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Top 50 : les plus grandes sélections africaines de l’histoire (5e et 4e)

Par la rédaction de So Foot
9 minutes

Dans quelques mois, la France retrouvera le Sénégal à la Coupe du monde, 24 ans après le succès surprise des Lions de la Téranga, dont la génération 2002 aura marqué un pays et un continent. Tout comme le Cameroun 1990 de Roger Milla. Deux sélections qui méritaient bien des places de choix dans notre top 50 des plus grandes sélections africaines de l’histoire.

Top 50 : les plus grandes sélections africaines de l’histoire (5e et 4e)

⇐ Retrouvez les sélections classées de 10 à 6 ici

5/ Sénégal 2002

À l’été 2026, le Sénégal et la France s’affronteront à nouveau lors de leur premier match de groupe de la Coupe du monde, comme ce fut déjà le cas en 2002. À l’époque, les Bleus, alors champions du monde et d’Europe en titre, s’étaient inclinés 0-1 face aux Lions de la Téranga sur un but de Papa Bouba Diop. Bruno Metsu remportait ainsi le duel des sélectionneurs français face à Roger Lemerre. Et le Sénégal écrivait une des plus belles pages de son histoire.

Ce match devait s’avérer décisif pour les deux équipes et leurs entraîneurs. La France fut éliminée dès la phase de groupes avec un seul point en trois rencontres, et Lemerre fut démis de ses fonctions à l’issue du tournoi. De leur côté, Metsu et les Sénégalais posaient, grâce à ces trois points inauguraux, la première pierre d’un parcours sensationnel qui les mena, pour leur toute première participation à une Coupe du monde, jusqu’à la phase à élimination directe. Le quart de finale atteint reste encore aujourd’hui la meilleure performance du Sénégal dans l’histoire de la compétition.

Larmes et fiertés sénégalaises

Mais l’histoire de cette génération sénégalaise légendaire commence bien avant la Coupe du monde, lors de la Coupe d’Afrique des nations au Mali, quelques mois seulement avant le Mondial. Les Sénégalais y réalisent déjà un exploit historique en atteignant pour la première fois de leur histoire la finale de la CAN, où ils ne s’inclinent qu’aux tirs au but face aux tenants du titre camerounais. Auparavant, les Lions de la Téranga avaient éliminé en demi-finales la solide sélection nigériane emmenée par la star Jay-Jay Okocha, éclipsée par l’attaquant El-Hadji Diouf, élu joueur du tournoi et en larmes après avoir frôlé le sacre.

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« La première fois, je pleurais parce que tout le bonheur qu’on donnait aux gens s’arrêtait. J’aurais préféré ne pas gagner mes Ballons d’or et amener la Coupe d’Afrique au Sénégal. Je garderai toujours ça en tête. Ça aurait été la cerise sur le gâteau, racontait Diouf à So Foot en 2018, s’attardant aussi sur la Coupe du monde. Contre la Turquie, c’est parce qu’on voulait être la première équipe africaine à atteindre les demi-finales, montrer à nos petits frères que c’était possible. »

Au Sénégal, on était pour la France. Quand ils ont gagné, on était dans la rue, on jubilait. Alors quatre ans après, tu marques contre cette équipe…

Le regretté Papa Bouba Diop

Les deux matchs nuls contre le Danemark (1-1) et l’Uruguay (3-3 après avoir mené 3-0) ne sont pas anecdotiques, ils permettent au Sénégal de sortir de la poule et de continuer à écrire une histoire qui a changé le rapport des Sénégalais à leur sélection. « Quatre ans avant, en 1998, on était devant la télé. Au Sénégal, on était pour la France. Quand ils ont gagné, on était dans la rue, on jubilait. Alors quatre ans après, tu marques contre cette équipe…, confiait à sofoot.com le regretté Papa Bouba Diop (trois buts), décédé en 2020. C’est un truc qui a marqué toute ma vie, mes enfants, ma famille. C’est quelque chose que personne n’oubliera jamais au Sénégal. J’y repense parfois, et je me rends compte que le monde du foot, c’est fou. »

