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- OM-Atalanta (0-1)
OM : les lendemains qui déchantent
Battu dans la polémique par l’Atalanta Bergame (0-1), l’Olympique de Marseille vit des dernières semaines difficiles, entre points filés à l’adversaire et frustration emmagasinée. Dans le train des éliminés à mi-parcours de la phase de ligue de C1, l’OM est aussi largement responsable de ces déceptions beaucoup trop récurrentes.
À Marseille, la douceur d’un début de saison plein de promesses a définitivement laissé place au blues automnal de ce foutu mois de novembre. Climatisé à domicile ce mercredi soir par l’Atalanta Bergame (0-1) dans le scandale et l’incompréhension d’un litige arbitral sur lequel aucun consensus n’est établi, l’OM a encore déçu en Ligue des champions. Prenant zéro point sur six possibles contre deux adversaires pourtant largement à sa portée (l’autre étant le Sporting Club), les Provençaux figurent dans le wagon des éliminés à mi-parcours. Deux victoires en six matchs lors du dernier mois écoulé, qui invite à s’interroger sur le vrai bilan du début de saison marseillais. Si les hommes de Roberto De Zerbi parviennent à talonner le PSG en Ligue 1 au tiers du championnat, ces déceptions redondantes mettent une nouvelle fois en exergue la fâcheuse tendance marseillaise à craquer quand tout est disposé pour rouler, alors que l’étiquette de mauvais perdant face aux arbitres n’est pas près de se décoller de leur front.
Cette manie de se plaindre et de crier au scandale touche toutes les strates de la ville, jusqu’à son maire, Benoît Payan : « C’est un vol, c’est une faute majeure qui entache la Ligue des champions avec un arbitrage pareil. » Même esprit pour Medhi Benatia en zone mixte ce mercredi soir, qui dénonçait plus largement l’arrogance des arbitres. Mais cette fois, le directeur du football de l’OM n’a pas omis l’essentiel, soucieux de ne pas reproduire les erreurs de la saison dernière. Si le club phocéen est au beau milieu d’un coup de mou, c’est avant tout à cause de ses récentes performances en berne. « Moi, je regarde surtout la prestation. En première mi-temps, on est capable de faire beaucoup mieux, surtout les 20 premières minutes. On doit vraiment s’améliorer là-dessus, quand on joue avec le frein à main, avec de la retenue, on n’est pas cette équipe capable d’emballer les matchs. » Un vilain défaut que l’OM a adopté tant en championnat qu’en Europe, avec cette incapacité à revenir au score une fois un but encaissé (au Sporting et à Lens), à gérer un résultat pour passer leader (contre Angers) et à effectuer les choix tactiques payants.
Un mercato qui interroge
Si les températures sont encore douces sur le Vieux-Port, les supporters marseillais sont donc bien habitués au coup de froid. Dans la ville des très hauts et des très bas, doit aussi s’ouvrir le dossier des recrues estivales. Un mercato qui flirte avec la barre des 100 millions d’euros dépensés (96, très exactement), et où l’ancien Rennais Nayef Aguerd semble être le seul qui rentabilise vraiment son prix (23 millions d’euros). Les 30 patates mises dans Igor Paixão ont d’abord été justifiées par un mois d’octobre étincelant puis moins par quatre matchs pleins d’inconstance. Un investissement aux conséquences moindres concernant Matt O’Riley, dont l’association régulière avec Pierre-Emile Højbjerg s’essouffle au même rythme que les feuilles tombent des arbres. Un entrejeu fragilisé par les absences de Geoffrey Kondogbia et Timothy Weah, au même titre que la défense marseillaise qui, sans son chef de bord Leonardo Balerdi, a beaucoup de mal à se situer. Un rôle qu’a bien du mal à assumer Benjamin Pavard, qui a laissé sa version intériste aux vestiaires.

En ce mois de novembre qui s’annonce déjà très long pour tout le monde, et après avoir emmagasiné énormément de frustration lors de leur début de saison en Europe, l’OM doit maintenant canaliser cette rage accumulée pour tenir la barre qu’il a placée très haut en début d’exercice. Une sophrologie primordiale pour ne pas à nouveau tomber dans les théories du complot, et garder l’objectif du podium en championnat et d’un barrage en Ligue des champions. En attendant le retour des Bad Boys de Marseille, la trêve internationale qui arrive après le déplacement à Brest fera redescendre la pression de cette cocotte-minute qu’est l’infernal environnement de l’Olympique de Marseille.
L’arbitre aurait-il dû accorder un penalty à l’OM contre l’Atalanta ?Par Théo Juvenet























