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Alonso au Real Madrid : Xabi ne tient plus qu’à un fil
Après trois matchs sans victoire (seulement), Xabi Alonso est déjà menacé au Real Madrid. Comme un rappel que le court-termisme, même dans l’autoproclammé meilleur club du monde, continue de régner.
Cet automne, le Grand-Duc du Luxembourg a attendu ses 44 ans pour devenir monarque de son pays. Au même âge, Zlatan s’est offert une nouvelle Ferrari, quand l’Aston Martin de Fernando Alonso est 13e du classement des pilotes de Formule 1. Xabi Alonso, lui, aimerait bien fêter ses 44 berges tranquille au Pirée. Le Real Madrid y affronte l’Olympiakos ce mercredi (21 heures), et l’avenir de l’entraîneur semble chaud comme un verre de raki. Et ce, après trois matchs sans victoire. Oui, oui, seulement.
Instant tanné
Les sept succès inauguraux de Xabi Alonso sont lointains. Le Clásico, remporté fin octobre, aussi. Le Real détenait alors quatre points d’avance sur son adversaire en tête de la Liga, et on pensait la machine lancée. Depuis, il a enchaîné une défaite à Liverpool, et deux matchs nuls, contre le Rayo Vallecano et Elche, paraissant tour à tour résigné, flemmard et sans envie. Tant pis s’il galère depuis quatre ans à Vallecas (3 nuls et une défaite) ou qu’Elche joue bien : les médias espagnols gueulent. Ils disent qu’ils ont rarement vu un entraîneur espagnol avec si peu de soutiens en interne, et que Xabi Alonso n’a pas su convaincre les cadres de son effectif. Selon The Athletic, Vinícius, sur le banc à Elche et en fin de contrat en juin 2027, aurait décidé de ne pas prolonger son contrat dans la capitale espagnole à cause de lui. Jude Bellingham et Federico Valverde seraient aussi circonspects de son management. Le paradoxe revient : le meilleur club du monde ne donne pas l’impression d’être une grande équipe.

Xabi Alonso, lui, se défend. « Le lien entre les joueurs se renforce. Il manque le résultat, mais nous en sommes conscients et prêts pour la critique. Notre état d’esprit est bon, réagissait-il après le match à Elche. Nous sommes tous dans le même bateau. Nous célébrons les victoires et nous souffrons en cas de défaite. » Contre le promu, Trent Alexander-Arnold, Fran García et Álvaro Carreras, trois latéraux, ont été alignés au coup d’envoi, pas Vinícius Júnior. Ce choix a surpris. En ce mois de novembre, le Real Madrid n’est pas enthousiasmant. Avoir un coup de mou n’a rien d’alarmant, mais les détracteurs sortent les failles : le Real a passé 258 minutes sans marquer entre Liverpool, le Rayo Vallecano et la 78e minute d’Elche. Il n’a généré que 0,82 expected goal contre sa banlieue, contre 1,19 pour les locaux. Certains, comme AS, parlent de « désenchantement généralisé ».
Il faut être exigeant envers soi-même et aussi modérer son comportement. Nous ne sommes qu’en novembre.
Croire ou ne pas croire
La nouvelle approche de Xabi Alonso, avec notamment ce pressing haut (anormal dans la culture du Real Madrid), est difficilement perceptible. « Il faut être exigeant envers soi-même et aussi modérer son comportement. Nous ne sommes qu’en novembre », disait-il après le nul au Rayo Vallecano. La tempérance paraît loin, alors que le Real Madrid reste premier de Liga. Les trois déplacements à l’extérieur (Olympiakos, Gérone et l’Athletic Club) s’annoncent cruciaux.
Après un triste match nul à Nantes en novembre 2024, Luis Enrique philosophait : « Qu’est-ce qu’il manque ? Un peu de confiance, de clarté, de précision, de croyance… Je répète, on va continuer d’insister. » À cette époque, Ousmane Dembélé jouait parfois sur le banc, Presnel Kimpembe revenait de blessure, et le PSG n’avançait pas. La suite est connue. Reste donc à croire en Xabi Alonso. Le Basque a besoin de ses joueurs. Mais, et c’est triste à admettre, c’est à eux à décider. S’ils n’y croient plus, si Federico Valverde ne fait pas les efforts, si Vinícius a la flemme de dribbler, le Real Madrid ne peut avancer. En arrivant cet été, Xabi Alonso disait d’ailleurs qu’il y avait deux raisons pour devenir le coach du Real : « La première, que les joueurs te veulent, la deuxième que tu les souhaites, et ça, normalement, c’est bon. » Espérons que la première aussi.
Un absent de taille pour le Real Madrid face à l’OlympiakosPar Ulysse Llamas
























