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Qui est Hans-Dieter Flick, l’entraîneur méconnu du Bayern Munich

Par Douglas de Graaf et Clément Gavard
Qui est Hans-Dieter Flick, l’entraîneur méconnu du Bayern Munich

En France, Hans-Dieter Flick était il y a encore quelques mois un quasi-inconnu au visage banal et au patronyme idéal pour les amateurs de calembours. Oui, mais ça c'était avant. À 55 ans, le technicien allemand a fêté sa première saison sur le banc d'un club professionnel en devenant le sixième Allemand à remporter la Ligue des champions. La cerise sur le gâteau après dix mois passés sur un nuage : passé d'adjoint à simple intérimaire, il s'est finalement imposé comme le nouveau taulier du Bayern Munich, redevenu une machine de guerre sous les ordres du novice. Surprenant ? Un peu, même si Hansi était prêt pour ce moment depuis bien longtemps. Portrait d'un homme qui déteste qu'on l'appelle par son prénom.

Comme souvent, Hans-Dieter Flick avait signé pour rester dans l’ombre. Arrivé à l’été 2019 au Bayern Munich comme adjoint de Niko Kovač, il aura finalement brûlé les étapes, prenant la place de l’entraîneur croate en plein week-end de la Toussaint après une claque monumentale contre l’Eintracht Francfort (5-1) et un début de saison très décevant. L’adjoint Flick devait « assurer l’intérim » pour quelques matchs, il aura finalement redressé le Bayern d’une manière spectaculaire, signant un triplé historique (Bundesliga, Pokal, C1) et devenant le sixième entraîneur allemand à remporter la Ligue des champions après les illustres Ottmar Hitzfeld, Jupp Heynckes, Dettmar Cramer, Udo Lattek et Jürgen Klopp. « Lorsque nous avons commencé en novembre, je lisais des gros titres comme : « Il n’y a plus de respect pour le Bayern », glissait Flick ce dimanche soir après le succès du Rekordmeister contre le PSG (0-1). Le développement de l’équipe, ces dix derniers mois, a été sensationnel. » Il faut dire que son bilan est exceptionnel : 33 victoires, 2 défaites, 1 nul et 116 buts marqués. Oui, le Bayern est redevenu une machine à gagner et surtout, le méconnu Flick, prolongé jusqu’en 2023 début avril, s’est offert une immense crédibilité. « J’ai été un peu surpris de le voir obtenir directement le job après le départ de Niko, admet Thomas Doll, l’ancien technicien de Dortmund qui a connu le bonhomme au début des années 2000. Mais Hansi a réussi à saisir cette opportunité, c’est un super moment pour lui ! » À 55 ans, il était temps pour lui de quitter l’obscurité pour la lumière.

Retraite forcée, major de promo et adjoint sacré

Flick était-il promis à devenir l’entraîneur numéro un de la première puissance du football allemand ? Pas vraiment, même si le bonhomme connaît bien la maison. Retour dans les années 1980 : le jeune Flick, 20 piges, débarque au Bayern après avoir parfait sa formation au SV Sandhausen. « Hansi était un milieu de terrain défensif avec une très bonne vision du jeu, se souvient Thomas Doll, qui l’a croisé une fois sur une pelouse. Il était très intelligent tactiquement. » En Bavière, Flick s’amuse pendant cinq années bien remplies (plus de 130 matchs), se forge un palmarès (quatre titres de champion d’Allemagne, une Coupe nationale) et participe même à la finale de C1 perdue contre le FC Porto en 1987. La suite, c’est une rapide descente aux enfers sous le maillot de Cologne, où il dispute une cinquantaine de matchs en trois ans et enchaîne les blessures. À 28 ans, Flick raccroche les crampons, mais pense déjà à sa reconversion.

