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Almería, dans la sauce anda-lose

Par Victor Massias

Avec trois points en 14 journées, l’UD Almería réalise le plus mauvais départ du siècle en Liga. Aujourd’hui, c’est carrément la pire équipe d’Europe. Stratégie foireuse, genoux qui tremblent, jambes qui craquent, virus FIFA… Les emmerdes volent en escadrille autour d’une équipe qui a déjà les deux pieds en deuxième division.

Almería, dans la sauce anda-lose

Ricky Martin, Shakira, Rosalía… Il y a deux semaines, l’Andalousie accueillait les premiers Latin Grammy Awards organisés hors États-Unis. Le lendemain, fini de danser. Retour à la réalité pour la région du flamenco, qui a dû rendre son costard de location et remettre ses guenilles. En Liga, deux de ses cinq représentants piétinent le fond du classement. Il s’agit de Grenade, encore habité par l’espoir du maintien, et Almería, qui se traîne une saison longue comme un lendemain de cuite. Après quatorze journées, les Rojiblancos n’ont toujours pas goûté à la victoire, n’ayant obtenu que trois matchs nuls. Le premier non-relégable, Majorque, compte neuf points avec une rencontre de moins. Dans l’histoire de la première division espagnole, personne n’a jamais été sauvé en n’affichant que sept unités ou moins à ce stade – ignorons le FC Séville en 1935-1936, puisque la victoire à trois points n’a été instaurée que 60 ans plus tard. La malédiction andalouse serait donc sur le point de se répéter : chaque fois que cinq équipes de la région se sont retrouvées dans l’élite, au moins une d’entre elles a fini dans la charrette.

Cette année, parier sur la survie d’Almeria relève de la folie. Il faut dire que l’Unión est actuellement la plus mauvaise équipe d’Europe si l’on en croit les chiffres. Dans les cinq grands championnats, personne n’a fait pire. Pour trouver aussi affligeant, on doit trifouiller jusqu’en Bundesliga autrichienne, avec l’Austria Lustenau. Aujourd’hui, l’UD Almería n’est qu’à deux défaites d’égaler le début le plus calamiteux de l’histoire de la Liga. Autre record malheureux : l’équipe a déjà encaissé 37 pions, soit 2,6 par match, encore le pire total dans les cinq grandes ligues.

Rubi voit rouge

Pourtant, cet été, la gestion du propriétaire saoudien du club Turki Al-Sheikh avait été applaudie par tous les amateurs de plus-values. En cinq ans, le club a presque quintuplé son budget, aujourd’hui à 90 millions d’euros. Il a donc fallu recruter pour compenser ces départs. Au total, 52 millions ont été lâchés au dernier mercato. Seul le Real Madrid a dépensé davantage. Sentant venir le naufrage, Rubi, entraîneur de la montée en 2022 et du maintien l’année dernière, a préféré partir de lui-même avant d’être éjecté par son boss. C’est justement ce qui est arrivé à son successeur, Vicente Moreno, quelques mois plus tard, péniblement remplacé par Gaizka Garitano qui, étrangement, n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations. Les piètres résultats de l’un comme de l’autre suggèrent que Rubi avait eu le nez creux.

Les joueurs sont arrivés au compte-gouttes, la majorité fin août, après le premier match. Le gardien Maximiliano a débuté contre le Real Madrid sans connaître sa défense !

Paco Gregorio, journaliste local

« Le club a voulu beaucoup recruter pour ne pas se sauver à la dernière journée comme l’année dernière, mais en faisant tellement de changements, la transition a été trop courte, et il n’a pas pu se former un vestiaire, un bloc, explique Paco Gregorio, journaliste au Diario de Almería. Les nouveaux n’ont pas réussi à s’adapter assez vite à l’équipe, il n’y a pas eu assez de temps de travail en présaison. Les joueurs sont arrivés au compte-gouttes, la majorité fin août, après le premier match. Le gardien Maximiliano a débuté contre le Real Madrid sans connaître sa défense ! » Rubi ne pouvait ignorer que, si Johan Cruyff n’a jamais vu un sac de billets marquer un but, la réalité se trouve sur le terrain. Et ce n’est pas le défenseur mexicain César Montes qui dira le contraire. Les Indálicos l’ont acheté 14 millions afin de remplacer Srđan Babić et Rodrigo Ely, vendus pour même pas la moitié de cette somme. Et force est de constater que les recruteurs se sont plantés, tant Montes déçoit depuis son arrivée. Malgré tout, Paco Gregorio, qui suit le club depuis 20 ans, estime que « les joueurs recrutés ne sont pas mauvais, la plupart ont un CV : Montes est international, tout comme Ibrahima Koné, Iddrisu Baba, Dion Lopy ou Marc Pubill avec les U19 ».

