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Hatem et l’OM

Par Kevin Charnay
6 minutes
Hatem et l’OM

Ce dimanche soir, même s’il sera sûrement sur le banc, Hatem Ben Arfa va retrouver un de ses anciens clubs, l’Olympique de Marseille. Retour sur un amour vache qui a duré deux ans.

« L’OM, c’est le choix du cœur. C’est un club dans lequel tout joueur rêve d’évoluer par rapport au public, à toute la chaleur autour de ce club. Quel joueur n’aimerait pas jouer ici ?(…)Je ne me vois pas aller à Paris un jour. J’ai envie de viser plus haut. » En 2010, Hatem Ben Arfa portait le maillot de l’Olympique de Marseille et il en était visiblement très fier. Assez pour dénigrer le rival parisien avant un PSG-OM au Parc de Princes. À vingt-trois ans, il ne s’est pas encore brûlé les ailes dans des choix de carrière douteux, il n’a pas encore échoué à Newcastle et à Hull City, il n’a pas encore ressuscité à l’OGC Nice après six mois de chômage, et il n’est pas encore snobé par Unai Emery au PSG, ce club qu’il ne veut pas rejoindre, car il est bien plus ambitieux que cela. Mais Hatem Ben Arfa est déjà l’un des grands espoirs du football français, le plus talentueux de sa génération, et son attitude en fait déjà criser plus d’un. L’aventure marseillaise d’Hatem Ben Arfa résume à elle seule le joueur, entre éclairs de génie et prises de becs.

Les coups de rein

« Vous vous souvenez de ce que vous m’avez dit lors de la signature de mon premier contrat. Que j’étais comme votre fils. C’est comme ça que vous traiteriez votre fils ? » Le moins que l’on puisse dire, c’est que Ben Arfa est motivé à rejoindre l’Olympique de Marseille lorsqu’il balance ces mots à la tronche de Jean-Michel Aulas le 1er juillet 2008, en présence de Pape Diouf et d’une commission juridique de la LFP. De toute son assurance, il vient de mettre fin à un imbroglio qui dure depuis une semaine autour de son transfert, qui avoisine les onze millions d’euros. Mais le forcing a fini par payer. Le président lyonnais a cédé et Ben Arfa est officiellement un joueur de l’OM. Un atout majeur pour Éric Gerets, surtout que l’ancien Lyonnais ne tarde pas à se mettre dans le bain en marquant dès son premier match contre Rennes. Quelques jours plus tard, en Coupe d’Europe, il distille son premier numéro de soliste contre Brann Bergen pour donner une passe décisive à Benoît Cheyrou.

« C’était déjà un très, très bon joueur. Il pouvait gagner un match à lui tout seul. Il est un peu fou, mais dans le bon sens du terme. Avec nous, il a fait la décision plusieurs fois. À l’entraînement, je le chambrais et le comparais à Messi » , se souvient Baky Koné, qui est arrivé à l’OM en même temps que HBA. En deux ans à Marseille, que ce soit sous Éric Gerets ou Didier Deschamps, Ben Arfa fonctionne par cycles. Dans le tas, il sort quelques performances incroyables par-ci par-là, notamment contre Saint-Étienne et le PSV Eindhoven, où il délivre deux passes décisives à chaque fois. Mais son match le plus abouti reste celui contre Valenciennes, le 7 février 2010. Même s’il ne marque aucun des cinq buts marseillais, il est à l’origine de chacun d’eux et martyrise littéralement Rudy Mater pendant 90 minutes. « Rudy est tombé sur un joueur phénoménal, Hatem Ben Arfa, je suis même satisfait qu’il n’ait pas pété les boulons. Quand il est dans cette forme-là, Ben Arfa est l’un des meilleurs joueurs d’Europe » , avait alors déclaré Philippe Montanier.

Vidéo

Les coups de gueule

Pourtant, Ben Arfa ne parvient pas à s’imposer comme un titulaire indiscutable. Son irrégularité et sa propension à trop en faire l’empêchent d’accéder à ce statut. Et ça, ça le rend fou. Après deux premiers mois exceptionnels à l’automne 2008, Gerets décide tout de même de le faire commencer sur le banc pour son premier Classico. À la 70e minute, alors que le score est de 2-2, le Belge lui demande de rentrer. Mais HBA, qui boude, refuse. Finalement, l’OM perdra 4-2 après l’entrée de Mamadou Samassa. « Personne n’aime être sur le banc, mais lui, il a vraiment horreur d’être dans ce cas-là » , confirme Bakari Koné dans un sourire. Une explication et une conférence de presse surréaliste viendront calmer tout ça, mais le mal est fait. Ben Arfa se colle déjà l’étiquette du gamin capricieux sur le front. Surtout que tout n’est pas rose dans le vestiaire. En quelques mois, il s’écharpe à l’entraînement avec Modeste M’Bami, Djibril Cissé et Karim Ziani, en venant presque aux mains, à chaque fois à cause d’un tacle trop appuyé à son goût.

« À cette époque, il avait des doutes et n’était pas toujours bien dans sa tête » , tente d’expliquer Édouard Cissé, tandis que Baky Koné défend bec et ongles son ancien coéquipier. « Il y avait une très bonne ambiance dans le vestiaire, ce sont des histoires qui arrivent partout. Il ne faut pas écouter ce que les gens disent. Hatem est un très bon gars, chacun son caractère. Je garde de très bons souvenirs de lui, on était complices, on parlait beaucoup, et il n’a jamais eu de problèmes avec qui que ce soit dans le vestiaire » , assure l’Ivoirien. Si Ben Arfa n’a pas de réelles brouilles avec ses coéquipiers, hormis ces quelques broutilles dues à son caractère de cochon, c’est avec les entraîneurs qu’il a du mal à communiquer, et en particulier Didier Deschamps. Si les choses ont pu être tendues avec Éric Gerets, le Belge était tout de même beaucoup plus flexible. Avec Deschamps, la coupure est immédiate, à tel point que l’OM autorise HBA à chercher un nouveau club pour le mercato d’hiver.

Les coups de cœur

Finalement, il reste assez longtemps pour participer réellement à la conquête du titre de champion de France en terminant bien la saison, mais ne parvient pas à obtenir la confiance de Deschamps. Il est considéré comme un remplaçant de Mathieu Valbuena ou Baky Koné. Un joker de luxe. Une situation frustrante, en atteste son pétage de câble contre le Benfica en Ligue Europa. L’OM étant mené 2-1 dans les arrêts de jeu, il entre pour tenter de changer le cours des choses et est expulsé une minute plus tard pour avoir donné des coups de pied sans raison à son adversaire. Ben Arfa ne se sent plus chez lui à Marseille, et le divorce est inévitable en fin de saison. Hatem Ben Arfa va même jusqu’à quitter l’OM pour s’entraîner seul en région parisienne dans l’attente de la validation de son transfert vers Newcastle, pour forcer l’OM à le vendre. Et il obtient gain de cause. Parfait pour Didier Deschamps qui ne comptait de toute façon plus sur lui. Les histoires d’amour finissent mal en général, et c’est bien dommage.

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