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Hadzibegic : «C’est plaisir»
Arles-Avignon sera sûrement dans la charrette en fin de saison. Mais pour son entraîneur, Faruk Hadzibegic, le club a déjà gagné son pari : tout le monde connaît désormais l'ACA. Il faut maintenant que ce soit pour les bonnes raisons.
Faruk, ton équipe semble s’être stabilisée. Vous jouez toujours dans le même dispositif. 4 défenseurs, 3 milieux de devoir devant eux et Meriem derrière deux attaquants.
On a l’air d’une équipe cohérente. Ce qui me plait beaucoup, c’est que mentalement, on ne lâche plus pendant les matchs. Et puis on joue. J’insiste, on joue au football. Après, je sais qu’on tombe sur des adversaires plus forts que nous, donc il nous arrive d’être en difficulté. Mais on essaie. En même temps, on est triste d’être vingtième. A chaque fois on vient me voir et on me dit : « C’est pas la même équipe, ça joue bien » . Tout le monde te félicite mais sur le plan comptable ça n’avance pas. Je ne dis pas qu’on ne mérite pas notre place. Mais quand je vois nos matchs, je me dis que l’écart avec les autres n’est pas aussi important que ce que l’on voit au classement.
Tu regrettes de ne pas être là depuis le début… De ne pas avoir fait, dès le départ, une équipe capable de s’accrocher à tous les matchs ?
Je ne souhaite pas passer pour un Zorro qui connaît tout au football. Il y a des raisons tout à fait explicables qui font que nous sommes à cette place. Avec moi ou un autre, c’est pareil. Il y avait des histoires à régler depuis la montée et ça a pris du temps. J’espère que c’est la dernière fois que ça se passera comme ça. Pour le club mais aussi pour le football français. Il faut se dire avant tout qu’on a retrouvé la sérénité, le calme pour avancer. Ca prend, petit à petit, mais il nous reste encore beaucoup de chemin à faire. Vu comment ça se passe, je ne pense pas que le club va retomber dans une crise. Peu importe ces résultats.
Tu te vois dans un projet à moyen voire long terme dans ce club ?
Aujourd’hui, je prends beaucoup de plaisir à évoluer avec ce staff, dans cette équipe. Maintenant, si en juin Marseille m’appelle parce que Deschamps part à Chelsea, tu penses bien que je ne vais pas leur dire non. Je ne me fais pas de faux plan, je ne calcule pas. Je pense à Arles-Avignon. Pour le prochain match, le prochain mois, aussi pour la prochaine saison, parce que tout est lié.
Justement, lors du dernier mercato, le club a pris un virage et recruté des joueurs du coin. Ceux qui sont arrivés se doutent qu’ils joueront en Ligue 2 l’an prochain mais ils ont signé. Vous profitez de la Ligue1 pour gagner du temps ?
On est dans un monde fou. Je souhaite fidéliser les joueurs à notre maillot mais avec les transferts, on ne peut jamais savoir. On a déjà sous contrats une petite douzaine de joueurs pour la saison prochaine. Quel que soit le niveau où l’on joue. Dans l’effectif, j’ai plusieurs relais, des leaders comme Fabien, Kaba, Bobo, Greg, Camel (Laurenti, Diawara, Baldé, Lorenzi, Meriem, ndlr). Je ne pense pas qu’il va encore y avoir 20 transferts. On est parti pour faire un club stable, régional, qui va s’installer et qui va se faire une place dans le football français.
Avec l’objectif d’offrir une alternative régionale à l’OM, ce que personne n’est parvenu à faire finalement…
Notre grand frère est très loin. Copier ce qu’ils ont fait, je suis pour, mais on en est très loin. En tout cas, quand on a joué au Vélodrome, ils étaient plus de cents à avoir pris place dans la tribune en tant que supporters de l’ACA alors qu’ils sont souvent venus dans ce stade pour supporter l’OM. C’est un signe qui montre que, petit à petit, on inscrit notre nom sur la carte du foot français. C’est pour ça que tous ceux qui disent que la montée en Ligue 1 était une erreur se trompent. Un bébé, dans un couple, n’arrive jamais trop tôt. On l’a cherché, on l’a eu. C’est plaisir.
Propos recueillis par Romain Canuti
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