Money, money everywhere
Car à terme, il est là, l'objectif de la Bundesliga : se poser sur le toit de l'Europe. Pour le moment, c'est en bonne voie. Comme toujours, le championnat est tourné vers l'avant, le public vient en masse au stade, le merchandising se développe de plus en plus, ce qui fait plus de recettes pour les clubs. En outre, les droits télé sont en constante progression. Pour les quatres dernières saisons (celle-ci incluse), la Ligue allemande (DFL) a touché 1,65 milliard d'euros. À partir de la saison prochaine, et jusqu'à l'exercice 16/17, la DFL encaissera 2,5 milliards d'euros. En gros, Sky (la chaîne per-pay-view made in Germany) payait 412 millions/saison jusqu'alors ; elle devra débourser 628 millions chaque année désormais. Quant aux droits à l'étranger, même chose : ils sont actuellement de 70 millions d'euros/an, mais il est fort à parier que ça risque encore d'augementer...
Un Bayern dominateur, mais pas tant que ça
Car il se trouve que ce championnat est de plus compétitif. Alors les mauvaises langues se délieront pour caler l'affaire et dire que la Bundesliga, c'est « le Bayern et les autres » . C'est vrai. Mais en partie, seulement. Effectuons une comparaison avec les deux championnats qui sont devant, l'anglais et l'espagnol, et prenons comme point de repère la date de création de la Premier League. En Liga, les ogres que sont le Real et le Barça ont remporté à eux deux 17 des 21 derniers titres. En Angleterre, Manchester United met la douille à tout le monde et a soulevé 13 trophées. En Allemagne, le Bayern n'en a remporté « que » onze. Alors après, il est vrai que les Bavarois déglinguent par moments leurs concurrents, allant même chercher le Meisterschale avec plusieurs points d'avance, comme en 02/03 (16 unités d'avance sur Stuttgart), en 04/05 (14 sur Schalke) ou encore cette saison (20 sur Dortmund, à trois journées de la fin). Mais l'an dernier, le Real gagne son championnat avec 9 points d'avance sur le Barça. Et cette année, MU a 14 points et un match d'avance sur un City à qui il reste quatre matchs...
De l'argent qui circule en interne
Après, il est vrai que le Bayern Munich met à genoux son championnat d'une manière simple, mais efficace : comme le board bavarois n'est pas réputé pour balancer son argent par les fenêtres, il investit dans du solide. Et, quand il ne va pas chercher des cracks à l'étranger (Makaay, Ribéry, Robben, Javi Martínez...), il pique les meilleurs joueurs du championnat. Dernier exemple en date : Mario Götze, qui va bouger de la Ruhr pour 37 millions d'euros. D'aucuns parlent de « pillage » , et accusent les Bavarois d'affaiblir le championnat. Mais est-ce vraiment le cas ? Avec cet argent, Dortmund va faire des emplettes, sans doute en Allemagne. Et filer de la tune à d'autres équipes du pays. Et ainsi de suite... Au final, c'est toute la Bundesliga qui pourrait être irriguée par l'argent du Bayern. Si l'on ajoute à ça que les 3/4 des écuries de l'élite font des bénéfices, que les droits télé vont encore augmenter et que le fair-play financier va être mis en place sous peu, alors la Bundesliga pourrait à l'avenir redevenir le championnat le plus puissant d'Europe, comme dans les années 70. Comme quoi, l'histoire est un éternel recommencement.
par Ali Farhat
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