D’abord entraîneur-joueur au Victoria Bammental, un petit club amateur situé à une quinzaine de minutes de sa ville natale dans le Land de Bade-Wurtemberg, le jeune trentenaire répond ensuite à l’appel de Dietmar Hopp, le milliardaire propriétaire du club voisin Hoffenheim, tout juste promu en quatrième division, à l’été 2000. Une belle opportunité pour Flick, qui emmène le club en troisième division dès sa première année avant de stagner pendant quatre ans au troisième échelon national. Beaucoup de pratique, mais aussi de la théorie : en 2003, le studieux Flick – il a une formation de banquier – remet les pieds à Cologne pour passer son diplôme d’entraîneur.

Ce qui m’avait marqué à l’époque, c’est qu’il était toujours très bien préparé pour chaque session, chaque exercice. Ce n’est pas toujours le cas quand d’anciens joueurs doivent retourner sur les bancs de l’école.

« On avait passé six ou sept mois à bosser dur, se souvient Doll, qui faisait partie de la même promotion. C’était très complet comme apprentissage, il y avait de la méthode, la didactique, la pédagogie, la psychologie et aussi des cours sur la nutrition. Ce qui m’avait marqué à l’époque, c’est qu’il était toujours très bien préparé pour chaque session, chaque exercice. Ce n’est pas toujours le cas quand d’anciens joueurs doivent retourner sur les bancs de l’école, passer des heures assis dans une classe ou pour des réunions. Hansi est quelqu’un de très intelligent. » Après des examens écrits et oraux, les deux hommes se trouvent un point commun flatteur : ils se partagent le titre de major de promo. « Je crois qu’Hansi avait eu une note comme 1.4 (une excellente note en Allemagne, N.D.L.R.), rembobine Doll, qui n’a pas gardé contact avec son camarade. On avait même eu le droit au petit papier comme quoi on était les meilleurs étudiants de la promo. On avait vraiment passé un bon moment. » Diplôme ou pas, Flick n’échappe pas à une fin d’aventure brutale en novembre 2005 quand Hopp, agacé de ne pas voir son club accéder à la D2, montre la porte au technicien.

Il préférera ensuite se contenter de l’étiquette d’adjoint idéal et travailleur. Après une expérience très courte de quelques semaines en 2006 dans le staff du RB Salzbourg aux côtés de Giovanni Trapattoni et Lothar Matthäus – le parrain d’une de ses filles –, il reçoit un appel de Joachim Löw, le nouveau sélectionneur de l’Allemagne, qui désire intégrer Flick à son équipe. Pendant huit ans, il sera le bras droit du sélectionneur – il dirigera même le quart de finale de l’Euro 2008 contre le Portugal (3-2), Löw étant suspendu – et fera le lien avec les joueurs, dont il est très proche. En 2014, il fait partie de l’équipe championne du monde et contribue grandement au sacre en s’occupant de faire progresser la Nationalmannschaft sur les coups de pied arrêtés, décisifs durant le tournoi. Après la fête, le repos : Flick occupera plus de deux ans le poste de directeur sportif du DFB, un boulot « trop loin du sport » selon ses mots, avant de signer un retour éclair de huit mois à Hoffenheim en juillet 2017 en tant que directeur du foot. « J’ai reçu deux offres pour le même poste ou de membre du conseil d’administration, mais j’avais déjà l’impression que ce job n’était pas pour moi, expliquait-il récemment au Frankfurter Rundschau. Je n’ai pas eu à réfléchir longtemps quand le Bayern m’a offert un poste d’adjoint. Entraîner, c’est ma vocation. » Il aura quand même fallu attendre quinze ans pour le voir renfiler le costume d’entraîneur principal.

