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Juventus-Milan et les liens du destin

Par Eric Marinelli
Juventus-Milan et les liens du destin

La Juventus retrouve ce samedi le Milan AC, pour une rencontre qui n'a malheureusement plus la même saveur du fait des tourments rossoneri. Filippo Inzaghi et ses hommes n'ont toutefois rien à perdre de leur déplacement au Juventus Stadium et peuvent au contraire frapper un grand coup pour casser les chaînes solidement tenues par la Vieille Dame.

25 février 2012 : le Milan AC, champion en titre de Serie A, accueille dans la peau de leader la Juventus lors de la 25e journée du championnat. Dans leur antre, les Rossoneri ont l’occasion de prendre quatre points d’avance sur le dauphin turinois, qui compte toutefois un match en retard (à Bologne). Après l’ouverture du score de Nocerino, le stadio San Siro pense déjà à fêter la victoire des siens quand Muntari double la mise… Sauf que M. Tagliavento ne validera jamais le but du milieu de terrain ghanéen. Matri se charge d’égaliser en seconde mi-temps (après s’être également vu injustement refuser un but) pour couver comme il se doit l’œuf de la plus grosse polémique de l’histoire récente du football italien. On ne le sait pas encore, mais le Milan vient d’entamer sa chute. Le Diavolo finit effectivement 2e à quatre points de la Juve et voit s’en aller, lors de l’été, Thiago Silva et Ibrahimović ainsi qu’une bonne partie de sa vieille garde (Nesta, Zambrotta, Oddo, Gattuso, Seedorf, Inzaghi…). La Juventus entame, elle, son règne. Un peu moins de trois ans plus tard, cet affrontement au sommet a tout du point d’intersection de deux courbes aux trajectoires opposées, mais pourtant intimement liées.

Le Milan et la marche du zèbre

Ironie de l’histoire, la meilleure voie à emprunter par le Milan, pour retrouver les sommets, a été tracée par… la Juventus. Souvenez-vous. Après un petit tour en Serie B en 2006-2007 (suite au Calciopoli), la Vieille Dame peine rapidement pour son retour dans l’élite. Lors des saisons 2009-2010 et 2010-2011, elle finit ainsi deux fois à la septième place de Serie A. Mais plutôt que de sombrer dans la déprime, les Bianconeri peaufinent tranquillement leur plan pour inverser la tendance. Lors de l’été 2011, Antonio Conte succède à Luigi Delneri, sur le banc turinois. L’acte fondateur au même titre que l’achèvement des travaux du Juventus Stadium, inauguré le 8 septembre 2011. Dans le même temps, Giuseppe Marotta, directeur sportif du club depuis 2010, opère intelligemment sur le marché des transferts, en témoigne l’arrivée d’Andrea Pirlo laissé libre par… le Milan AC. On connaît la suite, la Vieille Dame aligne trois Scudetti consécutifs avant que Conte ne démissionne et soit remplacé par Massimiliano Allegri, licencié six mois plus tôt par… le Milan AC. On frise presque la consanguinité.

Qu’importe, le Diavolo a donc un possible modèle à suivre. Le retour d’un ancien de la maison sur le banc porte cependant moins chance pour l’instant, Clarence Seedorf ayant été rapidement évincé, et Filippo Inzaghi peinant encore à trouver ses marques – un comble. De quoi motiver les rumeurs d’un changement de coach cet été et l’arrivée d’un certain… Antonio Conte. Mino Raiola – chacun jugera de sa crédibilité – a ainsi confirmé que des contacts avaient bien existé entre l’actuel sélectionneur de l’équipe de l’Italie et le Milan AC. Autre fait, plus concret cette fois, les Rossoneri ont enfin définitivement lancé leur projet de nouveau stade, cette semaine, en dévoilant les premières maquettes de l’édifice. L’optimisme est de mise quant à l’accord de la ville sur la construction qui pourrait débuter dès l’année prochaine. Le Milan deviendrait alors le deuxième club de la Botte à posséder son propre stade – la Roma est également sur le coup – ce qui constitue une ressource financière primordiale.

