Quatre occasions franches après le rouge, et autant de regrets
Dans un stade bouillant et bruyant dès la première seconde — au point de réserver une bronca à percer des tympans au premier Parisien à avoir fait son apparition sur la pelouse, à savoir un pauvre membre du staff venu y déposer des plots pour l'échauffement — Marseille a finalement vu se dérouler le scénario d'un match frustrant, avec des opportunités, des ouvertures, mais sans ce but qui aurait tout changé. Après avoir fait mieux que résister en première période, Marseille peut surtout nourrir des regrets sur ce second acte où Paris, à 10 après l'expulsion de Hakimi, a laissé s'abattre sur lui les vagues offensives marseillaises sans répliquer : 10 tirs olympiens en seconde période, seulement 2 parisiens, et une possession à 52% marseillaise sur les 45 dernières minutes.

Comme tant d'adversaires du PSG cette saison, les Marseillais se sont heurtés à une défense parisienne qui est devenue maîtresse dans l'art de souffrir, de se recroqueviller sur son camp, incarnée par un Marquinhos encore très bon — 6 dégagements défensifs. Mais les Ciel et Blanc, entre deux coups francs très bien placés de Payet (59e, 86e), une tête trop décroisée de Rongier (66e) et un gros loupé de Konrad de la Fuente (77e), ont surtout accumulé les raisons de s'en vouloir de ne pas avoir porté le coup fatal.
Une bonne nouvelle pour l'avenir des Classiques ?
L'on pourra toujours s'enorgueillir, pour la santé d'une rivalité qui avait sérieusement perdu de son intérêt ces dernières années, que Marseille a livré un match plein, plaisant — la qualité de ce match est d'ailleurs en majorité due à l'intensité mise par l'OM — et a apporté une opposition de qualité à un PSG pour qui les Classiques sont depuis dix ans, la plupart du temps, une promenade de santé. Après sa victoire acquise la saison dernière au Parc (0-1), Marseille reprend du poil de la bête face à son rival, et c'est, a priori, une bonne nouvelle. Le regret de ne pas avoir profité de l'alignement de planètes de dimanche soir, de l'ambiance à la pauvreté du jeu parisien en passant par la supériorité numérique et les nombreuses occasions phocéennes, pour s'offrir une vraie soirée de liesse ne doit en être que plus grand. En espérant qu'il ne faudra pas attendre trois ans pour revoir un match de cette qualité face au PSG au Vélodrome.

Par Alexandre Aflalo, à Marseille
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