et t’as l’impression qu’il sort de nulle part.
Vous avez eu des retours des principaux concernés ?
Yann : Grégoire Margotton a commenté une des vidéos où justement on l’imite : « Super les gars, encore mieux que l’original. » La petite phrase sympa tu vois, surtout qu’il nous a suivis. C’est comme si tu étais un apprenti footballeur et que Zidane te follow !
Benji’ : S’ils tombent sur nos vidéos, ils peuvent se dire « ah les enculés », mais juste après : « C’est quand même bien fait. »
Yann : C’est ça, on a beau les caricaturer, on ne manque jamais de respect. On rappelle ces moments où ils pètent les plombs, dans le bon sens du terme.
Propos recueillis par Benjamin Gaillardin-Claeys