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Avec Corentin Tolisso, l’OL a son porte-drapeau
Séduisant depuis le début de saison, l’Olympique lyonnais doit une partie de son rendement à celui de Corentin Tolisso. Le milieu de terrain semble en effet retrouver de sa superbe et confirme qu’il est encore loin de la fin.

La politique de rapatriement opérée par l’Olympique lyonnais depuis trois saisons est difficile à lire. Alexandre Lacazette, Georges Mikautadze sont en effet rentrés au bercail avec une réussite fugace, Rachid Ghezzal les a imités cet été, et tous sont autant de symboles des difficultés institutionnelles que rencontre l’OL. Au milieu de ce trio, Corentin Tolisso – revenu en 2022 au bercail – semble cependant bien redresser la barre. Après un temps de réadaptation plutôt long, qui faisait notamment craindre une fin de carrière précipitée pour lui, Tolisso paraît en effet transfiguré depuis la fin de saison dernière et le début de l’exercice en cours. Un retour en forme opportun pour Lyon, dont l’excellente dynamique tient en partie au rendement de son milieu à tout faire.
« Ça fait deux ans que ce n’est pas le grand Corentin Tolisso »
Pour Corentin Tolisso, la prise de responsabilité a débuté le 15 août dernier. Lacazette avait alors officialisé son départ pour Neom (Arabie saoudite) laissant ainsi le capitanat à son frère Gone. Un saut dans la hiérarchie significatif pour celui qui se place désormais comme seul cadre d’un groupe relativement jeune, également privé d’un véritable point d’appui offensif. Autant d’éléments d’allure défavorable, qui ont en réalité transformé le jeu de Tolisso depuis son retour. Sous Paulo Fonseca, le numéro 8 évolue en effet plus haut sur le terrain, prenant même des airs de buteurlors des phases de contres. Face à Rennes (défaite 3-1), il s’est ainsi illustré dans ce registre, en se retrouvant à la réception du centre d’Ainsley Maitland-Niles. Des buts, Tolisso en a fait une spécialité avec Fonseca à la barre. Avant l’arrivée du Portugais en première partie de saison dernière, son bilan s’arrêtait à deux réalisations. Depuis, il en a inscrit neuf de plus. Mieux, six de ces huit derniers buts inscrits l’ont été de la tête. Comme un 9.
Dans cette mutation tactique, Corentin Tolisso a également gagné un padawan : Khalis Merah. Débarqué dans l’anonymat au terme d’une bonne présaison, le bonhomme de 17 ans fraîchement sorti du centre de formation semble en effet bien convenir au jeu de son mentor. Alternant les montées et les couvertures défensives, l’un et l’autre ont ainsi trouvé une complémentarité plus qu’intéressante au milieu de terrain et, pour le moment, fiable en voyant les résultats de l’OL. Surtout, Tolisso paraît enfin accommodé de son statut de cadre. Outre le brassard de capitaine, il est en effet le dernier représentant d’une bande de Lyonnais (Anthony Lopes, Maxence Caqueret, Houssem Aouar, Alexandre Lacazette et même Rayan Cherki) désormais éparpillée. Le dernier relais, également, sur le terrain, à même de guider Merah vers une pérennité au niveau professionnel. En élargissant la focale, il ne serait donc pas déconnant d’imaginer l’enfant de Tarare réintégrer un groupe élargi en équipe de France. Et en année de Coupe du monde, c’est encore mieux. « Il faut que j’apporte encore plus à l’équipe. Ça fait deux ans que je suis revenu à l’OL, et ça fait deux ans que ce n’est pas le grand Corentin Tolisso », soupirait l’intéressé l’hiver dernier. Coïncidence ou non, c’est à cette période que la roue s’est mise à tourner du bon côté pour lui, au point de voir les dirigeants lyonnais faire le forcing pour le garder encore un peu de temps près du Rhône. Le début de saison donne raison à tout le monde.
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