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À Brighton, la « De Zerbi mania » est à son zénith

Par Andrea Chazy

En qualifiant Brighton and Hove Albion de façon inédite pour la Coupe d’Europe dès sa première saison, Roberto De Zerbi a totalement conquis les fans des Seagulls et une bonne partie du reste de l’Angleterre. Récit d’une saison historique.

À Brighton, la « De Zerbi mania » est à son zénith

Pep Guardiola est un amoureux des mots et des déclarations enflammées. Un état de fait qui n’a pas bougé d’un iota depuis qu’il est assuré d’être, pour la quatrième fois en cinq ans, couronné King of England avec Manchester City. Pep est comme ça, tantôt taquin, tantôt charmeur, et quand il aime, il le dit. Son ultime confession sentimentale s’est tenue ce mardi, à la veille du déplacement des Citizens du côté de Brighton, où Guardiola a offert à l’assistance un véritable coming out footballistique. Un speech de deux minutes dans lequel son homologue d’un soir, Roberto De Zerbi, prend la forme d’un crush qui fait battre la chamade à son petit cœur : « Prêtez attention à ce que je vais dire, parce que je suis convaincu que j’ai raison dans ce que je dis : je suis certain que Roberto De Zerbi est l’un des managers les plus influents de ces 20 dernières années. Aucune équipe ne joue comme eux, c’est unique. Quand il est arrivé, j’avais déjà un feeling comme quoi il aurait un impact sur la Premier League, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il le fasse en si peu de temps. Il se crée 20 ou 25 occasions par match, bien plus que la plupart de ses adversaires. Il monopolise le ballon comme cela n’a pas été le cas depuis longtemps. Tout le monde est impliqué, le gardien est comme un milieu de terrain. Ils méritent amplement le succès qu’ils connaissent. C’est comme un restaurant étoilé, c’est unique. En Catalogne, il y avait un établissement, El Bulli du chef Ferran Adria, qui est le meilleur cuisinier depuis de nombreuses années. Adria a complètement changé la cuisine. Le Brighton de De Zerbi est pareil, il est unique. »

Quand les sentiments s’en mêlent, difficile de démêler le vrai du faux, mais ce qui est sûr en revanche, c’est que Guardiola est loin d’être le seul à s’être épris du football pratiqué par les Seagulls cette saison. C’est toute une ville, et même plus encore, qui vibre chaque week-end au rythme du « DeZerbiball » qui avait déjà contaminé l’Émilie-Romagne via Sassuolo, puis une partie de l’Ukraine avec le Shakhtar Donetsk jusqu’à la guerre. Pour sa première danse en Angleterre, Roberto De Zerbi a déjà marqué de son empreinte à vie le club de Brighton and Hove Albion : avec 61 points après 36 journées, le club de la station balnéaire du sud-est de l’Angleterre découvrira à coup sûr l’Europe pour la première fois de son histoire l’an prochain. Un exploit que l’entraîneur italien au traditionnel tee-shirt noir a déjà fêté, avec son staff, ses joueurs et d’autres employés, dans un établissement nocturne de Brighton, le Gin Tub, chantant Freed From Desire debout sur le bar devant une foule en délire. La preuve que De Zerbi s’est adapté à l’Angleterre, et que l’Angleterre s’est adaptée à lui.

