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« Monterrubio et Frei, c’était le duo magique ! »

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17 minutes
«<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Monterrubio et Frei, c&rsquo;était le duo magique !<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Alors que Montpellier reçoit Rennes pour cette trente-septième journée de championnat, un homme a porté le maillot des deux clubs. Son nom ? John Utaka. Retour sur la carrière d’un joueur « certifié Ligue 1 ».

Tu es né à Enugu au Nigeria, comment s’est passée ton enfance ?Mon enfance s’est très bien passée. On était six enfants. Trois garçons, trois filles. On allait à l’école ensemble, on s’amusait bien. Tranquille, quoi.

Comment tu as rencontré le football ?Dans notre quartier, le football était roi. Dès petits, on allait taper le ballon. On connaissait chaque recoin du terrain. À l’âge de 6 ou 7 ans, on jouait en six contre six et on s’amusait à voir qui allait marquer le plus de buts. Et vers 14 ou 15 ans, je commençais à faire de petits tournois à Enugu. On appelle ça la « Zonal competition » qui se joue entre quartiers, et les meilleurs de chaque zone se rencontrent. C’est là-bas que j’ai commencé à vraiment jouer au foot.

Ça jouait dur durant ces tournois ?Ouais, on jouait dur, il fallait défendre l’honneur de son quartier. Toutes les compétitions, on les jouait à fond, car c’était une question d’honneur. On a quand même réussi à en remporter un, mais on était surtout là pour le plaisir. Finalement, à l’issue d’un tournoi, des recruteurs de clubs de première division étaient venus nous voir jouer et il y avait ceux d’Enugu, ma ville. Au départ, j’étais en équipe réserve, mais j’ai commencé à jouer un football plus rigoureux. On faisait des petits matchs contre les équipes du coin, avec des petites récompenses à la clé.

Tu es vite repéré par El-Mokawloon, un bon club égyptien, comment cette occasion est arrivée ? Durant un autre tournoi en 1998, on jouait un petit match amical contre une équipe universitaire et dans les tribunes, il y avait un recruteur égyptien. Ce dernier est venu me voir après un match pour me parler d’un éventuel transfert vers l’Égypte. Je l’ai suivi pour un essai avec le club d’Al-Masry dans un match contre l’équipe d’El-Mokawloon. À l’époque, l’entraîneur d’El-Mokawloon était Josef Hickersberger, l’ancien coach de l’Autriche durant la Coupe du monde 90. On perd 2-0 le match contre son équipe, et ensuite, Josef est venu me parler en me disant qu’il aimerait me voir dans son équipe. J’étais maigre, mais techniquement, j’étais pas mal. Il m’a pris sous son aile et avec lui, j’ai vraiment progressé.

Mes parents n’étaient pas forcément d’accord pour que je parte, ils voulaient que je reste au Nigeria.

Et la vie en Égypte, elle est comment ? À mon arrivée, je ne parlais pas arabe. Mais, comme on dit : le foot c’est un langage universel. Tu n’as pas besoin de parler. Je faisais mes appels avec les mains, j’essayais de me débrouiller, je n’avais pas le choix. Je devais m’adapter. Surtout que, lors de mon arrivée, c’était le ramadan et je ne connaissais pas cette coutume. Même si je ne suis pas musulman, je ne mangeais pas la journée et je dînais avec eux le soir. On m’expliquait cette coutume et je l’ai acceptée. Ça a été une superbe expérience !

Et mentalement, le fait d’avoir quitté le Nigeria ne t’affectait pas ? Personnellement, je voyais ça en pourcentage. C’était 60% dans la tête, 40% dans les jambes. Si t’es fort mentalement, tu tiens. J’étais loin de mes parents, mais je ne me posais pas de questions. Je devais être à 100%. Et ça, c’est dans tous les domaines de ma vie, même actuellement. Mes parents n’étaient pas forcément d’accord pour que je parte, ils voulaient que je reste. Pourtant, je voulais tenter ma chance de jouer au plus haut niveau, je devais la saisir, alors je suis parti. Ils ont vu que j’étais à fond. Mes frères et sœurs m’ont soutenu. Ils me disaient d’y aller, qu’ils ne manquaient de rien ici et qu’il fallait que j’aille saisir cette occasion.

