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Monclar : «Le Real a un coup à jouer»
Sur le parquet, sur le banc, derrière le micro ou sur un plateau télé, Jacques Monclar réussit partout où il passe. En fin connaisseur, le pilier du très apprécié Canal NBA délaisse volontiers la balle orange pour un autre ballon rond. Le temps d'évoquer la répétition des matches façon playoffs NBA. Le premier clasico peut commencer.
En basket, la chose est plutôt fréquente, mais en football, il est rare de jouer quatre fois la même équipe en dix-huit jours. Ça change quoi dans la préparation pour un coach ?
Bon, le football et le basket sont assez différents, mais c’est vrai qu’il y a matière à y réfléchir. Quatre fois en dix-huit jours, ça fait une fois tous les quatre jours et demi et même si on ne peut pas comparer dans le détail, il est clair que dans ce genre de situation, les coaches ont un rôle fondamental. Par exemple, dans la série d’Euroleague Barcelone/Panathinaikos, l’entraîneur du Pana, Zeljko Obradovic, a donné une leçon à celui du Barça, Xavi Pascual. Le changement principal, c’est que l’on peut vraiment poser des pièges, s’ajuster, changer les oppositions. Prendre un mec en stricte par exemple, ou bloquer des couloirs, s’occuper d’un joueur… On peut prendre des risques au niveau tactique ou au niveau humain. Faire débuter tel ou tel joueur pour avoir un profil d’équipe différent de celui que l’on aura dans les trente dernières minutes. En fait, pour résumer, on peut faire des coups.
Un exemple ?
Je me permets de parler de football. Maintenant, en basket, le coach a une influence terrible sur le jeu, car on peut stopper le jeu, on peut changer les joueurs, parce qu’on est près du terrain et qu’ils nous entendent, en foot, c’est plus délicat. Mais je vais prendre une référence de l’année dernière, quand Mou avec l’Inter met Eto’o latéral, tactiquement, c’est un coup terrible. Comme quand Lemerre sort Lizarazu pour Pires contre l’Italie, il aurait dû le sortir avant d’ailleurs, enfin bref… Ça c’est un coup de coaching et les coups de coaching comme ça, dans les matches rapprochés, prennent plus d’importance.
Et pour les joueurs ?
C’est un peu comme pour le coach. Mais il faut également prendre en compte le facteur fatigue et récupération. Certains postes seront plus exposés que d’autres. Les milieux relayeurs, par exemple, peuvent ressentir plus de fatigue.
Au foot, on a l’habitude de raisonner en bloc-équipe, une opposition bloc contre bloc. Cette fois, avec la répétition des affrontements, peut-on tomber dans une logique de match-up, comme dans une série de playoffs NBA ?
Bien évidemment ! Sur quatre rencontre en dix-huit jours, il faut prendre en compte chaque aspect du jeu. Tactique, physique et surtout mental. Les joueurs se croisent beaucoup, se connaissent mieux, s’attendent et s’apprivoisent. Ces trois aspects-là sont à prendre en perspective pour eux.
Quel match-up sera décisif dans ce clasico ?
Je pense qu’inévitablement, les mecs qui seront opposés à Iniesta, Xavi et Messi détiennent les clefs du match. Je suis un peu le football et selon moi, il y a une grosse incertitude : est-ce que les arrières du Real sont assez vifs pour contrôler le jeu tout en vitesse du Barça ? C’est à voir…
Le relatif manque de banc du Barça peut-il les pénaliser ? Surtout que comme vous l’avez dit, il faudra trouver des solutions pour surprendre au cours des matches…
Ça peut être un secteur pénalisant pour eux, en effet… Le Real sait à qui et à quoi il aura affaire. Pas certains que ça change grand-chose cela dit.
Et le fait de jouer plusieurs fois contre la même équipe dans un court laps de temps ne rend-il pas la chose lassante ?
Non, au contraire, c’est passionnant. Passionnant parce qu’en recherchant des solutions pour faire déjouer un même adversaire, vous poussez vers l’excellence.
A quelle série NBA ces classicos vous font-ils penser ?
Celtics – Lakers. Le classique justement.
A quels coachs NBA pourrait-on comparer Mourinho et Guardiola ?
Je cherche… Mourinho, on ne pourrait pas avoir un coach NBA comme ça… Je l’aime beaucoup, il est relativement atypique, un mec insolant avec les médias mais qui protège ses joueurs. Il n’a pas vraiment d’équivalent. Guardiola est très très jeune. Byron Scott ? Ouais, mais il a pas gagné. Plutôt Doc Rivers.
Qui va gagner le titre NBA ?
Allez, Spurs-Bulls.
Et pour ces quatre matches, avantage Barça ou Madrid?
J’ai tendance à penser que le Real a une carte à jouer. D’ailleurs même sur le premier clasico, je trouve que le score est sévère et qu’au moment où le match bascule, après, c’est de la playstation. Je pense vraiment que le Real a un coup à jouer. Pourtant, je suis très Barça. Même si j’ai une très grande admiration pour Mourinho.
Propos recueillis par Swann Borsellino
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