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- France-Angleterre (2-1)
Ce que les Bleues ont gagné
En s’imposant contre l’Angleterre, championne d’Europe en titre, ce week-end, les Bleues ont parfaitement lancé leur Euro. Il s’est peut-être passé quelque chose, à Zurich. Surtout, cette équipe a tout ce qu’il faut pour être suivie et accompagnée dans son aventure suisse.

Nous sommes le 7 juillet, et nous voilà, encore et toujours, à écrire sur une interminable saison 2024-2025 qui n’a pas attendu l’été pour être merveilleuse pour le PSG. Le club de la capitale fournit des histoires à la pelle, parfois plus qu’il n’en faudrait, et reste assez logiquement au centre de l’attention médiatique dans l’Hexagone, parce que c’est Paris et parce que c’est maintenant le champion d’Europe. C’est comme cela, et personne n’y pourra grand-chose. Ce n’est pas une raison pour occulter le reste et ce qui s’est passé ce week-end, entre le succès parisien contre le Bayern à Atlanta et l’élimination attendue d’Émilien dans Les 12 coups de midi. L’équipe de France féminine a lancé son Euro, ce samedi soir, en battant l’Angleterre tenante du titre, à Zurich. Ce n’est qu’un match de poule, ce n’est que le début du tournoi et ce n’est qu’une victoire, mais c’est en fait un peu plus que tout ça : c’est le signe qu’une belle aventure est possible et la preuve que les Bleues peuvent rassembler.
Elles ne devraient bien sûr pas avoir besoin de cela, mais c’est aussi la dure réalité du foot féminin. Un Euro des Bleues est moins un évènement qu’un Euro des Bleus ; une Coupe du monde des Bleues, même à la maison, est moins un événement qu’une Coupe du monde des Bleus, même à l’autre bout du monde. Les rues n’étaient pas habitées par cette impatience caractéristique des grands tournois, ce samedi. Celles et ceux qui aiment se rassembler pour du foot une fois tous les deux ans – on ne leur jette pas la pierre – savent qui sont Kylian Mbappé et Antoine Griezmann, peut-être moins Marie-Antoinette Katoto et Delphine Cascarino. C’est ainsi et cela ne doit pas être une motivation pour donner des leçons sur comment cela devrait se passer ou s’enfermer, surtout quand les Bleues ont mis tous les ingrédients pour donner envie aux curieux de passage de les accompagner dans leur aventure suisse.
Le début d’une histoire
On peut avoir le droit de croire qu’il s’est passé quelque chose au stade du Letzigrund et pour les quelque trois millions de personnes devant leur télé. Il n’est pas nécessaire d’être un spécialiste ou de suivre ces filles au quotidien pour tomber sous le charme de ce qu’a montré l’équipe de France de Laurent Bonadei, après une entame qui nous a un instant laissé penser que la soirée serait longue et pénible face à des Anglaises a priori au-dessus. Il fallait du talent et de la personnalité pour se remettre de ce départ délicat et de l’ouverture du score refusée pour un hors-jeu mesuré à l’équerre. Ces Bleus ont mis beaucoup de tout ça pour faire ce qu’elles ont réalisé en première période, coulant les Anglaises en l’espace de cinq minutes sur deux actions de classe. La réussite provoquée par Baltimore n’enlève rien à la pureté de son geste final. C’était bien, c’était beau et c’est un groupe de la mort qui pourrait devenir celui de la vie en cas de qualif’ et de tournoi réussi.
🇫🇷 Le numéro exceptionnel de Sandy Baltimore💎😱 #WEURO2025 | #FRAENG | @equipedefranceF pic.twitter.com/9HKGaP6l2T
— L'UEFA en français (@UEFAcom_fr) July 5, 2025
Il y a des joueuses qu’on a envie de revoir, assez vite, contre le Pays de Galles mercredi soir et face aux Pays-Bas ce week-end. En quarts de finale, en demies et en finale, surtout, en tout cas on l’espère. Il y avait une défense dont on pouvait légitimement douter, sans Griedge Mbock et après la séquence anglaise sur le but refusé, puis il y a eu ce duo Maëlle Lakrar – Alice Sombath, 25 et 21 ans, solides et complémentaires. Il y a eu cette ouverture d’Elisa De Almeida, les accélérations de Cascarino, les ballons grattés de Grace Geyoro, l’opportunisme de Katoto et la sérénité d’Oriane Jean-François dans un secteur où il fallait réussir à prendre le dessus sur les Anglaises. Il y a enfin eu la souffrance de ces 15 dernières minutes, le genre de moment qui construit une équipe et une histoire. On ne sait pas si les Bleues seront au rendez-vous de Bâle, le 27 juillet prochain, mais mercredi soir, à 21 heures, il y aura au moins un œil sur France-Pays de Galles et un autre sur PSG-Real Madrid. C’est déjà une deuxième victoire tricolore dans cet Euro.
Kenza Dali n’a pas compris sa mise à l’écart de l’équipe de France pendant l’EuroPar Clément Gavard