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Juventus : saison blanche et idées noires
Piteusement éliminée chez elle par Empoli ce mercredi en quarts de finale de Coupe d’Italie, la Juventus de Thiago Motta enchaîne les désillusions et ne peut désormais plus prétendre qu’à une qualification en Ligue des champions via le championnat. Une année de transition déjà ratée.

Si la Juventus sauce Thiago Motta n’a toujours perdu qu’une seule rencontre en Serie A depuis le début de la saison – seul le PSG fait mieux dans les grands championnats européens –, la création italienne de l’ancien milieu parisien commence déjà à enchaîner les bugs techniques. Depuis 2025, la saison jusque-là plutôt prometteuse de cette Juve qui faisait trop de matchs nuls, mais qui ne perdait jamais a pris un virage à l’envers. Elle a, en l’espace de quelques semaines, été éliminée de la Supercoupe d’Italie par Milan, sortie de la Ligue des champions par le PSV Eindhoven au stade des barrages et, pire, humiliée par un Empoli malade ce mercredi en quarts de finale de la Coupe d’Italie. De quoi faire réapparaître le spectre d’un retour au bazar ambiant plus vite que prévu, et ce, alors que l’arrivée cet été de Thiago Motta, voulu par le directeur sportif Cristiano Giuntoli, devait marquer un nouveau départ pour le club bianconero.
Motta, un vestiaire à regagner
Si tout rejeter sur Motta est évidemment facile, il est tout sauf illogique que le Mister ainsi que son directeur sportif soient dans le viseur au lendemain de ce naufrage, selon la Gazzetta dello Sport. Hormis quelques satisfactions individuelles (l’adaptation de Khephren Thuram, l’émergence de Samuel Mbangula, le renfort hivernal de Randal Kolo Muani), le bilan de la Juve est pour l’instant en deçà des espérances de la direction turinoise. Pire encore, toujours selon la presse transalpine, le vestiaire ne serait plus totalement en phase avec Motta. Après que la relation s’est ternie avec le prometteur Nicolo Fagioli (prêté cet hiver à la Fiorentina) et l’historique Danilo retourné au Brésil, c’est avec les cadres que sont Dusan Vlahović ou Federico Gatti que l’atmosphère s’est tendue. Certains joueurs turinois trouveraient que leur manager « manque d’empathie » à leur égard.
C’est la première fois de ma carrière d’entraîneur que je vois une de mes équipes avec cette attitude. J’ai honte ce soir, j’ai honte.
« J’ai honte. C’est de ma faute, glissait même Thiago Motta ce mercredi soir après le naufrage d’Empoli. Je n’ai pas réussi à leur faire comprendre l’importance de ce match quand on porte le maillot de la Juve. […] C’est la première fois de ma carrière d’entraîneur que je vois une de mes équipes avec cette attitude. J’ai honte ce soir, j’ai honte. » Même si Giuntoli a volé au secours de Motta, réaffirmant que son statut « n’était pas discuté » au sein de la Juve, ces mots ne vont pas arranger les affaires d’une formation déjà plongée dans le doute et qui doit encore se battre pour ne pas foirer de A à Z sa saison.
« Dans ce vestiaire, il n’y a pas de fils de pute »
Si elle est plutôt bien partie pour décrocher le dernier ticket du top 4 et la qualification pour la prochaine Ligue des champions, indispensable pour poursuivre sa mue, la Juve doit néanmoins résister à la Lazio qui compte seulement deux unités de moins, de la Fiorentina qui a baissé de régime, mais aussi de Bologne qui n’a pas encore totalement abdiqué à la suite de son succès face à Milan ce jeudi.
Comme le disait avec ses mots Mattia Perin, deuxième portier de la Juve, la Vieille Dame n’a plus le droit à l’erreur alors qu’il ne lui reste plus que la Serie A à disputer. « Nous devons terminer dans les quatre premiers. Pour nous, jouer la Ligue des champions est fondamental. Dans ce vestiaire, il n’y a pas de fils de pute et nous pouvons construire. Ces défaites créent des blessures, mais aussi des expériences. On ne peut pas créer de l’expérience. Je sais qu’à la Juventus, il n’y a pas de temps, mais nous essayons de grandir. Ce n’est pas un alibi, c’est une réalité. » Un rebond est attendu dès ce lundi 3 mars face au Hellas, et surtout dans dix jours pour un duel au sommet face à l’Atalanta. Sous peine de voir la Vieille Dame commencer à sérieusement boiter.
L’Atalanta corrige la JuventusPar Andrea Chazy