Hansi gentil

Après le réputé froid et distant Niko Kovač, l’arrivée aux commandes de Flick fait office de pommade apaisante. Empathique, doux, communicatif et même drôle, le natif d’Heidelberg est tout ça à la fois. « Netten Hansi » (Hansi gentil), comme on le surnomme, le serait même un peu trop aux yeux des huiles du Bayern, qui craignent que cet adorable confident des joueurs se fasse bouffer par ces derniers. C’est mal connaître le bonhomme. Quelques jours avant le crucial Topspiel contre le Borussia Dortmund (1-0), voyant que ses troupes prennent une séance d’entraînement un peu trop à la légère, Flick décide de renvoyer tout le monde aux vestiaires. Good cop, bad cop : comme tout Flick qui se respecte, Hansi sait naturellement jouer les deux rôles. « La seule règle avec lui, c’était d’être à 100% à l’entraînement, se rappelle Christian Daub, l’un de ses défenseurs de base à Hoffenheim. Je me souviens qu’il a pu nous coller des séances de course pure le lendemain d’un entraînement pas conforme aux attentes. » Heureusement pour les joueurs, la sanction est rarissime. Logique : « Quand on dispose de cette liberté, c’est facile de respecter sa seule exigence, à savoir être à fond à l’entraînement. Je me rappelle un camp d’entraînement en Autriche où il nous avait donné notre après-midi et notre soirée parce qu’on s’était bien entraînés le matin. Peu importe ce qu’on allait boire ce soir-là, il fallait juste qu’on soit sur le terrain à 11h le lendemain. »

Un temps pour rigoler, un temps pour bosser ? Ce serait oublier que ce boute-en-train n’est jamais le dernier pour y aller de sa blagounette.

 Une fois, il fallait construire un radeau à partir de matériaux dispersés autour d’un lac. Le premier groupe a coulé directement, l’autre a fait quelques mètres avant de chavirer… Qu’est-ce qu’on a rigolé ! 

Pour Flick, l’un n’empêche pas l’autre. « Il a un bouffon dans la nuque comme on dit en Allemagne : c’est un farceur, avec un humour un peu espiègle, se marre Daub, aujourd’hui entraîneur adjoint du FC Dossenheim en district. Sa blague favorite, c’était de balancer un ballon derrière toi quand la balle quittait le terrain. Ou de nous demander de sauter et de disputer un duel aérien, mais le ballon ne venait jamais… » On l’aura compris, Flick fait partie de cette caste d’entraîneurs qui érige la bonne ambiance du groupe au rang de priorité. Et qui déborde d’idées pour y parvenir. « On a eu un camp d’entraînement dans la Forêt-Noire où il fallait descendre une falaise en rappel, puis retrouver notre chemin à l’aide d’une carte en se ravitaillant nous-mêmes. Une autre fois, il fallait construire un radeau à partir de matériaux dispersés autour d’un lac. Le premier groupe a coulé directement, l’autre a fait quelques mètres avant de chavirer… Qu’est-ce qu’on a rigolé ! »

Le Flick, c’est chic

Mais Flick ne se contente pas de donner le sourire à ses hommes pour les gonfler à bloc avant un match. « Ce qui l’intéresse, avant le joueur, c’est la personne derrière le joueur, décrit Roland Dickgiesser, responsable des jeunes d’Hoffenheim à l’époque. Quand il me demandait s’il fallait faire monter un jeune, par exemple, il n’hésitait pas à aller le voir pour lui poser des questions personnelles, sur sa vie privée. Il aime connaître les gens, tout simplement. »

 On a fait plusieurs barbecues où il invitait aussi les femmes, les copines, les enfants. Il sait que quand un joueur ne va pas bien sur le terrain, c’est souvent que ça ne va pas bien avec sa femme ou sa copine.