Potter, De Zerbi, passage de baguette

Le 8 septembre dernier, pourtant, rien ne laissait présager à Brighton que son club de foot vivrait une année dorée. Malgré un départ canon et une surprenante troisième place occupée à la 8e journée (6 réellement jouées), Graham Potter et plusieurs membres de son staff décident de mettre les voiles pour Londres et Chelsea. Le départ de l’ancien magicien d’Östersund est vécu comme une trahison par les fans des Seagulls, forcément inquiets de revivre une saison sous haute tension comme à chaque fois depuis le retour du club en Premier League à l’été 2017. « L’an passé, Brighton termine dans le top 10 à la dernière journée, mais en vérité, l’équipe aurait pu très bien finir 13e ou 14e, note un observateur historique du club. Ce qui aurait fait une saison de plus dans la deuxième partie de tableau de la Premier League, comme à chaque fois depuis que l’équipe est remontée. Habituellement, beaucoup d’entraîneurs, de managers, récupèrent une équipe qui en début de saison ne fonctionne pas. Là, Brighton était sur le podium. » Dix jours après la fuite en balai de Potter, De Zerbi est nommé à la tête de l’équipe avec une première grosse échéance à venir : un déplacement à Anfield deux semaines plus tard, pour défier Jürgen Klopp et Liverpool. L’entrée en matière est exaltante : Brighton mène 2-0 au bout de vingt minutes grâce à un doublé de Leandro Trossard, qui inscrira finalement un triplé en fin de match pour arracher le nul, 3-3. Une esquisse de l’orgie hebdomadaire proposée aux curieux du Sussex ? Pas encore. « Le 3-3 à Liverpool peut être considéré comme un aperçu de ce que pouvait être Brighton sous RDZ, glisse un suiveur du club. Mais en réalité, il n’y avait pas encore énormément de changements : en même temps, pourquoi changer quelque chose qui marche ? »

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Pourquoi ? Parce que selon De Zerbi, comme il le déclame lors de sa première conférence de presse, sa nouvelle écurie a besoin d’avoir davantage le « contrôle » des matchs. Une volonté qui renvoie aux deux préceptes majeurs de la pensée de son jeu : l’organisation et le divertissement. « L’organisation signifie que c’est un travail “d’équipe” (sic), et que pour que l’équipe tourne bien, il faut que tout le monde parle la même langue, nous confiait-il dans une salle du centre d’entraînement de Sassuolo à l’été 2019. Si tu joues seul dans un sport individuel, tu dois simplement t’organiser avec toi-même. Lorsque tu es un groupe de personnes, tu dois savoir ce dont a besoin ton voisin, savoir ce que tu dois faire en fonction du choix de ton partenaire. C’est vraiment pareil que lorsque tu construis un palace. Tous ne peuvent pas s’occuper de construire les planchers, tous ne peuvent pas s’occuper des douches ou de fabriquer le ciment et ce n’est qu’en étant organisés qu’ils travaillent mieux. L’amusement, c’est le ballon. Et je prends toujours l’exemple du joueur lorsqu’il est enfant. L’enfant, lorsqu’il joue, il s’amuse seulement lorsqu’il a le ballon. C’est d’ailleurs pour cela que tu les vois tous attirés par lui. Plus je l’ai, plus je m’amuse et inversement. Je raisonnais comme cela lorsque je jouais, et c’est pareil aujourd’hui quand j’entraîne. » Si son prédécesseur a déjà posé quelques bases qui lui sont utiles dans la tête de ses joueurs, comme repartir de derrière sans balancer, De Zerbi va demander à sa ligne défensive de prendre beaucoup plus de risques. D’accepter la pression adverse en donnant de la confiance à son arrière-garde, d’attendre le bon moment que tout le monde soit en place pour éliminer plusieurs adversaires lors d’une sortie de balle ou de casser plusieurs lignes d’un coup en quelques passes. « Roberto a une manière bien à lui de ressortir le ballon, de construire à partir de la base, en demandant à ses défenseurs d’être très confiants avec le ballon, de prendre des risques, abonde Bobby Zamora, ancienne fine gâchette de Brighton dans les années 2000, aujourd’hui ambassadeur du club. Il parvient à leur donner cette confiance, cette patience également d’attendre le milieu ou l’attaquant qui va venir réclamer le ballon dans la bonne zone. Pour comprendre comment il s’y prend, il suffit de voir à l’entraînement la précision qui est demandée à ses joueurs, tout est en place. Il n’y a personne sur le terrain qui ne comprend pas ce qu’il demande et ce qui va se passer. Quand tu regardes l’entraînement, toi aussi tu le comprends vite : “Ok, ce joueur-là doit se trouver dans cette zone, son corps orienté de telle façon, il doit la donner là, etc.” Le fait de répéter ces sessions d’entraînement fait que tout le groupe comprend la manière de jouer. Il n’y a pas d’erreurs ou de moments flous, même sous pression, et ça, ça donne de la confiance. »

