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Quand Zidane tirait sa révérence au Santiago Bernabéu

Par Antoine Donnarieix
5 minutes
Quand Zidane tirait sa révérence au Santiago Bernabéu

Il y a dix ans, au Santiago Bernabéu, Zinédine Zidane devait dire au revoir au football professionnel. Ce mercredi soir, il y a retour. En tant que coach.

Dans la capitale espagnole, le printemps bat son plein. Les socios du Real Madrid peuvent sortir à la terrasse des cafés, histoire de profiter des douces températures et se pavaner, lunettes de soleil sur le nez. Toutefois, le temps n’est pas à la fête. Vaincus par Arsenal en Ligue des champions, puis le Real Saragosse en Coupe d’Espagne, le club royal est décroché par le Barça en championnat, douze points devant. Cette saison 2005-2006 sera blanche, à l’image du maillot madrilène. Mais si le dernier match pouvait s’annoncer houleux en théorie, une nouvelle va faire les choux gras de la presse sportive, pour effacer temporairement les déboires merengues. Le 7 mai 2006 contre Villarreal, Zinédine Zidane jouera sa dernière rencontre au Santiago Bernabéu. Le champion du monde 1998 annonce sa décision aux micros de Canal +, deux semaines avant le match. « Après la Coupe du monde, j’arrêterai de jouer au football. Cet adieu, c’était une chose à laquelle je pensais depuis un moment, et j’avais envie de faire le pas. » Deux phrases lourdes de sens pour la planète football, et qui laissent peu d’opportunités pour s’accaparer de précieux sésames afin de voir une dernière fois l’artiste en action. Zizou s’apprête à dire au revoir, le Real Madrid se doit d’être, cette fois-ci, à la hauteur de l’événement.

« Se motiver pour un match pareil, c’est facile à faire »

Pour honorer son maestro, la Maison-Blanche veut mettre les petits plats dans les grands. Après cinq années de crochets, passements de jambe et roulettes, le club demande à floquer les tuniques locales d’un « Zidane 2001-2006 » . La veille de la rencontre, Juan Roman Riquelme dresse un constat à propos de Zizou : « Chaque fois qu’il prend le ballon, je regarde et j’apprends. » Concis dans son éloge, El Ultimo 10 sait que le moment est historique. Même si le Real Madrid ne gagnera rien, même si Villarreal vient de se faire sortir de la Ligue des champions contre ce maudit Arsenal. Zidane est plus fort que les titres. « Se motiver pour un match pareil, c’est facile à faire, synthétise le capitaine des Amarillos, Marcos Senna. Nous étions des privilégiés, mais nous devions aussi terminer la saison de la meilleure façon possible, parce qu’il restait encore un match de championnat derrière. » Villarreal veut aller chercher une qualification en Coupe Intertoto, tandis que Zizou arbore son numéro 5, plus motivé que jamais. « Zidane était un compétiteur dans l’âme, qu’il s’agisse d’un jour spécial ou non, son objectif était de gagner, se souvient Pablo Garcia, milieu titulaire aux côtés de la grande star du match. Il avait beaucoup donné au Real Madrid. Nous souhaitions le voir partir d’une bonne façon, et cela a joué sur notre début de match. »

Au milieu des affiches « Zidane 5 » , sous les yeux de sa femme Véronique et ses autres proches, le stratège voit ses compagnons Raúl et Julio Baptista offrir le premier but de la rencontre au Real (22e). L’ambiance monte en régime, même si le sous-marin décide de faire chauffer ses turbines. Un contre-son-camp d’Alvaro Mejía (30e), puis une frappe croisée de Diego Forlán (38e) font passer les hommes de Manuel Pellegrini devant à la pause. « Nous étions dans notre match, et je ne m’occupais pas trop de ce qu’il se passait du côté de Madrid, avoue Senna. En vérité, je crois que le public se fichait un peu du score, il souhaitait surtout voir Zidane prendre du plaisir dans ce match. Et puis cette opposition montrait aussi que le spectacle était de qualité. » Pas de quoi laisser transparaître de rage chez Zizou, expulsé contre Villarreal dans ce même stade la saison passée. « Zinédine était concentré sur son match, tranche Pablo Garcia. Il ne voulait pas porter d’attention à ce qu’il se tramait autour tant que le match n’était pas terminé. » De nouveau sur le rectangle et prêt à marquer la rencontre de son empreinte, Zidane profite d’un centre de David Beckham pour égaliser de la tête (66e). « Quand tu vois Zidane marquer de la tête pour son dernier match à Madrid, c’est aussi symbolique, rappelle Pablo Garcia. Tout le monde s’est levé pour l’applaudir. Le public ne célébrait pas le joueur après ce but, mais l’homme. Dans cette année partagée avec lui, je le voyais tranquille. Il parlait peu, mais on sentait qu’il était simple. » Zidane va remercier son passeur, puis se replace. Le goût du travail bien fait, jusqu’à la dernière foulée.

Riquelme-Zidane, ultime étreinte

Une fois ce nouveau moment d’émotion passé, Villarreal remplace les violons par les griffes. Sur penalty, Forlán inscrit un doublé et laisse l’ombre d’une défaite planer pour la dernière de Zidane à Madrid (85e). « On ne voulait pas lui gâcher la fête, mais on souhaitait gagner ce match, tout comme eux, explique Senna. Avec ce match nul, tout le monde était heureux de rentrer à la maison. » D’un coup de casque en extension, Baptista célèbre l’égalisation avec Zidane, remplacé sous les hourras dans la foulée (88e). Au coup de sifflet final, El Mago del Balon échange son maillot avec son alter ego Riquelme, avant de fondre en larmes devant l’ovation réservée par le public. Sur le bord du terrain, Pablo Garcia se souvient. « Ses larmes touchaient toute l’équipe, c’était unique de le voir pleurer comme cela… Nous étions tous un peu triste, mais la vie est ainsi faite. On sentait déjà de la nostalgie. » Dix ans plus tard, Zidane vient de troquer ses crampons pour un costard chez les Blancos, et Marcos Senna s’en réjouit. « J’espère que son dernier match en tant qu’entraîneur du Real sera aussi beau ! Zidane avait terminé sa carrière de joueur par la grande porte : à haut niveau, sans blessure et applaudi par tout le Bernabéu. Sincèrement, je souhaite le voir faire un doublé Liga-Ligue des champions cette année, pour tout ce charisme qu’il dégage. » Qui sait, sur un coup de tête…

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