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Patrick Valéry : « Arsène Wenger m’a tout appris »

Propos recueillis par Florian Cadu
6 minutes
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Une première moitié de carrière à Monaco, la seconde en Corse : Patrick Valery a eu deux amours. Alors que ses clubs de cœur se rencontrent ce samedi, l’ancien rude défenseur reconverti entraîneur revient sur son aventure de footballeur, marquée par Wenger, la Coupe d'Europe, Antonetti et l’ambiance de Furiani.

Vous avez joué près de 250 matchs avec Monaco. Comment êtes-vous arrivé sur le Rocher ?Je suis arrivé au centre en 1985. J’étais à peu près de la même génération que Lilian Thuram et Emmanuel Petit. Monaco est venu me chercher, avec les sélections inter-ligues, un truc comme ça. Il y avait plusieurs clubs sur le coup, mais j’ai choisi la Principauté. J’ai fait le cursus classique, avec d’abord un contrat aspirant stagiaire avant de devenir professionnel. Quand Arsène Wenger a débarqué en 1987, il m’a pris dans son groupe et c’est comme ça que c’est parti. J’ai eu un peu de chance, puisqu’il y a eu pas mal de blessés, et je suis devenu champion de France dès la première année, à dix-huit ans. J’avais participé à six ou sept rencontres. C’était complètement fou de gagner si jeune, dès la première année. Autour de moi, il y avait Jean-Luc Ettori, Patrick Battiston, Manuel Amoros, Claude Puel, Luc Sonor… Glenn Hoddle aussi.

Quand on a dix-huit ans, comment on trouve sa place dans un groupe comme ça ?C’étaient des stars, mais ils étaient nickels avec les jeunes. Entre nous, c’était parfait. Ça n’avait rien à voir avec aujourd’hui, où tu peux voir des décalages entre les générations. Et puis, on se connaissait déjà, car au centre, on s’entraînait à côté d’eux.

Arsène Wenger, c’est une personne qui a compté pour vous ?C’est lui qui m’a donné ma chance, qui m’a fait réellement grandir, qui m’a donné sa confiance. Surtout, c’est un mec droit. (Il insiste) C’est un entraîneur qui est droit. Et comme il n’y en a pas beaucoup, des mecs droits… Il a été très important pour moi. Avec lui, on sait où on va, quoi.

C’est-à-dire ?C’est quelqu’un de très franc. Il m’arrivait de ne pas jouer, sans raison apparente, mais il m’expliquait pourquoi. Il n’y allait pas par 36 000 chemins, il me disait les choses, il disait ce qu’il pensait, et il faisait ce qu’il disait. Et pas qu’avec moi, d’ailleurs. Alors que maintenant, il y en a beaucoup qui parlent, mais ils ne font rien. Cette relation d’honnêteté entre un joueur et un entraîneur est primordiale. Si tu n’as pas ce genre de qualité humaine, les joueurs te mettent eux-mêmes dehors. Dans le reste de ma carrière, je n’ai pas vu beaucoup d’autres coachs comme Arsène. Il m’a tout appris.

Avec Antonetti, on était parfaitement dans l’ambiance corse…

L’AS Monaco pour vous, c’est aussi des coupes d’Europe. Une demi-finale de C2 contre Gênes en 1990, puis une finale en 1992.J’étais titulaire à cette période-là. On avait un super groupe. Ça jouait dans une bonne ambiance. On rigolait pas mal. Mais on a perdu à l’arrivée. Donc ce n’est pas mon meilleur souvenir. Un bon et un mauvais souvenir à la fois.

Surtout que la finale de 1992, à Lisbonne, a lieu au lendemain de la catastrophe de Furiani…On a appris la mauvaise nouvelle par nos épouses. Elles devaient venir pour la finale, sauf qu’avec l’accident, elles n’ont pas pu faire le voyage. Mais comme les médias n’étaient pas aussi présents qu’aujourd’hui, on ne prenait pas forcément conscience de l’ampleur de la chose. On n’en parlait pas énormément au Portugal. D’ailleurs, il n’a jamais été question d’annuler la rencontre. Enfin, pas à ce que je sache.