Les joueurs, donc, mais pas uniquement. « On a fait plusieurs barbecues où il invitait aussi les femmes, les copines, les enfants, partage Christian Daub. Il voulait que tout le monde se sente intégré, que tout le monde sente qu’il faisait partie d’une grande famille. » Avec, tout de même, une petite idée derrière la tête. « Il sait que quand un joueur ne va pas bien sur le terrain, c’est souvent que ça ne va pas bien avec sa femme ou sa copine. Donc c’était aussi une manière de renforcer les joueurs de ce point de vue-là. » Quoi qu’il en soit, Flick n’est pas loin de souffrir du syndrome de Williams, qui se manifeste par une empathie extrême. En tant qu’adjoint à la Nationalmannschaft puis au Bayern, il assume et se complaît dans ce rôle de confident, de médecin des cœurs. Son outil préféré ? Les entretiens individuels. Ses patients favoris ? Les laissés-pour-compte de l’entraîneur.

Au Bayern, Flick ne compte plus les heures passées à rassurer Thomas Müller ou Jérôme Boateng, champions du monde snobés par Kovač. Au fond du trou avant la promotion de Flick, les deux joueurs sont redevenus en un clin d’œil les cadres qu’ils étaient, leurs adversaires dans ce « Final 8 » ne diront pas le contraire. Parce qu’à leurs yeux, Flick les a toujours perçus et valorisés comme tels. Aujourd’hui, ce sont surtout Philippe Coutinho ou Corentin Tolisso qui font office de seconds couteaux, même si Flick prend grand soin de ne pas leur montrer et de multiplier les tête-à-tête avec eux pour en faire des lions en cage. « À Hoffenheim, il essayait de faire comprendre aux remplaçants pourquoi ils l’étaient, avec diplomatie, pose Christian Daub. Puis il leur expliquait ce qu’il fallait qu’ils améliorent. C’était sa grande force : rassembler tout un groupe derrière lui, faire sentir à chacun qu’il peut avoir sa chance. » Et avec Flick, il ne s’agit pas de promesses en l’air. Qu’importe le statut, celui qui fait ses preuves est automatiquement récompensé. Le cas d’Alphonso Davies est révélateur, ceux de Philippe Coutinho et Lucas Hernandez (respectivement troisième joueur le plus cher de l’histoire et recrue la plus chère de l’histoire de la Bundesliga, mais cantonnés au banc) aussi. Même le jeune Français Mickaël Cuisance, d’abord mis sur la touche par Flick pour sa suffisance, a pu remonter dans l’estime de son entraîneur en laissant son ego de côté.

À l’aise dans l’ombre, peu en verve dans les médias, l’ancienne éminence grise s’est aussi merveilleusement bien adaptée à l’exercice de la communication officielle. Mieux : il a tout de suite compris l’importance d’utiliser celle-ci à son profit, pour flatter l’ego de son groupe. En public, Flick ne manque jamais une occasion de tresser des lauriers au premier Bavarois qui passe. Même les jeunes minots invités à l’entraînement (Oliver Batista-Meier, Sarpreet Singh) y ont droit. « Réaliser des entraînements à ce niveau, c’est grâce à eux que c’est possible », balançait-il carrément en conférence de presse. Dans l’intimité du vestiaire, cependant, le discours est beaucoup plus nuancé. « Oui c’est bien, mais vous pouvez faire encore beaucoup mieux » , pourrait se résumer chacune de ses causeries d’après-match. Comme celle de Dortmund où, malgré la victoire qui balise la voie de ses hommes vers le titre, Flick titille ses joueurs sur leur manque d’allant offensif et leur demande de rectifier le tir lors du prochain match. « À Hoffenheim, déjà, la consigne était de jouer vers l’avant et d’attaquer quel que soit le score ou la minute » , souffle Christian Daub. Vingt ans plus tard, la doctrine du gourou n’a pas changé, et elle colle merveilleusement bien à l’ADN du Bayern : possession, défense haute, forte prise de risque offensive et pressing coordonné dès la perte de balle ont eu tôt fait de reléguer le football rigide de Kovač aux oubliettes.