Ensuite, tu files à l’Ismaily Sporting Club, qu’on surnomme les « Samba Boys » . Alors comme ça, ça joue comme des Brésiliens là-bas ? Ouais, on jouait comme des Brésiliens ! (Rires) En réalité, ça vient des couleurs du maillot, vert et jaune comme le Brésil. On a réalisé de belles choses, j’avais fini meilleur buteur et on avait même été jusqu’en quarts de finale de la Coupe des coupes africaine ! On a gagné la coupe d’Égypte aussi, on avait fait une grande saison ! Il y avait un Guinéen avec moi dans l’équipe, ça nous a facilité la vie d’être deux. On jouait tous les deux devant dans le 4-4-2, on se faisait des passes décisives, c’était cool !

Une Coupe du monde, il n’y a rien de plus grand que ça ! Je rejoignais les idoles de mon pays surtout… Il y avait de Kanu, Jay-Jay Okocha, Taribo West… Et moi, j’étais le plus jeune de l’équipe

Comment tu te sentais à l’époque ?Je ne calculais pas trop. J’étais tellement à fond dans le truc que je ne regardais pas autour. Mon seul objectif, c’était de marquer des buts. J’avais envie de jouer, de profiter un maximum du terrain. Avoir gagné la coupe d’Égypte, c’était bien, mais je voyais encore plus loin. Honnêtement, je kiffais grave. Là-bas, les gens sont malades de foot. Je suis revenu en Égypte pour la CAN 2004 et les types n’avaient pas oublié mon nom ! C’est magnifique de se dire que, même aujourd’hui douze ou treize ans après, les types n’ont pas oublié. Ce public est inoubliable !

Tu pars pour le Qatar à l’Al Sadd Doha en 2001, à une époque où les clubs qataris commençaient à s’intéresser au foot. Comment tu as vécu cette demi-saison là-bas ?Je suis arrivé durant les derniers tours de la Coupe du Qatar et nous l’avons gagnée. Alors, pour un début, c’était dur de faire mieux. Je commençais à marquer des buts et là, on se retrouve en finale de la Coupe arabe, je marque deux buts et on gagne le titre. C’était tout simplement magnifique. En six mois passés là-bas, je gagne deux trophées et je marque des buts importants. Il fallait que je réussisse dans n’importe quel club où j’allais. Dans ma tête, quand j’arrivais dans un club, j’arrivais dans un nouveau projet et une nouvelle équipe.

Surtout que la Coupe du monde arrive durant l’été. Tu as 20 ans quand tu apprends que tu vas la jouer, c’est quand même fou…La saison que je passe à Al-Sadd est juste avant la Coupe du monde 2002. Juste avant, nous avons fait des matchs amicaux, et à la fin d’un match contre la Jamaïque à Londres, le coach sort la liste des sélectionnés pour la Coupe du monde : j’étais dedans ! Je ne m’y attendais pas du tout… Nous étions 70 dans la liste des matchs amicaux, et 23 étaient retenus. J’étais dedans. Une Coupe du monde, il n’y a rien de plus grand que ça ! Je rejoignais les idoles de mon pays surtout… Il y avait Kanu, Jay-Jay Okocha, Taribo West… Et moi, j’étais le plus jeune de l’équipe. Ça m’aimpressionné, car je rejoignais les joueurs que je regardais à la télé au pays. Pour moi, c’était un rêve éveillé. Surtout que l’atmosphère d’une Coupe du monde, c’est dingue… Il faut en profiter. Malheureusement, on tombe dans le groupe de la mort (Angleterre, Suède, Argentine, ndlr) et on se fait éliminer. En revanche, même si on s’est fait sortir, j’ai pris du plaisir. De rencontrer de grandes équipes mondiales, durant une Coupe du monde, je n’ai retenu que les bonnes choses. J’ai joué titulaire contre la Suède, il n’y a pas plus beau que ça… Je me suis donné à fond et même si nous avions marqué les premiers, on a perdu 2-1. C’était un beau match, mais surtout une magnifique expérience.

Parfois, dans le football, tu progresses, mais quand tubloques, ce sont les autres qui t’aident.

Juste après, tu signes à Lens. Comment se passe ton transfert là-bas ?Jean-Luc Lamarche s’était renseigné au départ. Il y avait El-Hadji Diouf qui jouait là-bas, donc je voyais, même de loin, ce qu’était Lens. Je savais que c’était un beau championnat, Lens venait de gagner le titre en 99, moi j’arrive après la Coupe du monde et il y avait une bonne équipe en place. Il faisait froid, c’est ça qui m’a choqué. Il faisait trop froid ! Pour mes orteils, c’était un peu compliqué au départ. En revanche, le public est un peu comme en Égypte. Ce sont des amoureux du football, les Lensois. Qu’il neige, qu’il pleuve, ils sont là. Ils te donnent encore plus de force.

