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AC Ajaccio : la fête est finie

Par Julien Faure
4 minutes

Alors qu'il vient de renoncer à la Ligue 2 en ne faisant pas appel devant le CNSOF, l'AC Ajaccio fait désormais face à la menace d'un dépôt de bilan. S'il doit encore présenter un budget pour rester en National, le club corse semble au bord du précipice.

AC Ajaccio : la fête est finie

Combien de temps faudra-t-il attendre pour que l’AC Ajaccio ait une chance de laver l’affront du dernier derby corse, perdu 4-0 en janvier dernier face à Bastia ? Pas demain la veille, puisque le club majeur de la préfecture de Corse du Sud vient d’officiellement acter sa relégation en Ligue 2 en ne présentant pas de dossier devant le CNOSF, sa dernière chance pour échapper à une sanction prononcée en décembre dernier et confirmée en juillet. Ainsi, les Orsi di Timizzolo quittent un monde pro auquel ils s’accrochaient depuis 27 ans.

Adieu la Ligue 2 et adieu le monde pro ?

Dans un message laconique sur X, le club a ainsi annoncé qu’il renonçait à faire appel devant le CNOSF, et donc faire une croix sur la Ligue 2, quelques heures avant la limite fixée. « Pas en mesure » de saisir l’instance – des termes révélateurs de l’impasse -, les dirigeants « s’attellent à présenter un budget pour évoluer en National 1 afin de préserver le statut professionnel » selon cette même communication. Signe que le National est lui aussi loin d’être acquis et que la route est encore bien sinueuse pour les Blanc et Rouge. Malgré un optimisme de façade et une assurance bien trempée à l’annonce de la relégation – « l’argent sera sur le compte, on aura la garantie bancaire et on espère qu’on sera entendu » -, le président Alain Orsoni n’aura donc pas réussi à remplir les coffres d’un club endetté à hauteur de 13 millions d’euros. Avec un tel trou dans la caisse, le club se tourne donc vers le National, qui, avec sa future transformation en Ligue 3, apparaît presque d’ores et déjà trop grand et trop coûteux.

La promesse d’une reprise de capital réussie s’éteignant de jour en jour, alors qu’une première tentative de rachat avait capoté en début d’année, et la rencontre de la première journée de National prévue vendredi 8 août entre l’ACA et Bourg-en-Bresse a été reportée, sans que l’on sache encore si elle sera un jour véritablement disputée. Le spectre d’un dépôt de bilan et d’un retour en National 3 est plus présent que jamais et l’avenir s’écrit pour le moment en pointillés à Ajaccio. Tout dépendra donc des garanties financières que peut apporter le club, avec la rumeur de fausses garanties bancaires déposées devant la commission de la DNCG. Tout cela se fera en tout cas sans Arnau Baque Roig, l’avocat espagnol censé reprendre le club, qui n’a pas convaincu grand monde et contre lequel le club a même porté plainte, mais peut-être avec l’ancien sénateur Dominique Bailly, potentiel repreneur et qui travaillait la semaine dernière « à la mission sauvetage de l’ACA » selon Alain Orsoni dans des propos confiés à Corse-Matin.

Un directeur sportif obligé de justifier de ses salaires publiquement

Si la situation semble aussi tendue, c’est aussi parce que les dirigeants de l’ACA ont largement été mis en cause dans la dette de 13 millions d’euros par Romain Molina, auteur de plusieurs vidéos à charge. Le journaliste indépendant décrit les coulisses du club, et critiquait le 3 août dernier les dirigeants corses quant à leur gestion financière du club, ainsi que de supposés avantages salariaux ou de commissions sur des transferts.

Parmi les personnes directement visées, Johan Cavalli, directeur sportif et recordman du nombre de matchs joués sous le maillot ajaccien. Mis en cause, il a tenu à répondre lors d’une conférence de presse donnée le 4 août pour «  parler à cœur ouvert pour se défendre des attaques personnelles ». Sans le citer mais de façon à peine dissimulée, il ciblait évidemment Molina, précisant de son côté les raisons de certaines clauses au sein de son contrat et précisant qu’il avait porté plainte pour diffamation ou encore qu’il n’avait touché aucune commission sur les récentes ventes du club, dû aux difficultés financières de ce dernier.

À l’heure actuelle, l’urgence de trouver des fonds solides surpasse toutefois largement le besoin de trouver les fautifs, sous peine de voir un centre de formation de très grande qualité et un club historique du foot français péricliter, à nouveau. Un destin corse qui a touché les figures du foot insulaire ces dernières années, à commencer par le SA Bastia, le CA Bastia et le Gazélec Ajaccio. A minima, l’ACA a pour lui le bénéfice d’avoir déjà connu les affres d’une rétrogradation dans les bas fonds du foot français. C’était en 1972, et le club avait mis presque 20 ans à s’en relever, avec un slogan que l’on pourra possiblement ressortir dans quelques années et qui se suffit à lui-même : « Da l’Infernu à u Paradisu ».

L'AC Ajaccio dit au revoir à la Ligue 2

Par Julien Faure

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