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Top 50 : les plus grandes sélections africaines de l’histoire (10 à 6)

Par la rédaction de So Foot
8 minutes

On a conté leurs nuits légendaires au coin du feu. Elles ont porté les espoirs et fait la fierté de leur peuple. Elles ont même stoppé des guerres quand elles ne les ont pas subies. Pas forcément sur les meilleures pelouses, mais toujours dans la plus grande ferveur. Elles, ce sont les générations dorées des sélections africaines, dont voici les 50 plus marquantes.

Top 50 : les plus grandes sélections africaines de l’histoire (10 à 6)

Retrouvez les sélections classées de 15 à 11 ici

10/ Nigeria 2013-2014

La génération nigériane de 2013 naît dans un pays en apnée. Le nord est ravagé par les attentats de Boko Haram, l’État vacille, et la sélection arrive à la CAN sud-africaine sans statut, sans hype. Stephen Keshi, ancien capitaine de 1994 devenu sélectionneur, s’aventure dans une mission quasi impossible, à la tête d’une sélection qui, comme son pays, est meurtrie. Quelques mois plus tôt, Rashidi Yekini, meilleur buteur de l’histoire du Nigeria et premier à inscrire un but en Coupe du monde pour les Super Eagles, est mort dans l’isolement, victime d’une maladie d’ordre neurologique.

Pourtant, sur le terrain, quelque chose prend forme. Le Nigeria traverse la compétition comme une équipe qui n’a rien à perdre et tout à porter. En quarts, il renverse la Côte d’Ivoire de Drogba et Yaya Touré, et en finale, un but sec de Sunday Mba suffit. Premier titre arraché depuis 19 ans. Keshi devient ainsi l’un des rares à avoir gagné la CAN à la fois en tant qu’entraîneur et joueur.

L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais cette génération prolonge le miracle au Mondial 2014. Huitièmes de finale, victoire fondatrice contre la Bosnie, Ahmed Musa qui marque deux fois contre l’Argentine de Messi, et une élimination honorable face à la France. Le Nigeria redevient crédible, respecté, presque stable, illusion passagère. Car la chute arrive vite, comme souvent. Primes impayées, conflits internes, limogeages absurdes. Le champion d’Afrique ne se qualifie même pas pour la CAN 2015, ni pour celle de 2017. En moins de deux ans, la génération disparaît, broyée par ce qu’elle avait un instant transcendé. Y a pas mieux pour ouvrir un top 10 : du drama pur. SF

9/ Zambie 2012

Hervé Renard aime les signes. En février 2012, au Gabon, le sélectionneur français est à deux matchs d’un exploit inédit : remporter la Coupe d’Afrique des nations avec une troisième sélection différente. Mais avant la Côte d’Ivoire, avant le palmarès, avant même la finale, il y a une tragédie. Le 27 avril 1993, à bord du vol 319 de la Zambian Air Force, une génération entière de joueurs s’envole pour ne jamais revenir, l’avion s’écrase dans l’Atlantique, au large des côtes gabonaises. La Zambie perd 18 hommes, ses meilleurs talents, 12 membres du staff. Dix-neuf ans plus tard, presque jour pour jour, les Chipolopolos reviennent à Libreville, à quelques kilomètres seulement du lieu de l’accident, cette fois pour jouer une finale de CAN.

La Zambie est loin d’être favorite. Entraînée par le jeune coach français Hervé Renard, déjà à la tête de la Zambie en 2008-2010 et ensuite de l’Angola, cette équipe sans réelle star réussit l’exploit collectif de se hisser en finale après avoir éliminé des nations majeures comme le Ghana en demi-finales ou le Sénégal en poule. Les Zambiens retrouvent les Éléphants de Didier Drogba en finale. L’équipe d’Hervé Renard fait déjouer les Ivoiriens et l’emporte, aux tirs au but. « Nous avons mis la Zambie sur la carte du football africain », déclarera le sélectionneur à la chemise aussi blanche que détrempée. Lors du retour triomphal de l’équipe dans le pays, les supporters déploieront des banderoles en hommage aux 18 joueurs disparus dans l’accident de 1993. Une victoire pour les absents. CM

8/ Ghana 1963-1965

   « Le président venait nous parler, nous conseiller… Nous ne tapions pas seulement dans une balle, c’était aussi un geste politique. Où que nous allions pour jouer des matchs, si nous étions battus, on se retrouverait entre équipiers, on se regardait et on se disait : “Qu’est-ce qu’on fait ? Qu’est-ce qu’on va dire à Nkrumah ?” » : sélectionneur du Ghana des années 1960, Charles Gyamfi sait que son rôle ne se limite pas au rectangle vert. Plus encore qu’un pays, cette équipe-là incarne une idée, celle d’une Afrique unie. Panafricaniste convaincu, Kwame Nkrumah est à la tête du Ghana depuis l’indépendance acquise en 1957. Pour diffuser sa vision du pays et du continent, le leader ghanéen investit très tôt le football. Sitôt libéré du joug colonial britannique, le Ghana adhère à la CAF et à la FIFA.

Sous l’impulsion de Nkrumah, la sélection adopte le surnom de Black Stars, référence à la compagnie maritime créée en 1919 par Marcus Garvey pour favoriser le retour de la diaspora africaine sur le continent. En parallèle, le pouvoir fonde les Real Republicans, un club totalement à part : son effectif est composé des deux meilleurs joueurs de chaque équipe du championnat national, soigneusement choisis par le gouvernement. L’objectif d’un tel recrutement est double : non seulement conserver les joueurs de la sélection dans la même équipe toute l’année pour favoriser les automatismes, mais aussi encourager les Ghanéens à s’identifier à une formation représentant l’intégralité du pays, participant ainsi à unifier une nation encore très divisée ethniquement et régionalement.