Le jour de la marmotte

La qualité, admettons. Mais pour le leadership, on repassera. « Le vestiaire manque de caractère et de personnalité, remarque Paco Gregorio. Le principal leader de la saison passée était Ely, mais ils l’ont vendu… » Un symptôme qui permet au milieu de terrain Gonzalo Melero de diagnostiquer une « peur de gagner ». Les Rojiblancos ont subi quatre remontées au score, dont une contre le voisin, Grenade, après avoir mené… 3-0. Pour Nico Garcia, journaliste d’AS, cette défaite représente « un tournant, parce que l’équipe a vu qu’elle ne pouvait pas gagner. Psychologiquement, c’est dur… » Personne d’autre en Europe ne s’est autant fait rattraper. Des défaites qui blessent à la tête, surtout quand le coup de grâce intervient dans le dernier quart d’heure (Grenade, Celta Vigo, Alavés), voire le temps additionnel (Real Sociedad, Las Palmas). Les mêmes erreurs suivent et se ressemblent, plongeant les supporters dans un véritable jour de la marmotte.

Garitano, les bras lui en tombent.
Garitano, les bras lui en tombent.

Une fois les écueils soulignés, il faut bien noter que le sort s’acharne depuis le début de saison sur les Andalous. Entre les blessures à répétition et le fameux « Virus FIFA », sur toutes les bouches en Espagne depuis que plusieurs internationaux reviennent de rassemblement sur une jambe, Garitano et son prédécesseur Moreno n’ont jamais vraiment eu tout leur matos à disposition. Avant d’affronter Getafe, Gaizka Garitano s’est retrouvé amputé de neuf hommes, quatre d’entre eux en raison des matchs internationaux (Lopy, Montes, Baba, Mendes) et cinq à cause de blessures de longue durée (Luis Suárez, Koné, Pubill, Svidersky, Milovanović). « Quand vous jouez dans cette situation de bas de tableau, vous jouez plus nerveux et plus raide, les muscles le sentent », tente Álex Centelles, qui s’est blessé contre Las Palmas.

Le plus gros coup dur reste encore la blessure de l’ancien Marseillais Luis Suarez, quelques minutes après avoir claqué un triplé contre Grenade, puis de son remplaçant Ibrahima Koné, acheté à Lorient. Un essaim d’ennuis qui empêtrent Almería dans une mélasse bien vaseuse. Et les préoccupations vont au-delà de l’aspect sportif. « Des rumeurs disent que la direction pourrait partir, souffle Nico Garcia. Le propriétaire n’est jamais là, et le président est certain que le club ne va pas descendre. Le stade est en cours de rénovation, ils veulent construire une Ciudad Deportiva… Si les Saoudiens s’en vont, le projet va rester en l’air. » À 24 matchs de la fin de la saison, plus grand monde ne croit aux miracles, et c’est déjà le futur de l’UD Almería qui est en jeu. Le bruit du compte à rebours est assourdissant. Comme on dit en Espagne : tic-tac…

Par Victor Massias

Propos de Pago Gregorio et Nico Garcia recueillis par Victor Massias, ceux de Garitano en conférence de presse et Álex Centell, pour les pour les médias du club.

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Partido de LaLiga Santander disputado entre Celta y Real Madrid. En la imagen, Iago Aspas celebra el tanto del empate. LaLiga Santander match played between Celta and Real Madrid. In this picture, Iago Apsas celebrates the equalizer goal. Photo by Icon Sport
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