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Philippe Diallo, le nouvel homme fort du foot français
Réélu à la tête de la Fédération française de football (FFF), Philippe Diallo sera donc le patron du football français pour les quatre prochaines années. Une consécration pour celui qui avait remplacé Noël Le Graët au pied levé en janvier 2023.
Cette fois, il pourra dire qu’il a remporté une véritable élection pour siéger à la présidence de la FFF. Près de deux ans après s’être assis dans le fauteuil de Noël Le Graët, déchu, Philippe Diallo, confirmé dans son rôle par 91% des votants en juin 2023, a devancé Pierre Samsonoff dans la course à la direction de l’instance. L’ancien directeur général de l’UCPF, syndicat historique des clubs professionnels, a recueilli 20 422 voix, soit 55,34% des suffrages, et dirigera donc la destinée de la 3F pour les quatre prochaines années. L’opportunité de décoller une bonne fois pour toutes l’étiquette de l’intérimaire ayant atterri là à la faveur des affaires qui ont mis fin au règne de NLG.
Ceci n’est pas une révolution
Pour autant, depuis qu’il a repris les rênes, Diallo n’a pas cherché à changer radicalement de cap, que ce soit concernant la politique de l’instance, ou dans sa communication. Le cas du sélectionneur Didier Deschamps ? Naturellement esquivé puisque les résultats sont là. Et tant pis pour le jeu et la passion. « J’ai reçu Didier Deschamps pour faire un bilan après l’Euro, il est venu aussi devant le comité exécutif. Et le mot qui est revenu en conclusion, c’est le terme d’oxygénation. Ce mot est adapté. Le cadre de l’équipe de France est solide, efficace et talentueux, mais il faut introduire de l’oxygène », confiait-il en septembre lors d’un entretien à L’Équipe. Que ce soit concernant les doutes autour de Kylian Mbappé, le passage de Thierry Henry à la tête des Espoirs ou celui d’Hervé Renard auprès des féminines, le patron cherche à incarner une forme de calme dans la tempête.
🚨 @PhilippeDiallo réélu président de la FFF.
La liste conduite par Philippe Diallo a été élue au Comité exécutif de la FFF pour la mandature 2024-2028.https://t.co/TMeDBYJX7Y
— FFF (@FFF) December 14, 2024
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la FFF a été plutôt épargnée pendant que le football hexagonal traversait d’importantes turbulences, entre le feuilleton des droits TV, l’arrivée de CVC ou la réélection de Vincent Labrune à la tête de la LFP. « Quand j’ai pris en charge la Fédération, il y avait une image écornée, une gouvernance fragilisée et un modèle économique questionné, détaillait-il encore voilà trois mois, au moment d’annoncer sa candidature. Désormais, l’image est restaurée, la gouvernance a été apaisée et nous avons renforcé le modèle économique. » Une santé financière garantie notamment par l’impressionnant contrat de sponsoring passé avec Nike, en échange de 100 millions d’euros par an entre 2026 et 2034.
Au travail !
Tout juste réélu, l’intéressé a longuement affiché ses ambitions devant l’assemblée générale de la FFF, à commencer par une main tendue au football amateur, dont le poids a été renforcé par une participation directe au scrutin (un tiers des votes pour nos clubs amateurs, un tiers des votes pour les ligues et districts, un tiers des votes pour les clubs professionnels). Au-delà des effets d’annonce, à commencer par la promesse de financements en hausse, Diallo sait qu’il dispose désormais de quatre ans et d’une légitimité maximale pour mener ses plans à bien. Mais pas question de traîner pour autant. Dès mi-janvier, le boss entend rassembler le comité exécutif pour mettre l’instance en branle. En ligne de mire : atteindre la barre des 3 millions de licenciés (contre 2,4 millions actuellement), une réflexion sur le format de la Coupe de France ou encore la consolidation de la « marque » FFF à travers le monde. Rien que ça.
Pour cela, la principale annonce de ce samedi réside dans la confirmation du projet de Ligue 3. Un championnat professionnel « sous l’égide de la fédération » voulu depuis de longs mois par le boss. « Le football professionnel connaît une crise et mérite toute l’attention de la FFF. Dès la mi-janvier, je me rapprocherai de mon homologue de la Ligue pour réunir tous les acteurs du foot professionnel », a-t-il encore affirmé devant l’assistance. Avec l’objectif de voir le foot français dans son ensemble (sélections, clubs professionnels et amateurs, institutions, etc.) « plus forts » dans quatre ans, à l’issue de son mandat. Le patron et son équipe ont du pain sur la planche.
Par Tom Binet