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Quadruples vainqueurs de la Coupe du Ghana, les Real Republicans enchaînent les succès. S’appuyant sur cette ossature, les Black Stars ne tardent pas à briller à leur tour et remportent deux CAN consécutives, d’abord sur leurs terres en 1963, puis en Tunisie en 1965. Dans le même temps, les joueurs ghanéens jouent les globe-trotters à travers tout le continent pour disputer des matchs contre les pays africains nouvellement indépendants et ainsi célébrer la fraternité du continent. L’idée est belle, l’équipe marche sur l’eau, mais au Ghana, Nkrumah est de plus en plus contesté pour sa pratique dictatoriale du pouvoir. Quelques mois après le triomphe des Black Stars en Tunisie, le régime est renversé par un coup d’État. En politique comme en football, le système Nkrumah touche à son terme : le sélectionneur est démis de ses fonctions, les Real Republicans dissous. Les années passent, l’étoile des Black Stars pâlit lentement mais sûrement. La fin d’une certaine idée du football et de l’Afrique. CMF

7/ Maroc 2022

Si on les appelle les Lions de l’Atlas, ce n’est pas juste pour la poésie. Dans la mythologie grecque, Atlas est le titan condamné à porter le monde sur ses épaules. Au Qatar, les Marocains ont fait pareil. Match après match, sans broncher, ils ont porté toute l’Afrique, et même un peu plus, pendant que le reste du monde essayait de comprendre ce qui lui tombait dessus. Avant ça, le Maroc, c’est une bonne sélection. Sérieuse, solide, parfois frustrante. Pas celle qu’on entoure en rouge sur le tableau, mais jamais loin. Et puis Walid Regragui arrive trois mois avant la Coupe du monde. Ancien du Wydad, donc formé aux nuits électriques et aux contextes hostiles, il ne débarque pas avec un PowerPoint, mais avec une idée simple : Niya. L’intention. « On ne vient pas pour participer », lâche-t-il très vite. Traduction : personne ne nous fera de cadeau, alors on n’en fera à personne.

Le contexte est pourtant lourd. La CAN précédente est ratée, les critiques pleuvent sur un groupe jugé trop « européen », trop tendre pour l’Afrique. Regragui répond par un bloc compact, une solidarité extrême et un milieu cadenassé par Sofyan Amrabat, transformé en douane royale, version protectorat mokhazni nourri au football total. Derrière, Saïss et Aguerd nettoient. Devant, Ziyech alterne génie et soupirs. Et dans les buts, Bounou devient une affaire d’État. Dans un groupe avec la Croatie et la Belgique, le Maroc termine premier, sans encaisser le moindre but dans le jeu. Déjà, ça commence à agacer.

Puis arrive l’Espagne, ses 1000 passes et son air supérieur. 120 minutes plus tard, rien n’a bougé. Aux tirs au but, Hakimi conclut d’une panenka. « Je savais que j’allais la tenter », dira-t-il ensuite. Il a beau célébrer comme un pingouin, ce soir-là, le chevalier noir, c’est lui. Gotham avait la chaleur d’Oujda, pas celle de Barcelone. Le Portugal de Cristiano Ronaldo tombe à son tour. Un but, un mur, des larmes. Le Maroc devient la première sélection africaine en demi-finales de Coupe du monde, avec quatre matchs à élimination directe sans encaisser le moindre but dans le jeu. Pas un miracle. Un plan. Face à la France, Regragui change tout. Le Maroc ose, joue, renie son propre bunker pour tenter de disloquer le bloc bleu. Les corps lâchent, les blessures s’accumulent, le banc est court. La fin est dure, mais la trace est indélébile.

Maroc 2022, ce n’est pas un conte de fées. C’est une équipe pénible, solide, solidaire, qui n’a jamais demandé la permission. Allah, Al Watan, Al Malik. Et à une époque où Jamie Carragher explique tranquillement que le football africain n’est pas au niveau, les Lions de l’Atlas ont surtout rappelé une chose : le berceau de l’humanité est tout sauf une bonne pioche. MH

6/ Égypte 2006-2010

Qui est le plus grand footballeur de l’histoire égyptienne ? Le plus facile serait de répondre Mohamed Salah. Mais ce serait oublier Mohamed Aboutrika, membre emblématique de la génération dorée, ou plutôt de la dynastie qui a dominé le football africain en remportant trois Coupes d’Afrique des nations consécutives entre 2006 et 2010. Aboutrika, lui, a soulevé le trophée à deux reprises, manquant l’édition 2010 sur blessure. Salah, en revanche, attend toujours son premier sacre continental avec l’Égypte, échouant en finale en 2017 et 2022. Ce succès est aussi celui du sélectionneur Hassan Shehata. Succédant à Marco Tardelli en 2004, le moustachu connaissait tous les rouages du foot égyptien, celui de club comme les sélections de jeunes.

Cela aura un impact direct dans ses choix de joueurs, s’appuyant principalement sur des éléments issus des deux clubs phares du pays, Al-Ahly SC et Zamalek SC. Et pour de bonnes raisons : en 2005, 2006 et 2008, Al-Ahly remportait la Ligue des champions de la CAF, confirmant la suprématie du football égyptien sur le continent. Cette domination se répliqua également lors de la Coupe d’Afrique des nations. En 2006, les Pharaons battaient en finale l’impressionnante équipe de Côte d’Ivoire de Didier Drogba. En 2008, ils s’imposaient 1-0 contre le Cameroun et son attaquant de classe mondiale Samuel Eto’o. En 2010, même sort pour le Ghana 1-0, faisant de cette équipe la plus grande troupe de chasseurs du continent. JE

CAN : aucune surprise au pied du sapin

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