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Håland bastonne le PSG

Par Théo Denmat, au Signal Iduna Park
4 minutes
Håland bastonne le PSG

Malmené par Dortmund dans une partie jamais maîtrisée, le PSG repart du Signal Iduna Park avec une défaite dans ses valises (2-1), et un paquet d'incertitudes dedans. L'aller est un échec absolu, les trois semaines à venir vont être dures.

Borussia Dortmund 2-1 Paris Saint-Germain

Buts : Håland (69e et 77e) pour Dortmund // Neymar (75e) pour Paris

Anecdote pour briller en soirée : en se préparant pour le rôle de Terminator, Arnold Schwarzenegger a passé plusieurs semaines à s’entraîner à tirer des armes à feu sans cligner des yeux. C’était en 1991, et presque trente ans plus tard, voilà l’héritier que l’on n’attendait plus. Il en a pourtant été écrit, des lignes, sur ce gamin aux cheveux d’or, à la bouille d’enfant et au physique de colosse. Mais il est de ces choses que les mots ne peuvent pas montrer : le talent. L’audace. Le culot. Le PSG, au terme d’un match d’une pauvreté tactique et technique désespérante, s’est fait violenter par Erling Håland, auteur d’un doublé, un gamin qui boit encore son lait au biberon. Mérité.

Perte de Signal

Il faut dire qu’en début de soirée, il y avait tout pour effrayer le visiteur. Ce Signal Iduna Park, pour quiconque n’a pas l’habitude de le pratiquer, est un coupe-gorge, un champ de mines, où le You’ll Never Walk Alone sert d’épouvantail : passé cette étape, plus de demi-tour possible, et vous voilà sur le lopin d’un paysan qui vous attend la fourche au poing. Le tifo est énorme – il s’étale sur trois tribunes -, les enjeux aussi. Le BvB a tout à perdre, Paris encore plus. En bref, une fois posés les enjeux d’une soirée hors normes, il y a ces faits. On attendait le premier match de C1 à élimination directe de Neymar depuis plus de 700 jours ? Il est pris en individuelle, inutile à la création. Mbappé ? Réduit au statut de sprinteur. Di María ? Invisible. Et au milieu, il y a un roi soleil : Witsel rayonne.

Les minutes défilent, et à vrai dire, les certitudes aussi. Le 3-4-3 posé par Thomas Tuchel est un non-sens, ne serait-ce que par la position de Mbappé, pointe surprise, à l’opposé de ce que l’on attend d’un pivot. Celui des hommes de Lucien Favre crée à l’inverse un surnombre permanent au cœur du jeu alors que Paris, forcé de sauter le milieu de terrain où Gueye et Verratti prennent l’eau, ne parvient pas à proposer une action construite. Et pendant ce temps, Dortmund s’engouffre avec bonheur dans les trous d’air créés par Meunier et Kurzawa en phase de contre-attaque, maintenant le couteau sur la jugulaire. Le résultat ? Ces occasions, parfois à cinq contre trois, gâchées par un Sancho intenable (14e, 20e), repoussées par Navas (27e), ou tout simplement non cadrées par Hummels et Håland (24e, 35e, 36e). On annonçait un feu d’artifice, c’est une bouillie. Mieux, on parlait de certitudes : à la mi-temps, la seule qui reste est celle que Tuchel s’est noyé tout seul.

Et soudain, Håland s’éveilla

Une chose est de s’être trompé. Ne pas s’en rendre compte – ou faire tout comme – en est une autre, et l’on aurait tendance à dire que c’est peut-être pire. Le jeu repart donc comme il s’était arrêté, de plus belle, ou plutôt de plus moche. Là où le précédent monégasque avait éclaté toute notion tactique et repoussé les limites de ce que le spectacle peut offrir, ici, on s’emmerde. Les combinaisons dangereuses se limitent au seul circuit Mbappé-Neymar, suffisant pour enfin alerter Bürki (65e, 66e), mais pas pour faire blêmir le BvB, qui renverse la table : sur un énième débordement d’Hakimi, Håland ouvre le score en s’y prenant à deux fois (1-0, 69e). Fin de la rigolade.

Le rythme s’élève, voilà la promesse qui pointe le bout de son nez. Paris profite à peine de son égalisation – chanceuse – par Neymar, alors que Mbappé avait tiré profit d’une glissade de Zagadou (1-1, 74e), que le cyborg remet ça. Lancé en profondeur par Reyna, Håland envoie une mine d’une pureté d’azur dans les filets de Navas, battu à la régulière (2-1, 77e). Coup de massue. En réalité, ce PSG-là ne méritait pas autre chose, malgré l’entrée de Sarabia et l’équerre touchée par Neymar (80e). C’était pauvre, infiniment pauvre, et il y a fort à parier que la marée encaissée ce mardi soir va faire des vagues. Attention au tsunami.


Borussia Dortmund (3-4-3) : Bürki – Zagadou, Hummels, Piszczek – Guerreiro, Witsel, Can, Hakimi – Hazard (Reyna, 68e), Sancho (Schmelzer, 90e), Håland. Entraîneur : Lucien Favre

Paris Saint-Germain (4-3-3) : Navas – Kurzawa, Kimpembe, Silva, Meunier – Marquinhos, Verratti, Gueye – Di María (Sarabia, 75e), Neymar, Mbappé. Entraîneur : Thomas Tuchel

Dans cet article :
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