Puis, il y a eu la Suède en huitièmes de finale, Henri Camara endossant le costume de héros avec un doublé, dont le but de la victoire en prolongation, avec une passe décisive signée Pape Thiaw, l’actuel sélectionneur du Sénégal. La fin du rêve contre la Turquie ne change pas l’empreinte laissée par cette génération sur le foot africain. Même après la victoire des Lions de la Téranga à la CAN en 2022, l’euphorie autour de l’équipe de 2002 demeure inégalée. Après le succès contre la France, le président de l’époque, Abdoulaye Wade, avait peut-être trouvé la bonne formule devant les caméras : « Aujourd’hui, en battant l’équipe qui est championne du monde, le Sénégal est champion du monde. » JE

4/ Cameroun 1990

Dans les travées du stade du 19-Mai-1956, ce soir de mars 1990 à Annaba, un drôle d’homme au nez démesuré esquisse un sourire de satisfaction. Il vient d’assister à la déroute des Lions indomptables, champions d’Afrique en titre et piteusement sortis de cette CAN en Algérie dès la phase de poules. Alors que les supporters camerounais affichent une mine déconfite, le type en costard se lève, il en a assez vu. Sélectionneur des champions du monde argentins, Carlos Bilardo n’a plus de doute : ce Cameroun qu’il affrontera dans quelques mois en ouverture du Mondial 1990 en Italie ne vaut pas grand-chose. À la presse qui l’interroge, le diagnostic du Doctor est limpide : « Je n’ai rien vu. »

Bilardo n’est pas le seul de cet avis : ces Lions semblent n’avoir d’indomptables plus que le nom. À croire que la génération camerounaise des années 1980 est arrivée à son terme en même temps que la décennie. Et pourtant. Après un Mondial 1982 réussi où le Cameroun a terminé invaincu pour sa première participation (sans que ces trois nuls ne suffisent à passer les poules toutefois), la bande de Roger Milla a imposé une domination peu commune sur le continent. En trois CAN, le Cameroun atteint à chaque fois la finale. Une première victoire dans l’épreuve en 1984 face au Nigeria (3-1), une défaite aux tirs au but deux ans plus tard contre l’Égypte (0-0, 4-5 TAB), puis un nouveau triomphe en 1988, encore face aux Super Eagles (1-0), voilà pour le bilan. Nommé meilleur joueur du tournoi, Roger Milla tire sa révérence internationale à 35 ans sur cet ultime triomphe. Quelques mois plus tard, le sélectionneur Claude Le Roy lui emboîte le pas.

Il faut rappeler le soldat Milla

Nous sommes en juillet 1988 quand le Soviétique Valeri Nepomniachi s’installe sur le banc camerounais. Un illustre inconnu, blême comme un apparatchik du Comité central. Le triste sire se fait d’autant moins comprendre qu’il ne daigne parler ni français ni anglais. Certes, il parvient à qualifier le Cameroun au Mondial 1990, pas un mince exploit, mais la déroute à la CAN entame sérieusement le peu de crédit dont il bénéficiait. Pour ne rien arranger, les Lions indomptables devront se coltiner une belle poule de la mort, en compagnie de la Roumanie, de l’Union soviétique et donc de l’Argentine. Autant dire que personne ne mise un kopeck sur ce Cameroun blessé et son maussade sélectionneur.

Au niveau des équipements, c’était n’importe quoi. Je m’entraînais avec les tenues du Stade lavallois.

