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Arsenal-Bayern, deux machines très différentes
Un match entre le premier de Premier League et le premier de Bundesliga, entre les deux premiers de Ligue des champions, entre deux équipes invaincues, entre la meilleure attaque et la meilleure défense, on appelle cela un choc. Vivement cet Arsenal-Bayern Munich, deux machines différentes, mais deux machines quand même.
Dans sa version premium, la Ligue des champions a l’habitude de proposer des gros chocs. PSG-Bayern, Liverpool-Real en sont les plus récents. Alors, que dire d’un duel entre les deux premiers de la phase de ligue ? Entre les deux équipes invaincues ? Entre les deux leaders de leur championnat ? Entre la meilleure défense, qui n’a toujours pas pris de but, et la meilleure attaque ? Entre les deux équipes qui n’ont pas été menées au score ? Qu’on s’en fout ? Loin de là. Conscients de leur prestige, de leurs qualités d’ogres et du fait qu’ils seront tranquillement au rendez-vous en mars, Arsenal et le Bayern Munich se retrouvent pour établir lequel des deux parviendra à tordre l’autre. Une opposition de style entre les deux équipes les plus fascinantes du moment à savoir apprécier. C’est tout, et c’est déjà beaucoup.
L’attaque et la défense
Les Anglais n’encaissent pas de buts, ou presque. Treize de leurs 18 matchs se sont soldés par un clean sheet. Le club ne compile que 1,94 xG contre lui en quatre matchs de C1, et n’a concédé que sept tirs cadrés. Autant dire rien. Son défenseur Gabriel, indisponible ce mercredi soir, a remporté 70% de ses duels aériens cette saison en Ligue des champions, selon Opta. Solide comme de l’acier.
Le match de demain sera un excellent test pour nous permettre de voir où nous en sommes.
Au niveau offensif, les Gunners ont remporté cinq matchs en marquant plus de trois buts. Et ils n’ont perdu qu’une fois cette saison, contre Liverpool. De l’autre côté du terrain, l’équipe de Mikel Arteta gagne rarement gros. En bref, elle est aussi froide qu’un mail de syndic, mais parfaite de maîtrise et de perfection de son jeu de transition. Sans compter les coups de pied arrêtés, phases durant lesquelles les Anglais excellent, et où les Allemands ont encaissé cinq de leurs six derniers buts. Bref, Mikel Arteta a bien raison : « C’est le genre de match que nous voulons disputer dans cette compétition. Le match de demain sera un excellent test pour nous permettre de voir où nous en sommes. »

Les Allemands, en face, s’en fichent un peu plus de prendre des buts. Ils en ont encaissé deux contre Fribourg, Berlin, Augsbourg, mais pas grave : ils en marquent. Beaucoup. Quatorze de leurs 18 matchs disputés cette saison se sont soldés par au moins trois buts marqués. Le bilan est affolant : 64 buts enfilés en… 18 rencontres, soit la jolie moyenne de 3,6 buts par match. Joli. Les Bavarois sont invaincus, bien sûr, et restent l’équipe qui a le plus touché les poteaux en Ligue des champions cette saison. Vincent Kompany est coutumier du fait : il avait déjà réalisé pareille performance avec Burnley en Championship, lors de la saison 2022-2023.
Les disciples de Pep
On l’a compris, les deux niveaux d’expression tactiques sont très élevés. Mikel Arteta comme Vincent Kompany savent fédérer leurs groupes derrière un projet, ce que peine à réaliser Xabi Alonso, et qu’a mis du temps à faire Luis Enrique. Il reste alors des détails, des niveaux psychologiques, historiques, qui permettront de départager l’excellence. Arteta et Kompany s’étaient tous les deux affrontés en Premier League. En 2023, l’un entraînait Burnley, l’autre coachait Arsenal. Les deux effectifs étaient déséquilibrés, et l’Espagnol s’était imposé 8-1 en cumulé. Kompany débutait en Premier League. Il avait pris le temps, lors de ses vieilles blessures avec Manchester City, d’étudier Pep Guardiola et son disciple, Arteta.

Deuxième détail : les deux formations sont sorties gagnantes de leurs gros succès de la saison européenne, contre l’Atlético pour Arsenal, contre le PSG pour le Bayern. Les niveaux de confiance sont très élevés. Arsenal n’a remporté aucune des cinq dernières confrontations face au Bayern. En 2017 encore, il en prenait cinq contre lui. Et Harry Kane, l’ancien ado recalé des Gunners, a marqué quinze buts contre Arsenal. Tout est réuni pour assister à une soirée premium. Une vraie.
Mikel Arteta « fâché » après la victoire d’Arsenal contre TottenhamPar Ulysse Llamas

























