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Mais tu sais, les Lyonnes veulent redevenir des reines
Étendard du football féminin français, l’Olympique lyonnais, renommé OL Lyonnes depuis le 19 mai dernier, est en passe de changer d’ère à l’approche de la saison 2025-2026 : nouvel entraîneur, renouvellement d’effectif, changement de stade, séparation de l’OL masculin... Tour d’horizon.

À Lyon, on est déjà demain. Un mois après les annonces de Michele Kang sur la nouvelle identité de l’OL Lyonnes, les fruits de ces changements commencent d’ores et déjà à prendre forme. Après une saison 2024-2025 particulièrement décevante, qu’il s’agisse des résultats récoltés (un titre de championnes de France certes, mais une élimination violente en demi-finales de C1 et en 16es de Coupe de France) ou du jeu proposé, Lyon place ses pions. Pour retrouver les sommets européens qui fuient le club depuis deux ans, mais aussi pour amorcer une nouvelle ère, loin de ses homologues masculins.
La revanche des « petites sœurs »
« Ce nouveau chapitre pour OL Lyonnes va bien au-delà d’un simple changement de nom et de logo, il s’agit de redéfinir ce qui est possible dans le football féminin. Notre ambition est d’établir une nouvelle référence mondiale en matière d’excellence, d’ambition et d’investissement dans le football féminin, a affirmé Michele Kang lors de sa conférence de presse du 19 mai. Cette transformation incarne pleinement notre engagement à offrir le meilleur à nos joueuses, à notre staff et à nos supporters. » Le sens de l’histoire semble donner raison à la femme d’affaires américaine qui a racheté la majorité des parts de la section féminine de l’OL en mai 2023. Alors que la section masculine de l’OL attend fébrilement son passage devant la DNCG, prévu le 24 juin prochain, l’avenir de l’OL Lyonnes s’annonce sous de meilleurs auspices, puisque les finances de Kang sont loin du rouge et que les Fenottes ont été dissociées du reste de l’entité OL en février 2024, une première en France.
Nous sommes nées dans la famille de l’OL et nous en faisons partie. Il n’est pas question de remettre en cause cet héritage.
Un an après cette scission, la volonté de dissociation s’est exacerbée avec en premier lieu le changement de nom, puis le changement de logo, sans pour autant totalement rompre avec l’héritage olympien. Dans un entretien accordé au Progrès, Kang assure que la rupture entre l’OL et les Fenottes est loin d’être consommée : « Quand je suis arrivée ici, l‘équipe des femmes était secondaire à celle des hommes. […] Elle ne peut pas être juste une petite sœur de la section masculine. Elle doit disposer de ses propres terrains, de ses propres installations de pointe. Et donc de sa propre identité que nous voulions créer et donner à notre équipe. Nous l’avons fait dans le contexte de l’OL parce que nous sommes nées dans la famille de l’OL et que nous en faisons partie. Il n’est pas question de remettre en cause cet héritage. L’équipe féminine est née et a grandi avec l’OL. Nous en faisons et nous en ferons toujours partie. » Une rupture qui de toute façon ne peut se réaliser pleinement puisque John Textor et Eagle restent impliqués dans la gestion à hauteur de 15,4% après avoir cédé 31,95% à YMK Holding, Michele Kang étant « seulement » l’actionnaire majoritaire.
L’heure des grandes manœuvres
Outre le changement d’identité, Michele Kang a également effectué deux annonces déterminantes pour l’avenir du club : les Fenottes disputeront l’ensemble de leurs matchs à domicile au Groupama Stadium et un centre d’entraînement uniquement dédié au football féminin et à la pointe de la technologie devrait être érigé à Meyzieu, dans la banlieue lyonnaise, à l’horizon 2027-2028. Pour autant, ces avancées ont un coût, en particulier la location du Groupama Stadium et les terrains d’entraînement, ce qu’a détaillé la PDG des Fenottes dans les colonnes du Monde : « Nous payons un loyer, comme n’importe quelle autre organisation ou équipe qui utilise le stade. Ce n’est pas gratuit. » Une stratégie de développement qui pourrait toutefois se retrouver freinée par le manque d’affluence. Cette saison, même lors des matchs de C1, les Lyonnes ont peiné à dépasser le seuil des 10 000 spectateurs et en championnat, avec des affiches partagées entre le Groupama Stadium et le stade d’entraînement Gérard-Houllier, l’affluence moyenne s’est élevée à 3 531 personnes, bien loin des standards anglais.

Sur le plan sportif, si l’OL Lyonnes a vécu une saison décevante, les promesses d’avenir semblent portées vers le retour au premier plan du beau jeu. Le mercato est déjà bien lancé avec l’arrivée sur le banc de Jonatan Giráldez, l’architecte des titres européens du FC Barcelone en 2023 et 2024, ainsi que l’officialisation de l’internationale allemande Jule Brand et de Marie-Antoinette Katoto, qu’on ne présente plus, pour occuper la pointe de l’attaque lyonnaise. Si une page se tourne avec les départs de légendes du club comme Eugénie Le Sommer, Dzsenifer Marozsán ou Vanessa Gilles, le Rhône continue d’attirer, et plusieurs internationales, à l’instar d’Ingrid Engen ou Korbin Albert, pourraient rallier la capitale des Gaules dans les prochaines semaines. Sans compter que la cheffe Wendie Renard aura à cœur de prouver qu’elle n’est pas finie, à la suite de sa non-sélection pour l’Euro. De quoi refaire rugir les Lyonnes ?
Le calendrier de la saison 2025-2026 de Première Ligue dévoiléPar Léna Bernard