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Top 50 : les plus grandes sélections africaines de l’histoire (10 à 6)
On a conté leurs nuits légendaires au coin du feu. Elles ont porté les espoirs et fait la fierté de leur peuple. Elles ont même stoppé des guerres quand elles ne les ont pas subies. Pas forcément sur les meilleures pelouses, mais toujours dans la plus grande ferveur. Elles, ce sont les générations dorées des sélections africaines, dont voici les 50 plus marquantes.
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10/ Nigeria 2013-2014

Pourtant, sur le terrain, quelque chose prend forme. Le Nigeria traverse la compétition comme une équipe qui n’a rien à perdre et tout à porter. En quarts, il renverse la Côte d’Ivoire de Drogba et Yaya Touré, et en finale, un but sec de Sunday Mba suffit. Premier titre arraché depuis 19 ans. Keshi devient ainsi l’un des rares à avoir gagné la CAN à la fois en tant qu’entraîneur et joueur.
L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais cette génération prolonge le miracle au Mondial 2014. Huitièmes de finale, victoire fondatrice contre la Bosnie, Ahmed Musa qui marque deux fois contre l’Argentine de Messi, et une élimination honorable face à la France. Le Nigeria redevient crédible, respecté, presque stable, illusion passagère. Car la chute arrive vite, comme souvent. Primes impayées, conflits internes, limogeages absurdes. Le champion d’Afrique ne se qualifie même pas pour la CAN 2015, ni pour celle de 2017. En moins de deux ans, la génération disparaît, broyée par ce qu’elle avait un instant transcendé. Y a pas mieux pour ouvrir un top 10 : du drama pur. SF

9/ Zambie 2012

La Zambie est loin d’être favorite. Entraînée par le jeune coach français Hervé Renard, déjà à la tête de la Zambie en 2008-2010 et ensuite de l’Angola, cette équipe sans réelle star réussit l’exploit collectif de se hisser en finale après avoir éliminé des nations majeures comme le Ghana en demi-finales ou le Sénégal en poule. Les Zambiens retrouvent les Éléphants de Didier Drogba en finale. L’équipe d’Hervé Renard fait déjouer les Ivoiriens et l’emporte, aux tirs au but. « Nous avons mis la Zambie sur la carte du football africain », déclarera le sélectionneur à la chemise aussi blanche que détrempée. Lors du retour triomphal de l’équipe dans le pays, les supporters déploieront des banderoles en hommage aux 18 joueurs disparus dans l’accident de 1993. Une victoire pour les absents. CM

8/ Ghana 1963-1965

Sous l’impulsion de Nkrumah, la sélection adopte le surnom de Black Stars, référence à la compagnie maritime créée en 1919 par Marcus Garvey pour favoriser le retour de la diaspora africaine sur le continent. En parallèle, le pouvoir fonde les Real Republicans, un club totalement à part : son effectif est composé des deux meilleurs joueurs de chaque équipe du championnat national, soigneusement choisis par le gouvernement. L’objectif d’un tel recrutement est double : non seulement conserver les joueurs de la sélection dans la même équipe toute l’année pour favoriser les automatismes, mais aussi encourager les Ghanéens à s’identifier à une formation représentant l’intégralité du pays, participant ainsi à unifier une nation encore très divisée ethniquement et régionalement.
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Quadruples vainqueurs de la Coupe du Ghana, les Real Republicans enchaînent les succès. S’appuyant sur cette ossature, les Black Stars ne tardent pas à briller à leur tour et remportent deux CAN consécutives, d’abord sur leurs terres en 1963, puis en Tunisie en 1965. Dans le même temps, les joueurs ghanéens jouent les globe-trotters à travers tout le continent pour disputer des matchs contre les pays africains nouvellement indépendants et ainsi célébrer la fraternité du continent. L’idée est belle, l’équipe marche sur l’eau, mais au Ghana, Nkrumah est de plus en plus contesté pour sa pratique dictatoriale du pouvoir. Quelques mois après le triomphe des Black Stars en Tunisie, le régime est renversé par un coup d’État. En politique comme en football, le système Nkrumah touche à son terme : le sélectionneur est démis de ses fonctions, les Real Republicans dissous. Les années passent, l’étoile des Black Stars pâlit lentement mais sûrement. La fin d’une certaine idée du football et de l’Afrique. CMF
7/ Maroc 2022

Le contexte est pourtant lourd. La CAN précédente est ratée, les critiques pleuvent sur un groupe jugé trop « européen », trop tendre pour l’Afrique. Regragui répond par un bloc compact, une solidarité extrême et un milieu cadenassé par Sofyan Amrabat, transformé en douane royale, version protectorat mokhazni nourri au football total. Derrière, Saïss et Aguerd nettoient. Devant, Ziyech alterne génie et soupirs. Et dans les buts, Bounou devient une affaire d’État. Dans un groupe avec la Croatie et la Belgique, le Maroc termine premier, sans encaisser le moindre but dans le jeu. Déjà, ça commence à agacer.
Puis arrive l’Espagne, ses 1000 passes et son air supérieur. 120 minutes plus tard, rien n’a bougé. Aux tirs au but, Hakimi conclut d’une panenka. « Je savais que j’allais la tenter », dira-t-il ensuite. Il a beau célébrer comme un pingouin, ce soir-là, le chevalier noir, c’est lui. Gotham avait la chaleur d’Oujda, pas celle de Barcelone. Le Portugal de Cristiano Ronaldo tombe à son tour. Un but, un mur, des larmes. Le Maroc devient la première sélection africaine en demi-finales de Coupe du monde, avec quatre matchs à élimination directe sans encaisser le moindre but dans le jeu. Pas un miracle. Un plan. Face à la France, Regragui change tout. Le Maroc ose, joue, renie son propre bunker pour tenter de disloquer le bloc bleu. Les corps lâchent, les blessures s’accumulent, le banc est court. La fin est dure, mais la trace est indélébile.
Maroc 2022, ce n’est pas un conte de fées. C’est une équipe pénible, solide, solidaire, qui n’a jamais demandé la permission. Allah, Al Watan, Al Malik. Et à une époque où Jamie Carragher explique tranquillement que le football africain n’est pas au niveau, les Lions de l’Atlas ont surtout rappelé une chose : le berceau de l’humanité est tout sauf une bonne pioche. MH

6/ Égypte 2006-2010

Cela aura un impact direct dans ses choix de joueurs, s’appuyant principalement sur des éléments issus des deux clubs phares du pays, Al-Ahly SC et Zamalek SC. Et pour de bonnes raisons : en 2005, 2006 et 2008, Al-Ahly remportait la Ligue des champions de la CAF, confirmant la suprématie du football égyptien sur le continent. Cette domination se répliqua également lors de la Coupe d’Afrique des nations. En 2006, les Pharaons battaient en finale l’impressionnante équipe de Côte d’Ivoire de Didier Drogba. En 2008, ils s’imposaient 1-0 contre le Cameroun et son attaquant de classe mondiale Samuel Eto’o. En 2010, même sort pour le Ghana 1-0, faisant de cette équipe la plus grande troupe de chasseurs du continent. JE
CAN : aucune surprise au pied du sapinPar la rédaction de So Foot
























