« Je regrette d’avoir choisi l’équipe de France »

« J’ai un lien très fort avec l’Algérie, je m’y rendais tous les étés et je parle souvent avec ma famille, a ainsi tenté de rassurer Aouar, dans une vidéo pour la chaîne télé de la Fédération algérienne de football destinée à clamer son amour pour son nouveau pays sportif. L’idée de jouer en Algérie me trottait dans la tête depuis un moment, mais je ne voulais pas faire les démarches moi-même pour ne pas être vu comme un opportuniste. Le coach et le président Djahid Zefizef m’ont tendu la main, c’est un signe du destin. » Dans une position difficile à l’Olympique lyonnais après avoir incarné une fabuleuse promesse, le milieu de terrain aura du mal à convaincre tout le monde. Désormais davantage vu sur le banc des remplaçants ou en tribunes que sur les pelouses de Ligue 1 (seulement six titularisations et dix apparitions en championnat, cette saison), le bonhomme paye ses nombreux transferts avortés et ses blessures (quatre pépins physiques depuis août 2022, répartis entre cheville et cuisse ou encore douleurs musculaires). Si bien que son niveau de jeu actuel ou à venir est largement remis en question et qu’il ne lui permet plus, en tout cas, de postuler une place chez les Bleus.

Le futur ex-Rodhanien, qui devrait enfin quitter les Gones à la fin de son contrat s’achevant le 30 juin 2023, se serait-il donc réorienté vers les Fennecs faute de mieux, au sein d’une sélection où la concurrence est moindre ? « Je peux comprendre les pensées de certains, mais ce n’est en aucun cas un choix par défaut, répond le principal intéressé, mettant intelligemment en avant sa jeunesse et ses 24 piges. J’ai encore plus de dix ans de carrière devant moi, je vais démontrer ce que je sais faire sur le terrain. La sélection algérienne représente beaucoup, pour moi et pour ma famille. Je regrette d’avoir choisi l’équipe de France, j’ai senti directement que je n’avais pas fait le bon choix. » Des mots assez puissants, à caser quelque part entre la campagne de communication et l’honnêteté. Toujours est-il qu’il s’agit d’une nouvelle aventure pour le joueur, lequel a justement besoin de nouveaux départs en urgence. C’est également une victoire pour Zefizef, le boss des Verts, qui avait déclaré que le natif du troisième arrondissement lyonnais avait « donné son accord» dès le mois de janvier et qui propose le même chemin à Amine Gouiri. Avec en point de mire un France-Algérie à la Coupe du monde 2026 pour les retrouvailles, pourquoi pas ?