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- Bayern-PSG (1-0)
Le PSG, le vertige et la peur du bide
Le Paris Saint-Germain était attendu au tournant face au Bayern. Il a cependant laissé la triste impression de ne plus boxer dans la même catégorie que le géant bavarois. Et il commence à y avoir urgence pour la qualification en barrages.
Après avoir fait le tour de l’Europe, tout ce qu’on veut, c’est jouer à la maison. Surtout quand on regarde les neuf derniers déplacements du Paris Saint-Germain, soldés par seulement deux victoires. Les Parisiens ont confirmé la tendance, et d’une certaine façon leur déclassement, ce mardi à Munich (1-0). « L’arbitrage ne nous a pas facilité la tâche », soulignait Marquinhos, faisant allusion à l’expulsion d’Ousmane Dembélé, sanctionné d’un premier jaune pour contestation (37e) et d’un second pour un tacle maladroit sur Alphonso Davies (57e). Un arbre qui ne saurait cacher la triste forêt située juste derrière, tant le PSG, même à onze contre onze, est apparu comme un sparring partner plus que comme un véritable adversaire.
Recherche but désespérément
Le Bayern s’est présenté avec des certitudes, fort de 12 matchs sans défaite dans son antre et de 6 matchs consécutifs sans encaisser de but. Le champion de France n’a pas su les ébranler, là où il pouvait encore faire douter n’importe quelle équipe du continent il n’y a pas si longtemps. La défense a subi, et le fébrile Matvey Safonov aurait dû repartir avec un ou deux buts de plus dans sa valise avec un peu plus de justesse de la part de Kingsley Coman. Manuel Neuer a été moins sollicité qu’à l’échauffement, avec une frappe sortie du pied gauche d’Ousmane Dembélé comme seul motif d’intervention digne de ce nom. Bien trop peu.
Les situations étaient nombreuses contre l’Atlético, rares face au Bayern, mais le constat reste le même : l’attaque parisienne continue de briller par son inefficacité. Le PSG est carrément dans le top 8 des équipes les moins prolifiques de la compétition avec trois buts en cinq matchs (et trois buts aussi sur les sept dernières sorties en LdC). Il faudra en plus faire sans Dembélé, qui a le mérite d’essayer, dans deux semaines à Salzbourg, alors que Bradley Barcola, meilleur buteur du club cette saison, reste toujours muet en Ligue des champions. Le ciel est bien gris, mais demeure un espoir d’éclaircie avec les « bonnes sensations » de Gonçalo Ramos, venu renouer avec la zone mixte pour apporter un peu de positif au bilan du soir. Absent pendant trois mois, l’avant-centre portugais est désormais « prêt à jouer tous les matchs ». Une carte non négligeable pour tenter de secouer le cocotier, avant qu’il ne soit définitivement trop tard.
« Trois finales à jouer »
L’hypothèse d’une sortie de route précoce, alors que la phase à élimination directe concerne maintenant 24 équipes et non plus 16, sonnait comme une blague plus qu’autre chose au début de l’automne. Mais la menace se précise. Et elle est à prendre au sérieux. « Si on regarde le classement, on est inquiets, répondait Marquinhos. On ne sait pas ce qui va se passer, on a trois finales à jouer (face à Salzbourg, Manchester City et Stuttgart) pour aller chercher le maximum de points. » Le visage hagard de Vitinha au coup de sifflet final était tout aussi évocateur. « C’est difficile de parler, glissait-il à Canal+, sonné, comme si le PSG sentait son destin tout doucement lui échapper, sans vraiment avoir les armes pour inverser la tendance. Je continue à dire qu’on est une très bonne équipe, qu’on peut jouer contre les meilleures équipes et faire des bons matchs. Malheureusement, on n’a pas de chance dans cette Ligue des champions. »
Certes, mais la liste des carences ne se limite pas à la chance. « Physiquement, ils étaient plus prêts que nous », a reconnu Marquinhos. Le Brésilien a voulu voir le verre à moitié plein en notant que le PSG « n’est pas venu ici pour rester derrière » et a « essayé, même à dix, de presser et d’aller vers l’avant ». Encore heureux… Les manques techniques, tactiques et psychologiques de cette équipe, trop gentillette à tous les niveaux, la positionnent en 26e place mardi soir. La course au top 8, synonyme de qualification directe pour les huitièmes de finale, est morte et enterrée, ce qui constitue déjà un énorme affront. Presque résignés, les supporters avaient senti le coup dans le 10h14 reliant Stuttgart à Munich le matin. « On risque d’en prendre quatre ce soir, c’est maintenant qu’il faut en profiter ! », riait l’un d’eux. Le personnel de la Deutsche Bahn en a fait les frais, essayant de contenir tant bien que mal leurs ardeurs – et leurs décibels – à côté du wagon-bar. Les Parisiens se sont encore fait entendre dans les travées de l’Allianz Arena, où leur parcage a fait mieux que rivaliser avec un stade tout entier. Malheureusement, les matchs ne se jouent pas en tribune, mais sur la pelouse. Là où le PSG n’arrive toujours pas à s’exprimer.
Par Quentin Ballue, à l'Allianz Arena