François Oman-Biyik

Et puis un coup de fil. Nepomniachi décroche, c’est le président Paul Biya au bout du fil. Depuis son bureau du palais de l’Unité, le chef d’État camerounais insiste : il faut rappeler le soldat Milla. Alors qu’il coulait tranquillement ses jours du côté de la JS Saint-Pierroise, club de division d’honneur régionale de La Réunion, le buteur de 38 ans accepte de reprendre du service. « Je n’y croyais pas, mais je me suis remis au travail, racontait-il à So Foot en 2019. En trois mois, j’étais revenu à un gros niveau physique. » À quelques semaines du match d’ouverture, le groupe camerounais composé d’une bonne vingtaine d’amateurs débarque en Yougoslavie pour préparer le Mondial. Nepomniachi a beau imposer un rythme militaire, tout tourne encore de travers : « Les conditions d’hébergement n’étaient pas dignes d’une équipe qualifiée pour la Coupe du monde. Au niveau des équipements, c’était n’importe quoi. Je m’entraînais avec les tenues du Stade lavallois », se souvient l’attaquant François Omam-Biyik. Vent debout contre ces conditions et exigeant que les joueurs touchent des primes de participation, l’indéboulonnable gardien Joseph-Antoine Bell manque de se faire éjecter du groupe. Mais autour de Bell, les joueurs font front contre la direction. « Je ne sais pas si vous vous rendez compte, mais à la veille du match contre l’Argentine, on était encore debout à deux ou trois heures du matin pour négocier », raconte le défenseur Jean-Claude Pagal.

Un match dantesque contre l’Angleterre

San Siro, 18 heures et des brouettes. Rodés physiquement par les exercices de leur entraîneur soviétique, épuisés mais soudés par cette histoire de primes, les Camerounais posent de sérieux soucis à la bande de Maradona. Ils mettent les coups là où il faut, relancent rapidement au sol. En face, l’Albiceleste balbutie son football. Mais à l’heure de jeu, André Kana-Biyik laisse traîner son pied dans les jambes de Claudio Caniggia : carton rouge, direction les vestiaires. Quelques minutes plus tard, son frère cadet Omam-Biyik saute plus haut que tout le monde et ouvre la marque de la tête, stupeur à Milan.

Grâce à moi, les Italiens de Milan ne sont plus racistes, puisque pour la première fois de leur vie, ils ont supporté des Africains.

Diego Maradona

« J’étais en train de prendre ma douche quand soudain, j’entends crier. Je mets ma serviette autour du bassin, je sors du vestiaire, et je vois les carabinieri jubiler au pied de la tribune », raconte le milieu camerounais tout juste exclu. Le Cameroun tient son match, subit une deuxième expulsion, mais finit par mater les champions du monde. Sur son banc, Carlos Bilardo n’en revient pas. Dans un San Siro acquis à leur cause, trop heureux de voir déjà chuter le numéro 10 du Napoli, les Camerounais exultent. Muselé tout au long du match, Diego Maradona se réserve tout de même le bon mot de l’histoire : « Grâce à moi, les Italiens de Milan ne sont plus racistes, puisque pour la première fois de leur vie, ils ont supporté des Africains. »

La suite, on la narre encore inlassablement à Yaoundé et ailleurs. La victoire contre les Roumains, la danse de Roger Milla au poteau de corner, un ballon chipé à René Higuita en huitièmes contre la Colombie, et puis ce quart de finale dantesque face à l’Angleterre de Gary Lineker et Paul Gascoigne, perdu de si peu au bout de la prolongation. Trente-cinq ans plus tard, François Omam-Biyik y pense encore : « Après la Colombie, tout le monde était euphorique, et ce quart, ce n’était que du bonus. Sur le coup, on ne s’en est pas trop rendu compte, mais c’est en revoyant le match à la télé qu’on s’est dit : “Oh putain, on aurait dû passer.” » Quelle équipe aurait été ce Cameroun, si seulement il eût été conscient de ses forces. Mais plus abouti, plus serein, sans doute aurait-il été moins grand. CMF


Retrouvez le reste du classement :
→ Les sélections classées de 10 à 6
→ Les sélections classées de 15 à 11
→ Les sélections classées de 20 à 16
→ Les sélections classées de 30 à 21
→ Les sélections classées de 40 à 31
→ Les sélections classées de 50 à 41
Top 50 : les plus grandes sélections africaines de l’histoire (20 à 16)

Par la rédaction de So Foot

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