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Barrages de la zone Afrique : que la bataille (re)commence !
Pendant que l’Europe devra se contenter de Norvège-Estonie, Angleterre-Serbie ou Moldavie-Italie ce jeudi, l’Afrique sera en ébullition pour le début de ses barrages. Gabon, Nigeria, RDC ou Cameroun : ils sont quatre sur la ligne de départ et à la fin, il n’en restera qu’un... ou aucun.
Quatre ans après la demi-finale du Maroc, l’Afrique se présentera plus armée que jamais pour la Coupe du monde 2026. Neuf pays ont déjà composté leur ticket pour l’Amérique du Nord – l’Égypte, le Sénégal, l’Afrique du Sud, le Cap-Vert, le Maroc, la Côte d’Ivoire, l’Algérie, la Tunisie et le Ghana. Du jamais-vu puisque le continent ne pouvait jusque-là envoyer que cinq représentants au Mondial. Un petit dixième pourrait même se joindre à la fête puisque des barrages s’ouvrent ce jeudi à Rabat, au Maroc. La promesse d’une ultime foire d’empoigne, intense et indécise.
Aubameyang ou Osimhen, le choix du roi
Quatre des quinze meilleures nations africaines au classement FIFA seront sur le pont ce jeudi. À 17 heures, le Nigeria et le Gabon ouvriront les hostilités. Avec leur total de 25 points, les Panthères auraient pu se qualifier directement dans quatre groupes différents. Manque de bol, elles sont tombées sur la Côte d’Ivoire dans le groupe F et doivent donc en passer par ces barrages pour espérer vivre une première Coupe du monde. Tous les regards seront évidemment tournés vers Pierre-Emerick Aubameyang, buteur contre Brest le week-end dernier et auteur d’un quadruplé contre la Gambie lors de la trêve internationale d’octobre.

En face, le Nigeria a joué avec le feu au premier tour : il a dû attendre son dernier match pour passer devant le Bénin et finir deuxième de son groupe. À un but près, les Super Eagles auraient même regardé le Burkina Faso jouer à leur place, puisqu’ils ont obtenu leur qualification en tant que derniers meilleurs deuxièmes, grâce à leur différence de buts (+7 contre +6 pour le Burkina). Privés du Mondial 2022 par la règle du but à l’extérieur (0-0 puis 1-1 contre le Ghana au troisième tour des éliminatoires), les vice-champions d’Afrique peuvent compter sur un Victor Osimhen bouillant (9 buts avec Galatasaray cette saison, dont un triplé contre l’Ajax la semaine dernière). Ils ont aussi l’esprit un peu plus tranquille après avoir commencé leur semaine par une grève, en réaction à des primes impayées. Ce n’est que mercredi après-midi que le capitaine William Troost-Ekong a sifflé la fin du feuilleton en annonçant sur X que le problème était désormais résolu. À la veille d’un match capital pour le Mondial, il était temps.
Le Cameroun en spécialiste
La deuxième demi-finale se jouera elle aussi à Rabat, entre la République démocratique du Congo et le Cameroun (20h). Emmenés par Frank Anguissa, en grande forme, et Bryan Mbeumo, en confiance (4 buts lors de ses 4 derniers matchs avec Manchester United), les Lions indomptables sont attendus au tournant. Devancés par le Cap-Vert dans un groupe où ils n’ont remporté que 5 matchs sur 10, ils visent une neuvième qualification pour la Coupe du monde. Toujours avec Vincent Aboubakar, qui espère disputer son quatrième Mondial.

La RDC se battra quant à elle pour retrouver une compétition qu’elle n’a vécue qu’une fois, en 1974, quand le pays s’appelait encore Zaïre. Les Léopards, dirigés par l’ancien coach de Niort Sébastien Desabre, tiendraient déjà leur ticket s’ils n’avaient pas gâché deux buts d’avance contre le Sénégal en septembre. Il faudra encore se retrousser les manches pour Gédéon Kalulu, Chancel Mbemba, Samuel Moutoussamy, Cédric Bakambu et consorts. Avec une belle carotte à la clef : selon Sport News Africa, le président Félix Tshisekedi a promis un million de dollars à chaque joueur si l’équipe nationale sort victorieuse de ces barrages.
Et quand il n’y en aura plus, il y en aura encore
Ce qui implique de gagner ce jeudi, puis de récidiver dimanche, contre le vainqueur de Gabon-Nigeria. La qualification pour la Coupe du monde ne sera pas acquise pour autant : la nation africaine qui restera en lice à l’issue de la semaine devra remettre le couvert au mois de mars lors des barrages intercontinentaux. Elle y retrouvera la Bolivie, la Nouvelle-Calédonie, deux équipes de la CONCACAF et une de l’AFC (soit l’Irak, soit les Émirats arabes unis) : six équipes, deux places pour le Mondial à la clef. Un sacré parcours du combattant, assaisonné à souhait. D’ici là, une seule certitude : le 5 décembre, au Kennedy Center, deux papiers « intercontinental play-off winner 1 » et « intercontinental play-off winner 2 » seront glissés dans les précieuses boules qui dessineront le tableau du Mondial.
Mondial 2026 : mode d’emploi des interminables barrages pour les sélections africainesPar Quentin Ballue
























