Christian Lopez rend hommage à Robert Herbin : « Il s’est appuyé sur les jeunes »

En hommage à Robert Herbin, Christian Lopez, coéquipier en défense centrale puis joueur du Sphinx entre 1971 et 1982, prend à son tour la parole : « En 1969, les appartements en ville n’existaient pas et les jeunes s’entraînaient avec les pros. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré Robbie pour la première fois. Quand il termine sa carrière, je jouais à ses côtés pendant toute la phase retour. C’est un grand monsieur, précurseur et innovateur de la préparation athlétique. C’est lui qui a mis en place un staff médical pour qu’il y ait, à temps plein, un kiné et un toubib à disposition.

Il y avait une continuité après le passage d’Albert Batteux. Robbie s’est appuyé sur les jeunes, il a senti de la qualité et une réussite possible avec un bon encadrement. Tous les postes étaient doublés et cela apportait une densité d’effectif intéressante, avec de la concurrence où le meilleur jouait. Il n’y avait plus de prime à l’ancienneté, au contrat. C’était l’instauration d’une nouvelle mentalité.

Au départ de sa prise de fonction, je ne jouais pas.

Pendant deux mois, j’allais dans son bureau après l’entraînement pour demander des explications. Mais j’ai vite compris : je ne bossais pas assez. Alors j’ai fermé ma gueule et j’ai gagné ma place sur le terrain et Ivan Ćurković, le plus vieux d’entre nous, n’était pas du genre à rigoler. Contre Bordeaux, je joue mon premier match titulaire et nous gagnons 5-0. Tout est parti de là. Notre équipe était sérieuse, généreuse et respectueuse. C’étaient nos valeurs et elles perdurent encore puisque nous nous voyons ensemble une fois par an minimum. Le temps n’a pas eu d’effet sur nos liens. Cet état d’esprit, c’est grâce à la méthode de Robbie qu’il est né.

Nous venons de perdre deux grands monuments du football français avec Hidalgo et Herbin. Espérons que leur travail permettra aux équipes actuelles et futures d’avoir cette fibre humaine indispensable. »