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Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France, Juninho (3e)

Par Mathieu Rollinger

Juninho était plus qu'un formidable tireur de coups francs, il est le symbole du grand OL des années 2000 et, plus largement, de toute une génération. Il s'installe donc sur la troisième marche du podium de notre top 1000.

#3 - Juninho

Juninho
Lyon (2001-2009)

Rares sont les stades comme celui de Gerland qui pouvaient s’animer dès qu’une faute était commise par un adversaire dans un rayon de 30, voire 40 mètres du but. Ces supporters lyonnais, vivant la meilleure période de leur vie, savaient pertinemment ce qui allait suivre. Un ballon délicatement déposé en jouant avec les coutures, un visage qui se ferme, des mains posées sur les hanches, puis un moment suspendu : Juninho va frapper un coup franc. La suite s’est produite à 44 reprises sous le maillot de l’OL, dont 31 fois en Ligue 1 : avec un subtile dosage, entre la force, l’effet choisi et la zone visée, réalisé avec un fouetté unique, ce sont les filets qui finissent par trembler. Christophe Revault, Fabien Cool, Lionel Letizi, Ludovic Butelle, Fabien Barthez, Jérémie Janot, Damien Grégorini ou Stéphane Porato ont pu en témoigner lors de leurs réunions de victimes du Brésilien, mais pas aussi bien que Rémy Vercoutre, souffre-douleur attitré lors des séances d’entraînement à Tola-Vologe. « J’en ai pris des milliers. Il y avait 30-40 coups francs par séance et il en cadrait 90%. Et la plupart du temps, quand c’était cadré, c’était but » , décomptait l’ancienne doublure de Greg Coupet. Ainsi, l’architecture du stade pensé par Tony Garnier pouvait se décrire autant par ces drôles d’arches couvrant les virages que par les trajectoires sinusoïdales trouvées par l’artificier du Pernambouc.

Vidéo

VHS perdue, Téléfoot et magie

Pourtant, la force de Juninho a été d’être plus que l’interprète de ce petit numéro. Sinon, il n’aurait été qu’une attraction de plus dans un freak show. Non, le Brésilien a aussi et surtout été le leader technique d’une équipe qui a tout renversé sur son passage huit saisons durant. Relayeur-meneur, il était la courroie de transmission des septuples champions de France, s’accordant parfaitement dans un milieu à trois avec un joueur à vocation plus défensive (qu’il se nomme Diarra, Essien, Toulalan, voire Makoun) et un autre polyvalent (Tiago ou Källström). « Lorsqu’il jouait à l’OL, il a été impliqué dans 217 des 534 buts que nous avons inscrits, soit 40,6% » , précisait Bernard Lacombe. Le dirigeant n’est pas étranger à cette réussite. S’il a réussi à attirer le Brésilien en 2001 entre Rhône et Saône, au nez et à la barbe du FC Barcelone, c’est parce que Marcelo Djian, le recruteur lyonnais basé au Brésil, lui avait envoyé une cassette vidéo compilant tout ce qu’Antonio Augusto Ribeiro Reis, dit Juninho, a fait de mieux sous les couleurs de Vasco de Gama. Cette VHS a depuis été perdue dans le déménagement du club à Décines, mais ce ne sont pas les images qui manquent dans les mémoires rhodaniennes.

Finalement, le plus beau dans le profil de Juninho, et même si son passage correspond strictement à la période de gloire de l’OL, c’est qu’il a réussi à émerveiller au-delà du cercle restreint des Gones purs et durs. Il suffisait de suivre un minimum le championnat de France, de s’asseoir dans une tribune de l’Hexagone ou de jeter un œil le dimanche matin à Téléfoot pour prendre conscience qu’un phénomène, bardé d’un numéro 8 dans le dos et un élastique dans les cheveux, sévissait chaque week-end sur ses pelouses. Ajoutez à ça sa personnalité calme et son tempérament de leader, vous aviez un personnage fédérateur qui avait du crédit de Lille à Ajaccio. Peut-être est-ce là le fruit de ses coups de patte magiques lors des soirées européennes en clair, à une époque où l’OL était le plus digne représentant du foot français ? Le fait que l’international auriverde (40 sélections, 6 buts) n’ait jamais eu la carrière internationale qu’il aurait mérité en Seleção ou qu’il ne s’est jamais exporté dans un autre grand club européen lui confère un statut particulier : la France hébergeait un incroyable talent dont elle seule pouvait profiter. Juninho porte le Brésil en lui, mais est devenu par extension français et par définition lyonnais. Ça, c’était avant de venir se jeter à nouveau dans la gueule de Lyon en tant que directeur sportif. Mais on n’est pas dans un top 1000 des DS, n’est-ce pas ?

Par Mathieu Rollinger

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