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La Juventus, une Vieille Dame qui porte bien son nom
Alors que la Serie A a repris ce week-end se pose la question du niveau à attendre de la Juventus. Une équipe déclassée depuis deux ans.

Le Bayern Munich devrait se diriger vers un 35e titre de champion d’Allemagne, le douzième en quatorze ans. Des standards surélevés, auxquels était habituée la Juventus, jusqu’à très récemment. Victorieuse de neuf Scudetti consécutifs entre 2011 et 2020, la Vieille Dame se réinstallait au sommet de la hiérarchie italienne et rien ne semblait capable de la faire redescendre. Hormis le fair-play financier. Embourbée dans une série de scandales liés à ses transferts depuis 2023, la Juventus subit en effet les contrecoups d’une gestion interne frauduleuse, l’ayant conduite à être privée de Coupe d’Europe (2022-2023), et à connaître depuis un certain déclassement. En cette saison 2025-2026 se pose donc la question des ambitions de la Juve, plus anonyme que jamais.
Aujourd’hui, il semble difficile de sortir un joueur frisson du onze turinois. Parmi les révélations, seuls Francisco Conceição et Kenan Yıldız ont su se montrer à la hauteur, quand le reste du groupe semble stagner. À commencer par les cadres. Annoncé comme le nouveau buteur européen à suivre depuis près de cinq ans, Dušan Vlahović patine (le Serbe n’a pas atteint la barre des 20 buts sur une saison depuis son arrivée), au même titre que Weston McKennie ou Manuel Locatelli, pourtant grand artisan du succès italien à l’Euro 2020. Dans ce contexte, difficile d’attendre beaucoup d’un effectif en (re)construction.
Un mercato léger et un entraîneur sans certitudes
Pour preuve, le mercato actuellement réalisé par la direction bianconera est loin de faire lever les foules. Outre les arrivées relativement discrètes de Jonathan David (libre) et João Mario (FC Porto), celle de Randal Kolo Muani – déjà prêté au club par le PSG lors des six derniers mois – doit « compléter » cette période de transferts bien maigre. Économiquement, la Juve n’a plus les moyens de ses ambitions, tandis que sportivement, la séduction n’opère plus auprès des potentielles recrues. Si l’on veut voir le verre à moitié plein, on parlera alors de stabilité de groupe, mais si l’on est réaliste, l’on dira surtout que la Juventus galère. Là où désormais, l’Inter et Naples sont devenus les places fortes transalpines.
Car au-delà de la mission reconquête tardant à se concrétiser, la Juventus doit également se relancer par le résultat. Troisième en 2024 puis quatrième en 2025, le club s’est, à chaque fois, poussivement qualifié pour la Ligue des champions. Une compétition qu’il a d’ailleurs quittée par la petite porte à l’hiver dernier, en barrages de phase à élimination directe face au PSV. Pour cette saison, il paraît ainsi compliqué d’envisager un retour soudain au premier plan. À moins qu’Igor Tudor, son entraîneur à la carrière également instable, ne réalise un sérieux exploit. Débarqué sur le banc pour succéder à la déception Thiago Motta, le Croate est chargé de stabiliser une équipe beaucoup trop frêle pour espérer jouer le titre. Afin d’y arriver, il faudra donc bâtir un groupe en conséquence, sous peine de glisser un peu plus dans la hiérarchie et de montrer que la Vieille Dame n’a jamais aussi bien porté son nom.
La Juventus lorgne des talents de Ligue 1Par Adel Bentaha