Il y avait du monde à ton poste : Thomert, Moreira et l’immense Tony Vairelles. Ils t’ont filé des conseils ? Quand je suis arrivé dans cette équipe, il y avait Rigobert Song et Papa Boupa Diop, des cadres pour l’équipe. Ils m’ont toujours donné des conseils. Parfois, dans le football, tu progresses, mais quand tu bloques, ce sont les autres qui t’aident. Il y avait des super joueurs avec un encadrement optimal.

Pour ta première saison, tu marques 8 buts et fait 6 passes dé en 36 matchs. Plutôt bien pour des débuts, non ?À l’époque, je ne regardais même pas mes statistiques, je voulais juste jouer. Encore une fois, je ne calculais rien autour du terrain. Je voulais juste être sur la pelouse et faire les meilleurs matchs possibles. Les matchs européens sont spéciaux, par exemple. On avait joué contre le Milan AC de Costacurta, Maldini, Shevchenko. C’est un rêve de jouer contre le Milan AC ! Il n’y a pas mieux. Tu arrives en Europe, c’est la Ligue des champions, le stade est plein, c’est magnifique…

Le foot, c’est plus simple avec des mecs comme Monterrubio etKällström.

Tu passes trois ans à Lens, quel souvenir tu gardes de cette époque lensoise ? C’était la belle époque ! Il y a beaucoup de choses dont je me souviens. La Ligue des champions, les grandes victoires, les grandes défaites… Mais la chose qui me revient là, c’est un match contre le Bayern Munich dans lequel je marque de la tête pour égaliser. C’était face à Oliver Kahn, un gardien emblématique qui était peut-être le meilleur à l’époque. Alors, marquer contre lui, de la tête, c’est un souvenir incroyable qui restera gravé dans ma mémoire.


Ensuite, tu files pour Rennes, qu’est-ce qui t’a motivé à aller en Bretagne ?László Bölöni est venu me voir après un match, il me voulait m’avoir dans son équipe.

Tu arrives dans une équipe déjà bien en place. Avec Monterrubio, Frei, Gourcuff, Isaksson. Comment ça se passait dans le vestiaire breton ?C’était impeccable. C’était une bonne équipe déjà bien installée avec Monterrubio à la passe et Frei pour finir, le duo magique ! Ce n’était pas facile, mais je savais que si Monterrubio voyait mon appel, il allait me la mettre parfaitement. Il ne lui fallait pas 30 secondes pour réfléchir à la passe, ça facilite le boulot. Källström aussi, c’était un bon passeur. Je faisais appel contre-appel, je prenais l’espace, et eux mettaient la passe où il fallait. Le foot, c’est plus simple avec ce genre de mecs.

Après deux ans à Rennes et de bonnes prestations, tu signes en Angleterre. C’était une opportunité, ou tu rêvais de jouer en Angleterre ?Je pense que Redknapp était là quand j’avais mis un triplé contre Lens. C’est le moment où mon agent m’a dit qu’il me voulait à Portsmouth. J’avais envie d’aller jouer en Angleterre, car c’est un championnat qui joue vite. Ça va à 200 à l’heure, ça correspondait à mon style de jeu. Quand tu regardes à la télé Arsenal, Manchester, tu as envie de jouer contre ces équipes.

Kanu, c’est un mec qui aime rigoler. Il avait un crochet spécial qu’il faisait, on appelait cela un crochet banane !

Tu y retrouves des Français comme Sylvain Distin ou bien Lass Diarra. Comment tu as vécu cette première saison ? La première saison était vraiment bien. On avait gagné la FA Cup, il y avait des joueurs français dans l’équipe, donc au niveau de l’adaptation, c’était le top. Avant les matchs, on écoutait de la musique. Tout dépend qui mettait la musique, donc ça tournait. Moi, je mettais du hip-hop. Lamusique, c’était pour se décontracter, c’était pour l’ambiance, pour qu’on ne soit pas dans un gros silence.