Qui va piano…

Comme dans tout processus, cette confiance va mettre quelques semaines à germer dans les caboches de ses poulains. Fin octobre, De Zerbi attend toujours sa première victoire, et le déclic tant attendu va se produire fin octobre, lors de la venue de Chelsea et du renégat Graham Potter au Falmer Stadium. « Sa première victoire face au Chelsea de Potter a été un déclic, car mine de rien, il n’avait pas remporté ses cinq premiers matchs, et puis c’était le retour de Potter à Brighton, replace Scott, qui supporte Brighton depuis plus de 30 ans. Les supporters et les joueurs voulaient l’écraser pour lui faire payer son départ. Et ça a été fait avec la manière (4-1). » L’ère De Zerbi peut réellement débuter, et après la Coupe du monde au Qatar, les résultats vont commencer à s’enchaîner. Malgré quelques vagues, comme le départ non compensé au mercato d’hiver de sa meilleure gâchette Leandro Trossard (7 buts) pour Arsenal. Écarté du groupe au mois de janvier par RDZ qui « n’appréciait pas son attitude » depuis son retour du Mondial, le coach italien n’a pas hésité à installer à sa place Evan Ferguson, 18 ans, puis à laisser partir Trossard sans regret ni conséquence. « Il sait que s’il veut jouer pour Brighton avec moi, il doit travailler dur, il doit courir et aller dans le bon sens parce qu’on n’est pas une grande équipe comme le Real Madrid, Barcelone ou un autre grand club, disait alors De Zerbi. On est Brighton, on a besoin de joueurs qui bossent pour les autres. »

Et ça marche : même sans Trossard, Brighton démonte un à un la plupart de ses adversaires, quel que soit leur standing. Liverpool, Manchester United, Chelsea et d’autres sont submergés par le jeu d’Albion et son attaque de feu (70 buts en 36 matchs contre 40 en moyenne les saisons précédentes). Que ce soit de la paire magique de récupérateurs Gross-Caicedo, ses ailiers Mitoma-March, son meneur de jeu et champion du monde Mac Allister ou son baby bomber Ferguson, tout le monde marque à Brighton. « L’équipe marque aujourd’hui énormément de buts, confirme Zamora. C’était peut-être l’un des problèmes sous Potter : l’équipe parvenait déjà à se créer beaucoup d’occasions sans en convertir autant. De plus, on peut voir que les buts peuvent provenir de n’importe quel joueur, Brighton ne dépend pas que d’un top buteur. Ce qui est beau à voir, et je crois que cela fait partie de la confiance encore une fois qu’un coach donne à ses joueurs. Je le dis en tant qu’ancien avant-centre, pour qui la confiance est essentielle. Il faut être relax, croire en ses coéquipiers, que les coéquipiers croient en toi. » Forcément, les adversaires en ont peur. Forcément aussi, les supporters se mettent à croire que désormais, tout est possible. Scott, qui écrit également pour le fanzine WeareBrighton, abonde : « Lorsque nous sommes remontés en Premier League et qu’on achetait un ticket pour jouer à l’extérieur, à Old Trafford ou Anfield, tu savais que ce serait probablement un jour sinistre. (Rires.) Aujourd’hui, tu te dis, peu importe où tu vas : “Ok, on peut aller chercher les trois points.” C’est cela que De Zerbi a changé en nous. C’est incroyable, ce que l’on vit. Il y a 13 ans, on était relégables en League One, et se dire qu’on va finir dans le top 6 cette année face à des équipes qui, du fait de leurs importants moyens économiques, devraient pourtant être devant nous… Pour Brighton, parvenir à se faire une place là-haut, c’est incroyable. »

Bloom, la Belgique, et maintenant ?