Après ça, vous faites encore trois saisons sur le Rocher, puis vous quittez le club. Pourquoi ?Parce qu’avec Jean Tigana, ça ne se passait pas forcément très bien. J’ai demandé à partir et j’ai été prêté à Toulouse, où je me suis pété le genou. Puis Frédéric Antonetti m’a appelé pour venir à Bastia. J’ai dit oui tout de suite.

Antonetti, il était plus sanguin qu’aujourd’hui ?Ah mais attention, il est toujours sanguin, hein ! Ça ne se perd pas, ça. Disons qu’il est un peu plus calme, il a pris de l’expérience. C’est vrai qu’il gueulait dans les vestiaires. Mais encore une fois, c’était positif, car lui aussi était quelqu’un de droit. On était parfaitement dans l’ambiance corse avec lui.

Alors, comment on passe d’une ambiance monégasque très feutrée à l’ambiance corse, connue pour être un poil plus expressive ?Ah ah… C’est une question de tempérament, je pense. Entre Bastia et moi, ce fut un beau mariage. Je n’ai même pas été surpris de l’ambiance au stade, car je la connaissais, vu qu’on y avait joué avec Monaco. Notamment lors de la bagarre générale en 1994 (vexés par des décisions arbitrales défavorables, des supporters envahissent le terrain et des joueurs s’en prennent à l’arbitre, provoquant des échauffourées entre les deux équipes. Bastia perdra ce match sur tapis vert, ndlr). Donc je savais où j’allais. C’était un environnement chaud qui me plaisait.

Mon arrivée à Bastia a fait plaisir à mon père, c’est sûr. Il était fier. Et cette île m’a adopté, puisque j’y vis toujours actuellement et je ne me vois pas vivre ailleurs. Sauf pour le boulot, évidemment.

Sur le terrain, vous étiez plutôt chauds aussi, avec Cyril Rool, Franck Jurietti… Des découpeurs !Et encore, vous en oubliez ! Il y avait également Piotr Świerczewski, Jean-Jacques Eydelie, Sébastien Pérez… Ce n’étaient pas des tendres, hein ! Ça donnait un groupe hyper soudé, un vrai groupe de potes. On était toujours ensemble. On mangeait les uns chez les autres. Après les matchs, on allait boire des coups… On ne voit pas ça partout. Sportivement, ça marchait. On avait d’ailleurs joué la coupe Intertoto.

Vous n’aviez jamais eu de contact avec un club corse avant Bastia, vous dont le papa vient de l’Île de Beauté ?Non, pas du tout. Mais mon arrivée à Bastia a fait plaisir à mon père, c’est sûr. Il était fier. Et cette île m’a adopté, puisque j’y vis toujours actuellement ! Je suis parti un an en Angleterre, je suis revenu trois ans, puis reparti un an en Grèce avec Christophe Galtier, et j’ai définitivement posé mes bagages ici. Franchement, je ne me vois pas vivre ailleurs. Sauf pour le boulot, évidemment. Pour ma carrière d’entraîneur, j’ai déjà bougé à Amiens, dans le Jura, donc si je dois me déplacer pour le travail, je le ferai. Mais je ne vendrai pas ma maison.

Aujourd’hui, vous n’êtes plus entraîneur de Champagnol ?Non, j’ai arrêté. Mais mon ambition, c’est d’enchaîner les étapes petit à petit. Là, je cherche un bon projet en Ligue 2, National, CFA, CFA2…

Vous rêvez de coacher une équipe en particulier ?Je ne rêve plus, moi. Je fais mon chemin tranquillement, et il m’emmènera là où il doit m’amener. Pas besoin de rêver !

Dans cet article :
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Propos recueillis par Florian Cadu

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