Tu y retrouves aussi Nwanko Kanu, ton pote de sélection et grand buteur du Nigeria, vous aviez quel genre de relations ?On parlait la même langue natale, l’igbo. Alors, sur le terrain, on ne parlait pas anglais, maisigbo, les défenseurs adversaires étaient perdus ! Je lui disais : « Je prends l’espace et tu me mets le ballon » en igbo et crois-moi que le défenseur qui me suivait ne captait rien ! Kanu, c’est un mec qui aime rigoler. Il avait un crochet spécial qu’il faisait, on appelait cela un crochet « banane » ! C’est un dribble qui va te permettre de mettre une feinte au défenseur en faisant un rapide changement de direction et qui donne une banane. Ça déstabilisait les adversaires. À chaque fois qu’il était côté gauche, il me demandait : « Est-ce que je le fais ? » et moi, je lui répondais : « Mais vas-y, fais ton truc ! » Et tout ça en igbo ! 80% des défenseurs ne comprenaient rien à ce dribble. Moi,j’utilisais la banane, mais encore plus rapidement !

Ça m’a fait du bien. La France, c’est chez moi. C’est le championnat que je connais le mieux, j’étais content de retrouver la Ligue 1.

Ta deuxième saison, tu ne joues quasiment pas, et vous descendez en Championship. Comment tu as vécu cette situation ? Cela arrive. Je connaissais mes qualités, ça ne me dérangeait pas. Si tu connais ton métier, je ne pose pas de question. Si le coach dit quelque chose, je l’écoute. Je devais travailler dur à l’entraînement. C’est dommage d’être descendus, car nous avions les moyens de faire bien mieux. Il ne fallait pas décevoir les supporters. Ensuite sont arrivés les problèmes d’argent et là, ce n’était plus de notre ressort. Il n’y avait pas de stabilité à l’époque. On changeait souvent de coachs. On avait vendu beaucoup de joueurs pour en acheter des jeunes. Le problème, c’est qu’en Premier League, tu as besoin d’expérience, de cadres, et nous n’en avions pas dans cette équipe.

Après une nouvelle saison compliquée, tu décides de signer à Montpellier. Comment tu arrives là-bas ?J’étais avec un ami qui réalisait un documentaire pour ma fondation et j’ai eu un coup de fil de Laurent Nicollin et il m’a demandé si ça m’intéressait de rejoindre l’équipe. J’ai directement répondu favorablement à son appel. Je connaissais l’équipe, il y avait du potentiel, et moi, je suis un challenger, j’étais chaud !

Le retour en France t’a fait du bien ? Tu retrouves le soleil…Ça m’a fait du bien. La France, c’est chez moi. C’est le championnat que je connais le mieux, j’étais content de retrouver la Ligue 1. Le Parc des Princes, Gerland, tous les grands stades de France, j’étais content de les retrouver. Au début, je faisais beaucoup d’efforts, je marquais, mais je ratais aussi beaucoup d’occasions. Le public était toujours derrière moi, même si je loupais. Il savait qu’il me fallait un peu d’adaptation. Je voulais trop marquer et comme par hasard, ça tombait sur le poteau, le gardien faisait un bel arrêt. Mais c’est la vie.

Ton association avec Henri Bedimo faisait très mal côté gauche. Comment tu le vivais ?Avec Henri, c’était automatique. Je savais qu’il aimait bien monter. Alors, mon rôle, c’était de provoquer. Lui, il dédoublait tout le temps, alors parfois, je restais en retrait quand il montait de l’avant.

À la moitié du championnat, vous êtes trois points derrière le PSG, vous vous dites que vous pouvez aller les chercher ? Je pense que dans le football, tout est possible. Alors, quand il y avait trois points qui nous séparaient du PSG, l’objectif, c’était de remporter nos matchs quoi qu’il arrive. On ne regardait pas autour de nous, on se focalisait sur nos rendez-vous. René Girard nous disait aussi de rester concentrés sur nos prestations, c’est à la fin du championnat qu’on fait les comptes.

La fin de saison est tendue, et, pour le dernier match face à Auxerre, vous avez moyen de rafler la mise, sauf que les supporters auxerrois foutent la merde en tribune. Tu te souviens de ce match ?Durant le bordel, je discutais avec Cyril Jeunechamp et je lui disais que tout ça, c’était pour nous déconcentrer. Il fallait qu’on reste focus sur notre objectif, sur notre match et ne penser à rien d’autre. C’était notre fête ce jour-là, celle de personne d’autre. Il faisait frais ce soir-là et on essayait de discuter entre joueurs et on gardait la foi comme notre calme. Mentalement, il a fallu être costauds !

