La revanche des anciens a sonnéNon, les « vieux » monstres du circuit ne sont pas encore finis. Ce lundi, Roger Federer et Serena Williams, tous les deux quadragénaires dans quelques semaines, seront attendus sur les courts parisiens pour fêter leur 19
e participation à Roland-Garros (ça en fait des points communs). Deux monstres, deux modèles de longévité et deux légendes du sport à la balle jaune, qui n’ont pas perdu leur appétit au fil des années et des succès. Autres similitudes : il paraît que les deux champions sont sur le déclin, Federer n’ayant plus gagné de Grand Chelem depuis 2018 et Williams depuis l’Open d’Australie de 2017. Ce qui n’empêche pas les deux tauliers d’être toujours cités en fin de liste (voire avant) quand il s’agit de présenter les favoris d’un tournoi majeur. Depuis le début de leurs carrières respectives, le Suisse et l’Américaine chassent des records comme un gamin cherche des œufs en chocolat dans le jardin à Pâques, c’est-à-dire avec le sourire, la passion et l’envie de tout ramasser sur leur passage. Et après son abandon au deuxième tour l’année dernière à Paris, Serena Williams a bien l’intention de se rattraper. Chaud devant !
C’est le sens de l’histoire, tout simplementPlus que d’une revanche, il est question d’une obsession davantage entretenue par les médias que par Serena Williams elle-même : un 24
e titre du Grand Chelem. Depuis son sacre contre sa sœur Vénus à l’Open d’Australie en 2017 qui lui avait permis de dépasser les 22 victoires de Steffi Graff et d’entretenir un peu plus sa légende,
Mommy Smash a désormais en ligne de mire le record ultime détenu par Margaret Smith Court (24 titres avant et pendant l’ère Open) pour réellement devenir la plus grande championne de tennis de tous les temps.
« Elle n’est pas aussi obsédée par ce 24e titre majeur que le monde du tennis peut l’être, confiait son entraîneur historique Patrick Mouratoglou à Eurosport en février. Mais elle veut gagner des Grands Chelems, si elle est encore dans le tennis, c’est pour remporter des titres. » Soyons honnêtes, Williams n’a pas besoin de ce record pour être considérée comme un monument dans son sport, mais ses concurrentes sont prévenues, elle n’a pas encore abdiqué. Après des titres en 2002 (!), 2013 et 2015, l’heure est venue pour Serena de mettre la main sur ce record en s’offrant un quatrième triomphe porte d’Auteuil, près de vingt ans après le premier.
À Roland-Garros, la glorieuse incertitude du tableau fémininLes amateurs de paris en ligne le savent, le tournoi des femmes à Roland-Garros réserve quasiment toujours de grosses surprises. Combien de favorites mises à la porte dès les premiers tours ? Combien d’épopées inattendues ? Les invitées surprises en finale du tournoi, c’est même devenu une marque de fabrique de Roland. Depuis le règne partagé entre Maria Sharapova et Serena Williams entre 2012 et 2015, aucune joueuse n’est parvenue à enchaîner deux sacres d’affilée, les reines surprises étant nombreuses (Jelena Ostapenko, Ashleigh Barty et Iga Świątek n’étaient pas attendues au sommet ces trois dernières années). Comprendre, tout est possible sur la terre battue de Paris, et il n’est pas exclu que les têtes de série du tableau féminin se fassent éjecter pour laisser la place à la patronne ultime : Serena Williams. Puis à la vue de la partie de tableau de l’Américaine (pas de Świątek ni de Barty) où Osaka va bien réussir à se faire exclure après avoir « oublié » de se présenter en conférence de presse, on a envie de se dire que ça va rouler pépère pour Serena.
Viens-là que je te mette une raclée !
Elle est capable de faire évoluer son jeuCeux qui ont vu jouer Serena Williams en vrai savent que c’est une expérience. Que ce soit pour un adversaire ou un spectateur, la championne américaine impressionne rien que par sa présence (et parfois ses hurlements). À 40 ans, elle n’est peut-être plus au top de sa forme physique, mais elle demeure redoutable pour les autres joueuses. La preuve par les mots de Viktoria Azarenka, qui assurait récemment au micro de Chris Evert que
Mommy Smash lui faisait
« toujours peur ». Oui, mais concrètement, peut-elle toujours rivaliser avec la jeunesse florissante du circuit ?
« Serena peut battre n’importe qui à peu près n’importe quel jour, expliquait Mats Wilander à Reuters la semaine dernière.
Mais à son âge, il faut qu’elle devienne plus créative. Elle a besoin de dire aux autres : « Écoutez, je suis là depuis 22 ans, j’ai gagné 23 tournois du Grand Chelem, mais j’ai besoin de changer des choses dans mon jeu et c’est ce que je vais faire. » » Comme ces illustres contemporains Roger Federer et Rafael Nadal, Serena Williams est capable de faire évoluer son jeu pour atteindre son objectif de toujours : gagner. Et ce n’est pas un début de saison raté sur terre (Rome, Parme) qui va nous faire dire le contraire.
Parce que c’est Serena Williams, tout simplementEt aussi parce qu’on refuse de revoir la
queen verser des larmes à l’approche de la retraite, sauf si elles sont de joie, bien sûr.
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Pardon d’avoir douté, Rayan Cherki