Voilà aussi ce qui se cache derrière cette saison réussie sous De Zerbi. La réussite d’un modèle, et de l’action de son propriétaire depuis 2009 : un certain Tony Bloom. Surnommé « The Lizard », ce joueur de poker et entrepreneur qui a développé son propre système de data, StarLizard, est le petit-fils de l’un des vice-présidents du club dans les années 1970, Harry Bloom. Également propriétaire de l’Union saint-gilloise en Belgique (lire So Foot 194), ce club de la banlieue de Bruxelles et potentiel futur champion de Belgique qui pourra tout de même concourir dans la même compétition européenne que Brighton l’an prochain comme l’expliquait récemment The Athletic, Bloom a nourri ses succès en se basant sur un mercato intelligent qui a profité à ses deux écuries. Kaoru Mitoma, cet universitaire du dribble qui est l’un des feux follets les plus dangereux du Royaume, a passé un an en Belgique l’an dernier et participé activement à la renaissance du matricule 10. Même chose pour Deniz Undav, ex-buteur en surpoids de D4 allemande, qui a explosé au Plat Pays avant de traverser la Manche en provenance de la succursale belge. « La bonne forme du club remonte à plus loin encore que cette saison : cela fait 10, 15 ans que chaque année, il y a une progression sur ou en dehors du terrain, plaide Bobby Zamora. Quand je dis ça, je prends l’exemple de la construction du stade il y a 12 ans, le fait d’avoir grimpé les divisions petit à petit, de ne pas dépenser de l’argent de façon totalement excessive, des salaires énormes qui auraient inévitablement conduit le club à se rendormir de nouveau. »

Ne pas retomber dans les bras de Morphée, tel est l’énorme défi qui attend De Zerbi. L’an prochain, son groupe devra disputer autour de 70 matchs entre championnats, Coupes et Coupe d’Europe. Un calendrier qui rend un turnover obligatoire, qui a parfois réussi (victoire 6-0 sur Wolverhampton) mais qui a également offert quelques raclées comme face à Everton (1-5) ou Newcastle (1-4) récemment. Pour cela, le premier coach de l’histoire de Brighton à être nommé parmi les prétendants au titre « d’entraîneur de l’année » en Premier League va devoir bien négocier un mercato d’été de tous les dangers. « Forcément, cela va dépendre du mercato, des joueurs qui arrivent, mais cela va au-delà de l’équipe, conclut Zamora. Est-ce qu’il est en mesure de garder tous ces joueurs ? Mac Allister, Caicedo (les deux joueurs sont extrêmement convoités outre-Manche, NDLR) ? Est-ce qu’on peut en garder un ? L’été va être très important pour le club, mais je crois que la façon de jouer et la façon d’entraîner de Roberto seront toujours aussi pertinentes pour l’an prochain. » Pour y parvenir, De Zerbi peut compter sur un soutien pour le moment sans faille d’une ville qu’il a réussi à retourner et qui embrasse à l’inverse sa passion, sa personnalité. « Les fans adorent sa passion, son enthousiasme… note une figure locale. Il a pris 4 rouges, mais en même temps, on ne change pas qui on est au bord de la pelouse. Et puis, il faut le dire : Brighton n’a jamais joué au foot comme ça. » Scott, qui habite Brighton, confirme qu’il n’a pas vu sa cité dans cet état depuis longtemps : « Clairement, il y a une ambiance spéciale à Brighton cette année. Après le match face à Southampton (ce dimanche, victoire 3-1), les gens étaient dehors, heureux, ils célébraient la qualif en Coupe d’Europe. C’est dû aussi au fait que l’équipe et la ville sont très liées. Contrairement à beaucoup d’autres clubs, les autres équipes les plus proches de nous sont Crystal Palace qui est à 60 bornes au nord, et Portsmouth à 75 bornes à l’ouest. De Zerbi est l’un des meilleurs managers du monde, car aucune équipe ne joue comme nous. » Voilà au moins une chose sur laquelle ce mercredi soir, les fans de Brighton et Pep Guardiola se rejoindront au moment du coup d’envoi.

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Par Andrea Chazy

Tous propos recueillis par AC.

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