On a chanté La Ballade des gens heureux, on a dansé, on a bu avec toutes nos familles. C’était fantastique. Ça m’a touché, c’est quelque chose de magique

Vous l’avez été… Paris avait gagné le match, on savait que si on perdait, ils étaient champions. Le destin voulait que ce soit nous. Auxerre avait marqué en premier, heureusement j’avais pu égaliser. Je ne voulais pas célébrer mon but parce que rien n’était fait, il restait du temps. On avait marqué le deuxième, mais il ne fallait pas lever le pied et se croire arrivés. À la fin, c’était la fête. Une vraie fête. On avait réalisé une superbe saison, tout le monde était concerné. Quand je revois les images, je regarde la réaction des gens plus que le but. Ça me procure des émotions folles.

Comment s’est passé l’après-match ? Et la fête du titre ? Tu savais que ça faisait plus de 30 ans que le club n’avait rien gagné…Je savais et j’étais content. Je ne suis pas un grand expressif, mais c’est l’un des plus beaux moments de ma carrière. J’étais content, mais j’étais calme. On était là, avec tous les gens de Montpellier, place de la Comédie, c’était complètement fou ! C’est pour ce genre de moments que tu joues au football. On était aux anges. Nous avons été reçus par le président. On a chanté La Ballade des gens heureux, on a dansé, on a bu avec toutes nos familles. C’était fantastique. Ça m’a touché, c’est quelque chose de magique. C’est pas tous les jours que tu gagnes le titre, tu sais que tu marques l’histoire quand tu gagnes le championnat de France. Il y avait énormément de jeunes talents dans l’équipe. Giroud, Belhanda ou Cabella. On était soudés ! On était francs les uns envers les autres.

À Sivasspor, il y avait Roberto Carlos qui me voulait, c’était un très grand joueur, alors quand il m’a proposé, j’ai dit oui.

Tu joues notamment la Ligue des champions la saison suivante contre Arsenal, Schalke ou bien l’Olympiakos. Quelle sensation ça fait de jouer la Champions à la Mosson ?Ça fait du bien. Même si je n’ai pas beaucoup joué la Ligue des champions parce que j’étais blessé, mais c’était super. Il y avait beaucoup de joueurs qui n’avaient jamais goûté à la Champions. C’était une belle expérience pour nous tous.

Ensuite tu décides de rejoindre la Turquie et le Sivasspor. Comment c’est arrivé ?J’étais à la maison après ma dernière saison à Montpellier. J’avais quelques contacts avec des clubs, mais rien de sérieux. À Sivasspor, il y avait Roberto Carlos qui me voulait, c’était un très grandjoueur, alors quand il m’a proposé, j’ai dit oui. Je me suis dit que si c’était lui quimettait une équipe en place, cela allait être du « Joga Bonito » . On s’estrencontrés au Pays-Bas et il m’a convaincu de le rejoindre.

Je peux écouter Snoop Dogg comme je peux écouter HenriSalvador.

Tu te sens bien en Turquie ? Ici, les gens vivent pour le football. La première année, on s’était qualifiés pourl’Europe, et les gens là-bas sont devenus complètement fous ! On faisait de beaux matchs, on battait Beşiktaş, Galatasaray. Je n’ai pas eu de mal à m’adapter à la Turquie. Il y avait des joueurs que je connaissais déjà dans l’équipe, tout s’est bien passé. Mais la deuxième année, un nouvel entraîneur était arrivé, et je n’ai pas voulu prolonger l’aventure.

Pourquoi tu décides de partir de Turquie après deux saisons ?

Pour des raisons familiales, je décide de rentrer en France, je venais d’avoir un enfant. J’étais obligé de rentrer. Si ce n’était que moi, je serais resté, mais je n’étais pas tout seul. Je devais m’occuper de mon enfant.

Que fais-tu actuellement ?Je m’entraîne tous les jours avec un préparateur physique. Je connais le métier, je sais ce que je dois faire pour rester prêt au cas où. J’essaie de rester au top pour pourquoi pas une autre aventure. Rien n’a changé, c’est toujours la même motivation. Et je suis toujours aussi rapide, comme une flèche !(Rires)

Tu penses te reconvertir dans le football toujours ou changer de profession ? J’attends de voir ce que l’on me propose, si on me propose une offre aussi pour après ma carrière, pourquoi pas ! Sinon, j’essaie de faire des choses dans la mode, dans le cinéma. J’adore ces domaines ! J’aime différents styles de musique, différents genres de films. Je peux écouter Snoop Dogg comme je peux écouter Henri Salvador. C’est l’art qui compte.

Dans cet article :
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