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Roberto De Zerbi, la passion lui va si bien
Depuis son arrivée à l’OM, Roberto De Zerbi a endossé le costume d’entraîneur du peuple, n’hésitant jamais à mettre en avant son côté supporter. Bien au-delà de simples coups de communication.
Avant de recevoir l’Atalanta au stade Vélodrome ce mercredi soir, les joueurs de l’Olympique de Marseille les plus curieux ont peut-être jeté un œil à la fiche technique de leur entraîneur, Roberto De Zerbi. Il ne leur aura pas échappé que l’Italien est né à Brescia (Lombardie) et a grandi à quelques encablures de la Viale Giulio Cesare. Cette adresse, c’est celle du Stadio di Bergamo, antre de l’Atalanta, que De Zerbi a donc vu évoluer au fil des années, pendant que son club chéri de Brescia dégringolait les marches de la pyramide italienne.
La beauté des choses négatives
En conférence de presse, l’intéressé n’a donc pas hésité à mettre des mots sur ses émotions, au moment de défier son rival historique, et donc personnel : « L’Atalanta est une équipe différente des autres, car je suis un supporter de Brescia. Je suis né à 100 mètres du stade. Quand il y avait un match contre l’Atalanta, du lundi au dimanche, on ne parlait que de ça. La différence est que l’Atalanta a eu la chance d’avoir des présidents importants, ce que Brescia n’a pas eu la chance d’avoir. » Du De Zerbi dans le texte.
Plus je parle de mes défauts à mes joueurs, de toutes les choses négatives que je peux avoir en moi, mieux c’est.
Retraité des terrains depuis douze ans, l’ancien attaquant de Naples, Brescia ou Cluj n’a, en réalité, jamais vraiment quitté son identité de footballeur passionnel, malgré ses 46 balais. À l’heure où les coachs portent le costume autant qu’ils en broient le noir en conférence de presse, De Zerbi, lui, préfère se la jouer casual ultra. Veste à capuche, manches courtes, ajusté, et gel fixation forte, le technicien cultive le look du bonhomme prêt à en découdre. Au même titre que ses gesticulations et autres invectives en bord de terrain le laissent supposer.
💬 Roberto De Zerbi sur les critiques : « J'aime les polémiques, je suis venu à l'OM pour ça » pic.twitter.com/L2KBIQBKvb
— L'Équipe (@lequipe) November 4, 2025
De Zerbi ne veut surtout pas laisser indifférent : « Comment je m’adresse à mes joueurs ? Plus je leur parle de mes défauts, de toutes les choses négatives que je peux avoir en moi, mieux c’est, racontait-il à So Foot lorsqu’il dirigeait encore Sassuolo. Car à l’inverse, si tu ne montres que le beau, ils vont découvrir un jour ou l’autre le côté sombre. Et ce sera une mauvaise surprise. […] Par exemple, c’est mieux de dire une vérité qui va faire mal à un joueur directement, plutôt que d’essayer de la transformer, de l’enjoliver alors que tu sais que c’est un mensonge et que ça va lui apparaître un jour comme une vérité dure à encaisser. » Certains diront qu’il fait dans la démagogie, mais il est aussi possible de le penser sincère.
Pouvoir et poupées gonflables
Après avoir battu le Paris Saint-Germain en octobre dernier, le Transalpin causait ainsi lutte des classes pour métaphoriser le succès marseillais : « Une des raisons pour lesquelles je suis venu ici, c’était pour battre le PSG, parce qu’ils sont plus forts. Ils représentent le pouvoir. Et moi, le pouvoir, je n’aime pas ça. » Méchants riches de la capitale contre honorables citoyens de province : le commun des supporters le murmurait tout bas, De Zerbi l’a clamé haut et fort.
Si on n’a pas cette passion en nous, nous sommes justes des poupées gonflables.
Une sortie volontiers exagérée, venue surtout alimenter sa cote de popularité auprès de la sphère olympienne et raviver quelque peu la flamme d’un Classique éteint depuis le début de l’hégémonie parisienne en France. En réalité, malgré ce laisser-aller apparent, RDZ calcule assez bien ses dires, toujours en vue de maintenir en vie une certaine idée de la passion. « Un président qui met de l’argent et qui en perd, ça montre que ce n’est pas seulement un sport. C’est de la passion. Si on n’a pas cette passion en nous, nous sommes justes des poupées gonflables », expliquait-il.
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— Olympique de Marseille (@OM_Officiel) August 6, 2025
Agaçant ou appréciable, c’est selon, Roberto De Zerbi tape donc dans le clivage. Aussi bien par ses discours publics que par son relationnel interne. Entraîneur au Shakhtar, il balançait ainsi sur le caractère des joueurs de l’AS Monaco, un soir d’été 2021, en barrages de Ligue des champions : « Ils avaient la technique, le physique, les jambes et de bonnes individualités. Mais nous avons quelque chose que Monaco n’a pas : du cœur et des couilles… Et quand vous avez ça, vous pouvez tout faire. » Ce n’est pas quand il parle des attributs masculins qu’il est le plus captivant, mais l’Italien dégage quelque chose d’imparfait, donc de naturel, avec ses émotions, ses erreurs de com’ et ses souvenirs de foot. En quelque sorte, Marseille ressemble à un endroit fait pour lui.
L’OM devra composer sans plusieurs de ses cadres face à l’AtalantaPar Adel Bentaha





















