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Laurey : « Marc Keller ne parlait que de maintien »

Propos recueillis par Alexis Billebault
5 minutes
Laurey : « Marc Keller ne parlait que de maintien »

Depuis que Strasbourg a validé ses retrouvailles avec la Ligue 1, Thierry Laurey n’a guère eu le temps de souffler, entre les différentes festivités, les entretiens avec les joueurs et les réunions avec ses dirigeants. Avant de prendre une petite douzaine de jours de vacances, l’entraîneur du Racing a pris le temps de revenir sur cette saison qui s’achève et d’anticiper celle qui s’annonce.

Strasbourg est en Ligue 1 depuis le 19 mai dernier. Avez-vous eu le temps de souffler un peu ?Pas encore. Mais ça va venir. On a déjà pris le temps de savourer cette performance. On s’y préparait, car depuis quelques semaines, les résultats étaient positifs. Il fallait juste bien terminer devant Bourg-en-Bresse, ce que nous avons su faire (2-1), avec plus de 27 000 spectateurs à la Meinau et 6000 au Zénith. Mais depuis vendredi dernier, l’agenda est assez chargé. Il y a des invitations, des réceptions, et nous devons aussi préparer la saison suivante. Nous avons quasiment bouclé notre programme estival. On reprendra le 28 juin, on ira à Vittel du 7 au 14 juillet, et six matchs amicaux sont au programme. Il y a aussi les rendez-vous avec les joueurs.

Le mercato s’annonce-t-il animé ?On devrait recruter huit joueurs. Des joueurs en fin de contrat vont nous quitter (Saad, Marester, Gragnic). Nous discutons avec d’autres, qui sont aussi en fin de contrat. Kader Mangane, qui pourrait rester, Seka… Guillaume, qui appartient à Lille, mais que nous aimerions garder. Il a plutôt envie de rester, d’ailleurs.

Et Khalid Boutaïb, votre meilleur buteur ?On lit beaucoup de choses à son sujet. D’offres venant de Turquie, d’Angleterre, du Qatar… Il est en fin de contrat, c’est vrai. Mais ce que je peux vous dire, c’est que nous lui avons proposé quelque chose, car on tient vraiment à ce qu’il poursuive chez nous. Il a fait une saison épatante.

Strasbourg était-il l’an dernier un promu comme les autres ? À peine la montée en Ligue 2 validée, il était question de L1…C’est vrai. Strasbourg est une vraie ville de foot. Le Racing a gagné des titres, joué la Coupe d’Europe. Mais l’année dernière, l’objectif était d’assurer un maintien tranquille. Le club revenait de très loin, de CFA 2 ! La majorité des supporters n’attendait que le maintien. C’est vrai que d’autres, encore plus passionnés, évoquaient la Ligue 1 parce que nous sommes à Strasbourg. Mais au niveau du club, la Ligue 1, c’était un projet sur deux ou trois ans ! Marc Keller, notre président, ne parlait que de maintien. On voulait bien travailler, stabiliser le club et progresser.

Et ce sont finalement les supporters les moins raisonnables qui ont eu raison…Oui, mais encore une fois, il n’y avait de pression insoutenable. Nous avons travaillé en parfaite sérénité. Les résultats sont venus assez tôt. À la trêve hivernale, quand nous occupons la cinquième place avec trente-deux points, il y a déjà la satisfaction d’avoir réalisé une bonne première partie de championnat. C’est grâce à notre phase retour que nous avons pu terminer à la première place. Et notamment notre fin de parcours, avec sept victoires et trois nuls pour terminer. C’est ce qui a fait la différence. Mais ça se joue à quoi ? À deux points ! La montée concernait encore six équipes avant la dernière journée. Longtemps, Brest a eu la main. C’était peut-être l’équipe qui pratiquait le meilleur football, avec Troyes.

Strasbourg, ce n’était pas mal aussi…Oui, mais je pense qu’au niveau de la qualité de jeu, ces deux équipes étaient supérieures. Lens aussi jouait bien. Amiens est monté en proposant quelque chose d’intéressant… C’est vrai que nous avons fait de très bons matchs. Pour moi, c’est une évidence : on peut atteindre des objectifs, obtenir des résultats en jouant bien. Quand je prends une équipe, c’est pour la faire progresser.

Il paraît que vous n’avez pas lâché vos joueurs de la saison…(Il se marre) C’est vrai. Je suis super exigeant, à commencer avec moi-même. Quand j’étais joueur, c’était déjà le cas. C’est peut-être en partie grâce à cette exigence que nous avons si bien terminé le championnat. À un moment, on s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire. C’est vrai aussi que nous avons eu un peu plus de réussite. C’est un tout. La Ligue 2 demande beaucoup d’énergie. Il y a eu du turn-over, pour garder de la fraîcheur pour la fin du championnat. Avec les joueurs, avec le staff, on a beaucoup bossé. Strasbourg est réputé être un club assez agité. L’avez-vous ressenti depuis votre arrivée ?C’est marrant, mais on me disait que le GFC Ajaccio aussi était un club assez agité. J’ai passé des années merveilleuses en Corse. Et l’endroit n’avait rien de sulfureux. À Strasbourg, c’est pareil. Depuis que je suis là, je travaille dans le calme, la sérénité. Il y a de la passion, car Strasbourg est une vraie ville de foot, c’est vrai. Mais j’ai la chance de travailler avec des gens compétents. Ici, chacun fait son travail, dans son domaine.

Marc Keller a fait une belle carrière. Il pourrait être tenté de mettre son nez dans le domaine technique. Après tout, on connaît bien des présidents qui n’ont jamais tapé dans un ballon et qui se mêlent de tout…En effet, cela existe (rires). Marc Keller a joué au très haut niveau, il a été international (6 sélections, 1 but). Mais il me laisse bosser. Bien sûr, il s’intéresse au domaine technique, mais il ne vient pas interférer. Il a des responsabilités à la FFF, il n’est donc pas toujours à Strasbourg. Quand on ne se voit pas, on se téléphone. C’est super facile de collaborer avec lui comme avec les autres dirigeants. Et au niveau des partenaires économiques, c’est la même chose. Ils sont passionnés, ils mettent de l’argent, et parfois, ils vont venir me poser une ou deux questions relevant du domaine technique. Vraiment, ici, tout est bien cloisonné, l’ambiance de travail est excellente, et le président y est pour beaucoup.

Il vous reste un an de contrat. Avez-vous discuté d’une éventuelle prolongation avec Marc Keller ?Non, pas encore, on prendra le temps de le faire. Le plus urgent, c’est le profil de l’équipe. Avec le président et Loïc désiré, le responsable de la cellule recrutement, nous travaillons en bonne intelligence. Au Racing, il n’y a pas de directeur sportif. Et cela facilite encore plus la relation entre le président et l’entraîneur…

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Propos recueillis par Alexis Billebault

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