- C3
- J5
- Maccabi Tel-Aviv-Lyon (0-6)
En 2026, votez Coco Tolisso !
Quelques jours après l’enflammade au sujet du retour sur un terrain de Paul Pogba, Corentin Tolisso a montré qu’il était le milieu champion du monde 2018 le plus en forme. Ses buts en pagaille et son rôle plus offensif ne lui ont pas fait oublier son art pour les transversales. Espérons que Didier Deschamps ait conservé son numéro de téléphone.
Les chasseurs d’autographes suivent sans doute Corentin Tolisso jusque chez lui pour tenter de récupérer un précieux gribouillage mais, depuis cet été, son adresse est pourtant connue de tous les amateurs de football français : dans la surface de réparation adverse. En cette première partie de saison, le nouveau capitaine de l’OL a validé cet honneur avec sept buts, tous inscrits dans cette zone, et un statut de patron qui prend toujours plus d’épaisseur à chaque match. Il a largement participé à la bulle infligée au Maccabi Tel-Aviv (0-6), ce jeudi soir, en collant un triplé. Symbole de sa mue en renard, il lui a suffi d’être dans les 5,50 mètres pour claquer deux têtes et une reprise en une touche au fond des filets contre le club israélien.
Au lendemain du coup du chapeau de Vitinha en Ligue des champions, le Français a avoué que ramener le ballon du match avait toujours été son rêve. « Je vais le faire signer par tout le staff et les coéquipiers et le donner à mon père », a-t-il souri, avant de placer une dédicace à son frérot Alexandre Lacazette. Parce qu’il est comme ça, Coco : rassembleur. Quand la plupart des adversaires de Ligue 1 pestent face à son comportement sur le terrain, que les arbitres doivent se boucher les oreilles à chaque fois qu’il vient dans leurs pattes, ses actuels coéquipiers le dépeignent plutôt comme l’âme d’un vestiaire qui a parfois été divisé. Sourire Colgate et chaussettes sur le survète – style discutable, mais propre aux joueurs formés à Lyon –, il assume un rôle de grand frère qu’on ne lui a pas toujours soupçonné.
2026, c’est son année
Revenu dans son club formateur à l’été 2022, Tolisso a laissé derrière lui les pépins physiques et les remises en cause de ses propres supporters, pour devenir la version améliorée du milieu tout-terrain qu’il était lors de son départ au Bayern, en 2017. Cette année-là, quelques mois avant le déménagement en Allemagne, lors d’une saison marquée par la demi-finale de Ligue Europa de l’OL où il tenait la baraque dans un rôle de relayeur, tantôt dans un milieu à trois, tantôt dans un double pivot, il avait célébré sa première sélection. Quand on connaît les réticences de Didier Deschamps à attendre des accomplissements au plus haut niveau avant de tendre la main, c’était déjà un petit exploit. Devenu relativement important aux yeux du sélectionneur, le natif de Tarare était parvenu à s’inscrire comme le premier choix sur le banc durant la Coupe du monde 2018, avec deux titularisations au compteur.
J’ai des choix à faire, il fait toujours partie de la réflexion, il a un rôle qui a évolué, plus offensif. Il a aussi un vécu, comme certains, et il reste dans la réflexion pour maintenant et l’avenir.
Victime d’une rupture du ligament croisé puis d’une rupture du tendon au niveau des quadriceps, il est revenu à temps pour l’Euro 2021, mais n’a plus porté le maillot bleu depuis cette compétition. Logique quand on se souvient de la première saison de son deuxième passage lyonnais, mais beaucoup plus intrigant depuis 18 mois. Tandis que l’équipe de France n’est plus aussi souveraine que par le passé dans l’entrejeu, redonner sa chance à Tolisso est la moindre des choses en vue de la Coupe du monde 2026.
« J’ai des choix à faire, il fait toujours partie de la réflexion, il a un rôle qui a évolué, plus offensif. Il a aussi un vécu, comme certains, et il reste dans la réflexion pour maintenant et l’avenir », s’est justifié le double D lors du dernier rassemblement. Trop vieux ? N’Golo Kanté, de trois ans son aîné, est bien ovationné à chaque retour. Trop haut sur le terrain ? Warren Zaïre-Emery est aussi trimballé à plusieurs postes en club. Trop Ligue 1 ? Adrien Rabiot n’a pas été boycotté durant son aventure marseillaise.

Avec 46 matchs toutes compétitions confondues la saison dernière et 16 sur 18 cette saison, avec une écrasante majorité de titularisations, il prouve même qu’il n’est pas cramé. Brassard autour du bras dans le Rhône, il n’a toujours pas les faveurs du sélectionneur, mais Tolisso est pourtant le champion du monde 2018 le plus performant de Ligue 1. Moins clinquant que Paul Pogba ou Benjamin Pavard, moins médiatisé que Florian Thauvin et Olivier Giroud, moins irrégulier que Lucas Hernandez et Ousmane Dembélé, et, a contrario, plus en vue que Djibril Sidibé, c’est lui, l’ancien que l’on veut revoir à Clairefontaine. Et si certains Stéphanois, Brestois ou Parisiens lèvent leurs boucliers, fustigeant sa roublardise immodérée, qu’ils se rassurent, mieux vaut l’avoir avec que contre soi.
En Europe, la France fait moins bien que Chypre et la PolognePar Enzo Leanni




























