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Et si Cavani reprenait sa place de titulaire face à Dortmund ?
Buteur ce dimanche soir face à Lyon quelques minutes après être entré en jeu, Edinson Cavani est bel et bien de retour. Débarrassé de ses pépins physiques et des rumeurs de départ imminentes vers l’Espagne, le meilleur buteur de l’histoire du PSG doit avoir le droit de terminer son aventure parisienne en beauté. Par exemple en étant titularisé à Dortmund.
Cela faisait un moment que les supporters parisiens n’avaient pas ressenti ce frisson. Au Parc des Princes, cela datait précisément du 11 août 2019. Une éternité, qui correspond à la première journée de championnat et d’un match contre Nîmes. Ce jour-là, le PSG se demandait encore si Neymar allait rester au club, ne savait pas encore que Mauro Icardi allait débarquer dans les ultimes heures du mercato, mais voyait, surtout, Edinson Cavani expédier un penalty en force pour ouvrir le score face aux Crocos. Là non plus, l’Uruguayen ne se doutait pas que ce but serait son dernier au Parc des Princes (en championnat) de l’année civile 2019. Alors, dimanche soir, après avoir retrouvé de nouveau le chemin des filets avec Paris face à Lyon (4-2), Cavani a jubilé. En compagnie d’Idrissa Gueye, il a posé le genou droit à terre et a décoché une flèche, comme il a l’habitude de le faire depuis six ans et demi. Problème : cette habitude n’a plus rien d’un refrain cette saison, et il est l’heure que les choses changent. Dès le 18 février, et cette manche aller à Dortmund en Allemagne pour le compte des huitièmes de finale de la Ligue des champions.
Retour en grande pompe
Pour commencer, il n’y avait qu’à voir cette joie, celle-là même qui habitait le visage du buteur de 32 ans, lorsque l’ancien bomber de Naples et de Palerme a célébré comme il se doit son 199e pion parisien en communiant avec le public du Parc. Au micro de la chaîne du club, oui, l’émotion était bel et bien là : « C’était une soirée spéciale. J’ai senti la chaleur de tous mes coéquipiers et des supporters après avoir marqué.(…)La relation avec les supporters dépasse le cadre du football. Ce sont eux aussi qui te permettent de ressentir ton importance au sein du club. Je vais toujours donner le maximum pour ce club, pour mes coéquipiers et pour les supporters. Ils me donnent beaucoup de force et de courage. C’est la meilleure manière de les remercier. »
Car non, Edi n’est pas un tricheur. Ce n’est pas de sa faute si sa cuisse a sifflé face à Toulouse dès la troisième journée, et qu’il n’a eu ensuite que des miettes à se mettre sous la dent pour faire de la place à Mauro Icardi. Depuis son retour à la compétition mi-octobre, il n’a eu le droit qu’à deux titularisations face à Brest et Linas-Montlhéry en Coupe de France pour se remettre sur pied. Soit autant qu’en début de saison, lors des deux premières journées face à Nîmes et à Rennes, où le Matador a fait mouche à deux reprises. Depuis que le mercato hivernal a fermé ses portes, et que l’Atlético de Madrid a fait le deuil de l’enrôler dès cet hiver, Edinson Cavani n’a qu’une seule mission en tête : partir de Paris par la grande porte, en faisant honneur à ce statut de meilleur buteur de l’histoire du club qu’il est allé chercher à la sueur de son joli front. En conférence de presse d’après-match face aux Gones, Thomas Tuchel était lui aussi convaincu du retour en forme de son joueur : « On sent qu’il est plus fort à l’entraînement, aussi parce que les choses sont plus claires après le mercato. Son but, c’est bien pour lui, c’est bien pour nous. »
C’est le moment pour Edi
Au moment où Icardi connaît un creux avec un seul petit but lors de ses six derniers matchs, et où son influence dans le jeu parisien n’a jamais été aussi faible – en comparaison avec sa forme étincelante des premiers mois -, la tentation de voir Edi débuter d’entrée face au Borussia Dortmund n’a jamais été aussi forte. Car contrairement au buteur argentin, prêté par l’Inter et qui va découvrir à quoi ressemble un huitième de finale de Ligue des champions, Cavani a l’habitude de ce genre de rendez-vous. Ses six buts en douze rencontres disputées à ce stade de la compétition sont là pour en témoigner. Et puis, Edinson a toujours été là quand Paris a eu besoin de lui.
Face à Barcelone, en 2017, il avait marqué à l’aller comme au retour au cours de deux matchs qui ont pour point commun un caractère historique dont les supporters parisiens se souviendront à vie. Il est écrit, depuis plusieurs mois que la tribune Auteuil chante à sa gloire lors de ses entrées en jeu, que Cavani va avoir son mot à dire. Comme pour le réhabiliter, il n’y avait qu’à écouter Marco Verratti dans les travées du Parc pour s’en convaincre : « Edi n’est jamais sorti du circuit. Vous, vous ne le voyez pas, mais il s’entraîne à fond tous les jours, il a toujours le sourire, il fait totalement partie de ce groupe. C’est un grand professionnel, il est à 100% avec le PSG même s’il vit parfois des moments un peu difficiles. » Pour qu’il puisse le prouver, il faut lui donner sa chance. D’autant que se passer de sa plus fine gâchette dans un tel sommet, même si elle ne fonctionne qu’en une touche, voilà un crime que Paris ne peut pas se permettre.
Par Andrea Chazy