Reste maintenant à établir les premières fondations avant ce déménagement attendu. Certes, l’effectif actuel ne peut prétendre aux premiers rôles, mais il vaut sans doute mieux qu’une huitième place à déjà 21 points du leader turinois ! L’objectif est désormais de poser la première pierre, et quoi de mieux qu’un déplacement à Turin pour chercher la roche d’une victoire référence. Mauro Tassotti, qui a remplacé en conférence de presse ce samedi un Inzaghi grippé, analyse la situation : « Il y a toujours des moments difficiles dans le football. La Juventus est aussi passée par là avant de retrouver le succès. Nous voulons ramener le Milan où il était lors des 25 dernières années. » Un constat qu’a d’ailleurs partagé Massimiliano Allegri : « La vie est faite de cycles. En ce moment, la Juventus est plus forte que le Milan, mais lesRossoneriont toutes les capacités pour revenir au plus haut niveau et être à nouveau notre principal rival. » Amen ?

La Juve et l’âme du diable

Tout en haut de l’affiche, ce samedi soir, Carlos Tévez (actuel meilleur buteur du championnat avec 13 buts) matérialise quasiment à lui seul ces fameuses courbes opposées des deux équipes. En effet, lors du mercato hivernal 2012, l’Apache, alors à Manchester City, donne son accord pour rejoindre le Milan AC. Seulement les tentatives de ristourne habituelles d’Adriano Galliani font capoter l’affaire au dernier moment. Une occasion que ne rate pas la Juventus, lors de l’intersaison estivale 2013, qui débourse 9 millions d’euros assortis d’un bonus éventuel de 6 millions, pour s’attacher les services du buteur argentin. Clin d’œil supplémentaire au destin ou simple coïncidence, Matri est lui acheté au même moment 11 millions d’euros (payables en quatre ans) par… le Milan AC. Un an et demi plus tard, le même Matri a effectué cet hiver le chemin inverse via… un prêt gratuit. Symbolique, n’est-ce pas ?

Seulement, paradoxalement, la Juve souffre de l’absence du vrai Milan AC. Comme Lilian Thuram le témoignait justement cette semaine, une saine concurrence entre les deux clubs italiens les plus titrés sur la scène nationale (30 ou 32 Scudetti pour la Juve, 18 pour le Milan à égalité avec l’Inter) favorise de bons résultats européens. Ce que confirme Alessandro Del Piero qui s’est lui montré un brin nostalgique dans les colonnes de la Gazzetta dello Sport : « La rivalité entre la Juve et le Milan a quasiment toujours été un exemple de sportivité. Un peu comme celle entre Federer et Nadal au tennis : il y a la volonté de se battre et de gagner, mais toujours avec un grand respect réciproque entre deux champions. Le Milan est l’adversaire historique de la Juve. L’Inter au contraire a été compétitive seulement certaines années. »

L’Europe justement, nouveau terrain de chasse de la Juventus qui veut franchir un palier après deux tristes campagnes. Un modèle à suivre ?… Le Milan AC du début des années 90 tout aussi à l’aise en Serie A qu’en Champions League, le tout avec un effectif à très forte consonance italienne (certes avant l’arrêt Bosman), comme la Juve actuelle. Historiquement, la Juve ne fait toutefois pas des joutes européennes sa priorité, au contraire du Milan. Explications de Del Piero : « La Juve a une histoire surtout italienne, du fait de la volonté de la famille Agnelli qui tient beaucoup au Scudetto et aux trophées nationaux. Le Milan vise lui plus l’Europe par choix de Berlusconi. Les palmarès des deux équipes témoignent de ces penchants et ambitions. » Quand bien même, le football italien et la Squadra Azzurra ont besoin de leurs deux places fortes pour se placer à nouveau sur l’échiquier mondial. Au roi Milan d’être à nouveau l’égal de la reine Juve.

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Par Eric Marinelli

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