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Mais qui es tu, Carpi, leader de Serie B ?

Par Valentin Pauluzzi
5 minutes
Mais qui es tu, Carpi, leader de Serie B ?

En Serie B, le petit club de Carpi a créé la surprise en étant sacré champion d'hiver avec neuf points d'avance sur son dauphin. Un miracle à l'italienne que nous raconte son directeur sportif Cristiano Giuntoli.

Dorando Pietri chancelle, s’écroule, se relève, fait même quelques mètres à contre-sens, puis franchit finalement la ligne d’arrivée en vainqueur après un pénible tour de stade, et avant de s’évanouir. Les juges sont cependant intransigeants et le disqualifient. Aidé sur la fin par quelques âmes bienveillantes, le coureur à pied carpigiano ne remportera pas la médaille d’or du Marathon de ces J.O de Londres 1908. Une cruelle histoire qui est entrée dans l’histoire des Olympiades. Jusqu’à aujourd’hui, Carpi, c’était Dorando Pietri, mais aussi « le tricot et la mode, c’est à cela que la ville doit sa notoriété dans la Botte avec des marques telles que Liu Jo, Blumarine et surtout Gaudi de Stefano Bonacini, le propriétaire du club » , nous apprend Cristiano Giuntoli, le directeur sportif du FC Carpi. Le football est ainsi toujours passé au second plan. Il faut dire que cette ville de 70 000 âmes se situe sur les bords de la via Emilia avec les clubs de Parme, Modene, Bologne, voire Mantoue un peu plus haut, à supporter pour les passionnés du ballon rond : « Avant mon arrivée en 2009, Carpi avait passé 90 ans chez les amateurs et 6, 7 ans chez les pros. » Désormais bien ancré dans le professionnalisme, le petit club emiliano pourrait très bientôt découvrir la Serie A.

Une ascension aussi fulgurante que régulée

L’été 2009, Carpi reste sur une 10e place dans le groupe D de Serie D, soit le 5e niveau national et le premier amateur. En fin de saison, le club obtient une 2e place et un pass pour les play-offs nationaux, en vue d’un éventuel repêchage en cas de désistement au niveau supérieur. Mais le parcours s’arrête en demies (et de façon assez rocambolesque) contre Pianura, équipe d’un quartier de Naples : victoire 5-0 à l’aller, défaite… 8-2 au retour ! Cette gifle sera vite oubliée grâce au repêchage en Lega Pro 2, équivalent de la D4. Le retour chez les pros est ainsi acté après 10 ans d’absence, mais l’irrésistible ascension ne fait que commencer : « On gagne le championnat de l’ancienne C2, puis on perd en play-off de la Serie C1, championnat que l’on gagne l’année suivante et nous voilà déjà en Serie B l’été 2013. Et encore, on loupe les play-offs pour la montée de seulement trois petits points. » Une trajectoire voulue et programmée ? Pas vraiment : « On se base sur une équipe de jeunes espoirs avec l’intention en priorité de se sauver, surtout à partir de la troisième division, la Serie B actuellement, c’est déjà beaucoup pour Carpi. »

Qui dit ascension fulgurante, dit développement des structures internes pour tenir le rythme : « Il y a le solide trio Claudio Cagliumi, Roberto Marani et Stefano Bonacini. Il y a eu une grosse évolution d’un point de vue managérial, un secrétaire, une team manager, des dirigeants comme Aldo Preite et Giuseppe Pompilio. Il a fallu vite s’adapter administrativement et techniquement, que ce soit pour l’équipe une et le centre de formation. Nous sommes tous des grands pros qui ont épousé la cause de Carpi. » Un conte de fées qui n’est pas sans rappeler celui du voisin Sassuolo, distant de seulement 27 km à vol d’oiseau, mais Giuntoli met de suite le holà : « Là-bas, il y a un propriétaire qui est un des hommes les plus riches d’Italie en la personne de Squinzi à la tête de la Mapei et de la Confindustria. Oui, le patron de Carpi est aussi un nom important, mais ici on a surtout mis l’ingéniosité au service de l’austérité. » Et nous ajouterons, de la lucidité.

Un pas en arrière, trois pas en avant

Comme pour les saisons précédentes, Carpi n’avait pas prévu ces bons résultats, bien au contraire. De bonnes résolutions avaient même été prises lors de la dernière intersaison : « L’an dernier, on est bien parti, et en janvier, la direction a investi sur deux, trois joueurs importants qui n’ont finalement pas répondu aux attentes. Alors on a décidé de réduire les salaires de 40 %. On a vendu les joueurs les plus expérimentés et on a misé sur ceux de la Primavera et des catégories inférieures, avec pour seul objectif de se maintenir. » Giuntoli révèle le secret de ce recrutement : « Ayant passé ma carrière de joueur dans les divisions inférieures, j’ai plein d’amis qui arpentent les terrains de province pour moi, ce sont des informateurs importants… » Et l’entraîneur dans tout ça ? Un certain Fabrizio Castori arrivé cet été et qui restait sur une série de 7 licenciements sur les 6 dernières saisons : « Une grande surprise, avec tous ces jeunes, on voulait un entraîneur expérimenté qui connaissait bien la Serie B. Il a accepté notre projet technique et surtout notre politique économique. C’est une réelle valeur ajoutée. »

Comme le dit le directeur sportif des Biancorossi, pas de noms ronflants ni de vétérans venus chercher un dernier contrat avant de raccrocher. Doyen et capitaine, Filippo Porcari n’a que 30 ans, tandis que Gagliolo, Lollo, Mbakogu (meilleur buteur avec 11 buts), Di Gaudio ou Romagnoli étaient, voire sont encore, d’illustres inconnus : « Notre force, c’est le collectif et l’intensité que les joueurs réussissent à mettre à chaque match. » La croissance n’est pas terminée, il faut maintenant penser aux infrastructures, et notamment le petit stade Sandro-Cabassi et sa capacité de 4000 places : « On a une dérogation cette année, mais on se concerte avec la commune pour un aménagement. On aimerait aussi construire notre centre d’entraînement, voire même une nouvelle enceinte… » Et ceci, tout en maintenant le cap sportivement, tâche bien facilitée par les 9 points d’avance sur le dauphin à la mi-saison. Mais vous l’aurez compris, il s’agit de faire profil bas coûte que coûte : « De ce point de vue, il ne faut pas songer au long terme, mais au quotidien en pensant à ce que l’on peut faire de mieux. » Capri c’est fini, mais Carpi, ça ne fait que commencer.

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