Bienvenue chez les Flick

Loin du foot, il y a aussi la famille. Et chez les Flick, c’est sacré. Au milieu des années 1990, le jeune retraité Hansi et son épouse Silke font leur retour dans la région natale du premier, à Bammental, et décident d’investir toutes leurs économies dans le commerce de détail.

C’était un lieu de rencontre pour la famille, les amis, les gens du club de sport, les facteurs… C’était un peu comme chez le coiffeur, où on croise toujours du monde.

La boutique Hansi Flick Sport und Freizeit, consacrée principalement aux vêtements de sport, s’imposera comme le lieu incontournable de cette petite bourgade d’environ 6000 habitants pendant plus de vingt ans. « C’était un lieu de rencontre pour la famille, les amis, les gens du club de sport, les facteurs…… C’était un peu comme le coiffeur, où on croise toujours du monde, présentait Kathrin Flick, fille d’Hansi et directrice générale du magasin pendant trois ans, à Goal et Spox. Vous pouviez même venir pour boire un verre d’eau ou un café. Il ne s’agissait pas seulement d’acheter, mais aussi d’entretenir des relations sociales. » Si le père de famille est présent au quotidien dans les premières années et trouve le contact avec les clients « très amusant », il prendra du recul et s’occupera du business de loin à partir du début des années 2000, quand il choisira de se consacrer à sa carrière d’entraîneur. « Même quand on prenait un verre ou qu’on dînait ensemble, il parlait des affaires, ajoute Kathrin. Jusqu’à la fin, il aimait passer prendre un café au magasin. »

L’intérieur de la boutique Hansi Flick Sport und Freizeit après les travaux d’agrandissement en 2013 – Famille Flick pour SPOX ©

La « deuxième maison » des Flick fermera ses portes en 2017, le bail arrivant à son terme et le commerce de détail devenant de moins en moins rentable dans la région. Au même moment, Flick prend la décision de revenir sur ses terres, auxquelles il est très attaché. « Il a abandonné son emploi à la DFB pour se rapprocher de la famille », assure sa fille. Reçu triomphalement par le village en 2014 après la Coupe du monde, Flick sera honoré en devenant le plus jeune citoyen d’honneur de Bammental. Une vie tranquille, de nouveau chamboulée l’été dernier : en manque de terrain, il ne pouvait pas dire non au Bayern. Tant pis pour ses racines, il a fallu partir s’installer à 300 kilomètres au sud de son village préféré. « Il vit presque exclusivement à Munich. C’était une étape difficile, on essaie de se voir tous ensemble une à deux fois par mois, déroule Kathrin. Mon père est très content de son nouveau poste, mais il a clairement le mal du pays. » Un dépaysement qui n’a pas empêché Flick de s’affirmer au moment de négocier son nouveau contrat, faisant clairement comprendre à ses dirigeants qu’il n’irait pas plus loin sans avoir un droit de veto sur les transferts et la prolongation de contrat. Lors du mercato hivernal déjà, c’est lui qui avait plaidé – et obtenu – l’arrivée d’un renfort (le latéral Álvaro Odriozola) contre l’avis de son directeur sportif Hasan Salihamidžić. Facile pour un homme qui fait mieux que Pep Guardiola, Jupp Heynckes ou Carlo Ancelotti à leurs débuts. « Hansi aura son mot à dire, c’est clair, avait déjà prévenu le boss Karl-Heinz Rummenigge dans le communiqué officialisant la prolongation de Flick. L’entraîneur doit jouer un rôle dans nos décisions, c’est pourquoi nous tenions à mettre de la clarté en le stabilisant à son poste. ». Même Oliver Kahn, qui remplacera Rummenigge en 2022, s’était montré prêt à développer, main dans la main avec Flick, « la culture de club et l’idée de jeu du Bayern » , avant même le sacre en Ligue des champions. Finalement, la lumière, c’est bien aussi.

Par Douglas de Graaf et Clément Gavard

Propos de RD et CD recueillis par DDG et propos de TD recueillis par CG

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