- Liga
- J29
- Real Madrid-Alavés (3-0)
Le Real à l’expérience
Le score est flatteur, mais le Real a bien bourlingué avant de se détacher dans les dernières minutes du Deportivo Alavés. Il y aura à redire, mais Zizou repart avec l'essentiel : une bonne pression sur les épaules barcelonaises.
Real Madrid 3-0 Alavés
Buts : Benzema (31e), Isco (85e) et Nacho (88e) pour le Real
Certains le désigneront comme un mauvais match, d’autres comme un succès à l’expérience, tout dépend du point du vue. Mais s’il existe un sujet sur lequel les commentateurs peuvent s’entendre, c’est l’importance du succès ramené cet après-midi par le Real au bout d’un match, on peut le dire, assez barbant. Victorieux sans vraiment convaincre d’une équipe d’Alavés qui a eu les occasions de revenir à 1-1, les coéquipiers de Karim Benzema reprennent cinq points d’avance sur le Barça qui joue ce soir à Grenade. Et c’est bien là l’important.
Repos, réveil et rechute
Après une très belle minute hommage à Juanito, le Real, imprégné de l’ambiance solennelle inhérente à cette marque de respect, décide d’en faire de même avec Alavés. Car sans savoir expliquer pourquoi, le rythme de ce début de rencontre correspond parfaitement avec ce que l’on pourrait attendre d’une rencontre débutée à 16h15 un dimanche après-midi : sans Navas, Ramos, Marcelo et James Rodríguez, laissés au repos, Madrid sort tranquillement de sa sieste. Le félin creuse son dos, gonfle son torse, étire ses muscles… peut-être trop, d’ailleurs. De retour à la compétition depuis sa blessure à la cuisse le 22 février dernier, Raphaël Varane tient silencieusement dix petites minutes avant de lever le bras. Zidane s’interroge ? Rechute. Les seules tuniques blanches que sa cuisse lui permette de voir sont pour l’instant celles des infirmières.
Autre salle, autre ambiance, côté Alavés, on s’en sort plutôt pas trop mal. Les hommes en bleu coupent très bien les trajectoires et gênent les passes avec leur pressing, tandis qu’un ersatz de défense à cinq oblige les Madrilènes à tirer de loin. Tactique payante jusqu’à ce débordement-centre en retrait de Carvajal, qui permet à Karim Benzema d’envoyer une bonne patate du gauche dans les filets de Pacheco (31e). Imprécis collectivement et peu convaincant individuellement, il aura pourtant suffi d’un seul réel coup de croc – entaché d’un hors-jeu – pour que le Real prenne l’avantage. Tant mieux, car il ne se passera pas grand-chose d’autre en première période.
Tigres de papier
« Tigre de papier : désigne en chinois une apparence menaçante, mais en réalité fragile et inoffensive. » Nul doute que si Mauricio Pellegrino a suivi ses cours d’histoire au lycée sur la guerre de Corée, le bonhomme a sorti son dictionnaire pour sa causerie dans les vestiaires du Deportivo. Car bien loin d’asseoir leur domination en seconde mi-temps, le Real dévoile même une petite tendance masochiste : Alavés n’a toujours pas la possession et on peut difficilement le lui reprocher, mais s’en sert particulièrement bien quand il s’agit de mettre en danger la charnière madrilène. Ne manque que la finition. Dommage, c’est l’essentiel. Parce que bon sang, cette occasion d’Edgar seul au second poteau… (60e). Zidane fait sortir dans la foulée Luka Modrić, particulièrement mou pour un fer de lance, puis Benzema… Mine de rien, le Real se dirige tranquillou vers un succès à l’expérience qui lui permet de reprendre cinq points d’avance sur le Barça. Un deuxième but d’Isco pour enfoncer le score, et voilà le travail (86e). Le deuxième croc. Puis un troisième de Nacho tiens, à la reprise d’un coup franc de Bale repoussé par la barre (88e). 3-0. Remarque, rien ne sert de courir comme disait l’autre. Attention, les tigres du Real jouent peut-être en blanc, mais on le rappelle pour ceux qui en douteraient : ils sont loin d’être en papier.
Par Théo Denmat